Si certains prédisaient que le Kia Niro ne serait pas prolongé au-delà de la première génération, force est de constater que le constructeur coréen continue de croire en ce véhicule dont le positionnement stratégique demeure flou.
Au Salon de l’auto de Séoul, en Corée du Sud, Kia a dévoilé le Niro de deuxième génération en novembre 2021.
Ces derniers jours, Le Guide de l’auto s’est rendu à San Diego en Californie pour établir un premier contact avec le Kia Niro 2023. Voici le compte-rendu complet de nos premières impressions des Niro hybrides et EV. Des exemplaires du PHEV étaient sur place, il nous était malheureusement défendu de les conduire. Mystérieux. Un rendez-vous raté.
Un style plus affirméAvec les Rio, Forte5, Soul, Seltos et Niro, Kia ne manque manifestement pas de petits véhicules à hayon dans son catalogue. On pouvait donc croire que le constructeur allait éventuellement rationaliser son offre et ainsi éviter la cannibalisation de ses ventes. Or, le Niro a visiblement évité le couperet.
Défini comme étant un véhicule compact à hayon, le Niro n’a pas une identité claire et nette. Pratique, mais insipide, le modèle de première génération ne soulevait pas les foules sur le plan stylistique. À mi-chemin entre une petite familiale et un VUS urbain, le Niro n’appartient pas à un segment bien défini. Dans sa version EV, il peut se comparer aux Kona électrique, Soul EV et Chevrolet Bolt EV et EUV.
Pour 2023, Kia a complètement revu le style du Niro. À l’avant, on reconnaît la plus récente signature stylistique du constructeur. Évidemment, on remarque au premier coup d’œil le panneau vertical arrière dont la forme ressemble à celle d’un boomerang. Le tout nous rappelle l’Audi R8, mais dans une exécution infiniment moins réussie, vous en conviendrez aussi.
Comparativement au Niro de précédente génération, l’actuel est plus long de 65 millimètres, plus large de 20 millimètres et son empattement est allongé de 20 millimètres. Selon la version choisie, on note de subtiles nuances notamment dans la composition de la partie avant. Kia propose également un choix de trois modèles de jantes en fonction de la version du Niro.
Hybride, hybride rechargeable ou 100% électriqueÀ l’instar de la génération précédente, le Kia Niro peut se vanter de proposer une gamme entièrement électrifiée. Nous retrouvons d’abord l’hybride traditionnel. Celui-ci combine un moteur à quatre cylindres de 1,6 L à un moteur électrique et à une batterie de 1,32 kWh. Le tout développe une puissance de 139 chevaux et un couple de 195 lb-pi. N’ayons pas peur des mots : le Niro hybride n’est pas une bombe. S’il est suffisant en conduite urbaine, il s’essouffle sur l’autoroute, surtout lorsque vient le temps d’effectuer un dépassement. En conduite combinée, Ressources naturelles Canada annonce une consommation de 4,8 L/100 km, ce qui représente une augmentation de 0,2 L/100 km par rapport au modèle sortant. Malgré tout, le Niro hybride demeure parmi les véhicules les moins gourmands de l’industrie. Au terme de notre essai de 172 kilomètres, l’ordinateur de bord affichait une consommation de 5,3 L/100 km dans des conditions idéales.
Kia offre également un hybride rechargeable sur lequel il se fait discret. En effet, il préfère se concentrer sur l’hybride et le tout électrique. Comme avec l’hybride traditionnel, on profite d’un moteur à quatre cylindres de 1,6 L et d’un moteur électrique. Le tout est jumelé à une batterie de 11,1 kWh dans ce cas-ci. La puissance et le couple s’élèvent respectivement à 180 chevaux et 195 lb-pi. Kia promet une autonomie électrique de 55 kilomètres, comparativement à 42 kilomètres pour la génération sortante. Voilà une nette amélioration. En revanche, nous n’avons pas pu en faire l’essai.
L’hybride et l’hybride rechargeable sont dotés d’une transmission à double embrayage comptant six rapports, ce qui est différent de ce que le reste de l’industrie propose avec ce type de technologie.
Finalement, Kia compte également une version entièrement électrique de son Niro de deuxième génération. Le constructeur s’attend à ce que cette version représente 70% des ventes. Si la première génération du modèle était dans l’ombre des Kona électriques et Soul EV, sa deuxième génération devrait prendre du galon. Sur le plan mécanique, il n’y a toutefois pas de grandes nouveautés à signaler. Il conserve une puissance de 201 chevaux. En revanche, on constate une importante diminution du couple qui chute de 291 à 188 lb-pi. C’est décevant.
Quant à la capacité de la batterie, elle est essentiellement la même. Elle passe de 64 à 64,8 kWh. Cela étant dit, l’autonomie bondit de 385 à 407 kilomètres. Au terme de notre périple de 110 kilomètres au volant du Niro EV, l’ordinateur de bord affichait une consommation de seulement 13,5 kWh/100 km, ce qui nous apparaît comme étant très faible comme consommation d’énergie.
Dans l’ensemble, le Kia Niro 2023 n’épate pas par sa conduite endiablée. C’est un petit véhicule pratique qui a une autonomie respectable en version EV et qui a un appétit d’oiseau en version hybride. Par contre, il faut oublier le plaisir de conduire.
Peu importe la version choisie, on doit se contenter des roues motrices avant. Le rouage intégral ne fait pas partie de l’équation.
Un habitacle plus moderneComme c’est le cas avec les derniers véhicules de la marque coréenne, l’interface de la gestion de la ventilation et de la température est présentée en alternance avec celle de la gestion de la radio. Nous déplorons le fait que Kia n’ait pas conçu une planche de bord sur laquelle on pourrait retrouver l’entièreté des commandes plutôt que d’avoir à passer d’un menu à un autre. Il s’agit d’une source de distraction importante.
À l’extérieur comme à l’intérieur, les différentes déclinaisons du Niro se ressemblent. Notons tout de même que l’hybride dispose d’un levier de vitesses standard alors que les moutures hybrides rechargeables et électriques sont munies d’une roulette. L’instrumentation est numérique et l’écran tactile du système d’infodivertissement mesure 10,5 pouces.
Comme avant, le Niro propose un impressionnant volume de chargement malgré son format compact. Avec la banquette en place, il peut loger jusqu’à 646 L, soit 8 L de plus qu’auparavant. Malheureusement, la configuration ne donne pas accès à un plancher complètement plat.
À partir de 29 995 $Pour 2023, le Kia Niro affiche un prix d’entrée de 29 995 $. À ce prix, on obtient un modèle hybride en version LX. On peut monter en gamme jusqu’à une version SX qui coûte 36 895 $. À moins de 30 000 $, le Niro de base représente un achat intéressant à une époque au cours de laquelle les biens de consommation voient leur prix exploser. Kia demeure raisonnable.
Concernant l’hybride rechargeable, seule une déclinaison est offerte dans le catalogue. Elle affiche un prix de 37 995 $. Le Niro PHEV est admissible au crédit de 5 000 $ du fédéral. Le programme Roulez vert, du gouvernement du Québec, prévoit un crédit de 2 500 $ à l’achat d’un véhicule hybride rechargeable dont la capacité de la batterie est inférieure à 15 kWh. Or, le Niro dans ses versions PHEV et EV n’apparaît pas sur la liste des véhicules admissibles au moment d’écrire ces lignes. On soupçonne que ça ne devrait pas tarder.
Quant à la version EV, qui sera assurément la plus convoitée, elle est étiquetée à partir de 44 995 $. Certes, c’est alléchant, mais nous privilégions l’achat d’une version Premium + à 47 995 $ puisque celle-ci est munie d’une pompe à chaleur, notamment. Dans les deux cas,la subvention totale de 12 000 $ (5000 $ du fédéral et 7000 $ du provincial) sera applicable.
En brefLe Kia Niro était convaincant par le passé et il le demeure aujourd’hui. Si Kia insiste sur la version EV qui est entièrement électrique, nous tenons à préciser que les hybrides et hybrides rechargeables ont également démontré leur pertinence. Après tout, l’automobile entièrement électrique ne convient assurément pas à tous.
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Source : GuideAutoWeb.com, par Germain Goyer
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