Lancée en 2016, Genesis est encore une enfant parmi les marques de luxe, mais elle commence déjà à jouer dans la cour des grands, comme en témoigne la liste des honneurs remportés à travers le continent. L’arrivée sur le marché du VUS compact GV70 en 2021 l’a aidée à plus que tripler ses ventes canadiennes. La croissance s’est chiffrée à 26% l’an dernier et Genesis anticipe une autre hausse de 22% en 2023, stimulée par l’ajout imminent du GV70 Électrifié.
Ce dernier représente le lancement le plus important dans la jeune histoire de la marque et deviendra à terme son meilleur vendeur, estime le directeur de Genesis Motors Canada, Eric Marshall. Rappelons que l’ensemble de la gamme sera électrique d’ici 2030.
En marge du Salon de l’auto de Montréal 2023, Le Guide de l’auto a fait partie d’un petit groupe de journalistes conviés à relier la capitale et la métropole au volant des deux premiers véhicules électriques de Genesis, encore tout frais et tout chauds : le multisegment GV60 et la berline intermédiaire G80 Électrifiée.
GV60 : le nouveau véhicule utilitaire de l’annéeUn an après le GV70, c’est au tour du GV60 de recevoir ce titre de la part de notre équipe. Et c’est amplement mérité, soyez-en certain. De style coupé, il se veut plus court que les Hyundai IONIQ 5 et Kia EV6 avec lesquels il partage sa plate-forme E-GMP, mais son empattement est identique à celui du second (2 900 mm) et le volume du coffre est presque égal (680 litres contre 690 litres). Certains compromis s’imposent, toutefois ce n’est pas dramatique.
Inspiré du concept Genesis Mint, le GV60 s’adresse surtout à une clientèle jeune appréciant un design particulier et des technologies dernier cri. Pensons ici à la reconnaissance faciale pour accéder à l’habitacle, au lecteur d’empreintes digitales pour mettre le véhicule en marche (avec le profil du conducteur correspondant) et à la sphère qui se retourne pour découvrir le sélecteur de vitesses. Le mélange d’affichages numériques et de commandes physiques est judicieux d’un point de vue esthétique et ergonomique. Cependant les nombreuses touches à l’aspect métallisé créent un contraste de styles et d’époques qui déplaira à certains, dont votre humble serviteur.
Assis dans le siège du conducteur, qui allie bien confort et soutien, on jouit d’un généreux espace pour les jambes et la tête (moins quand on s’installe derrière, évidemment). Si la visibilité latérale est correcte, chaque coup d’œil dans le rétroviseur est gêné par l’aileron qui entrecoupe la lunette arrière. Il faut s’y faire. Par ailleurs, le volant de dimension réduite crée une sensation de voiture sportive. Et parmi les gros boutons qui s’y trouvent, les plus intéressants sont les deux cercles à la base.
Celui de gauche permet d’alterner facilement entre les divers modes de conduite (Eco, Confort, Sport), tandis que le vert fluo du côté droit active la fonction Boost, exclusive à la version Performance mise à l’essai. Il suffit d’appuyer dessus et de bien enfoncer l’accélérateur pour faire grimper la puissance de 429 à 483 chevaux et le couple de 446 à 516 lb-pi pendant 10 secondes. C’est génial et très amusant pour un dépassement éclair ou encore embarquer sur l’autoroute, mais honnêtement, le mode Sport fait déjà amplement le travail. Et on aime la direction plus ferme qui l’accompagne.
Concernant le rendement énergétique, le trajet de Québec à Trois-Rivières (partagé entre l’autoroute 40 et la route 138) était beaucoup trop court pour donner l’heure juste, d’autant plus que l’on ne s’est pas gêné pour exploiter la fougueuse motorisation électrique. Avec un mercure autour du point de congélation, notre moyenne a été légèrement supérieure à 25 kWh/100 km, alors que la cote officielle du GV60 Performance est de 23 kWh/100 km (pour une autonomie de 378 km). En roulant davantage en ville, il aurait été possible d’accroître l’usage du freinage régénérateur, réglable selon quatre niveaux d’intensité dont le plus agressif permet une conduite à une pédale.
Recharger la batterie de 10 à 80% via une borne rapide de 50 kW prend environ une heure et quart. Si vous en trouvez une de 350 kW, la même opération pourra se faire en 18 minutes – dans des conditions optimales, on s’entend – ce qui est excellent.
G80 Électrifiée : la berline électrique qui n’en a pas l’airLa seconde partie du trajet s’est déroulée au volant d’une G80 Électrifiée. Contrairement au GV60, celle-ci dérive d’un modèle à essence, en l’occurrence la G80, et son design est quasi identique, exception faite de la calandre fermée qui intègre le port de recharge (un emplacement pratique mais qui se salit plus vite en hiver sur la route). Son coffre est par ailleurs plus limité, le volume baissant de 371 à 306 litres.
Cette Genesis se veut l’antithèse de la Tesla Model S, en ce sens qu’elle met l’accent sur le style, le confort et le raffinement avant la technologie et la performance. C’est d’abord et avant tout une berline de luxe, mais qui abrite des moteurs électriques. Tout le monde ne veut pas une Porsche Taycan, une Mercedes-Benz EQS/EQE ou une Audi e-tron GT. À l’intérieur, c’est essentiellement l’affichage du tableau de bord numérique et certains menus de l’écran central de 14,5 pouces qui changent.
Comme son pendant à combustion, la G80 Électrifiée préfère se la couler douce. Sa puissance se rapproche de celle du V6 (365 chevaux contre 375), sauf que le couple est nettement supérieur (516 lb-pi contre 391) et immédiat. Dommage, le poids augmenté à 2 325 kg annule ce gain au sprint 0 à 100 km/h et atténue beaucoup les ardeurs dans les virages. Quant au roulement, c’est assez agréable dans l’ensemble. Par contre, à notre arrivée à Montréal, un passage sur quelques artères endommagées a révélé les limites de la suspension. Le mode Confort s’impose, mais on a déjà vu mieux.
Mentionnons en terminant que notre G80 Électrifiée a consommé 23,4 kWh/100 km. Un score raisonnable dans les circonstances bien que supérieur à la moyenne officielle de 21,7 kWh/100 km (autonomie : 454 km). Elle aussi propose le freinage régénérateur à quatre niveaux et la conduite à une seule pédale.
ConclusionNotre périple de Québec à Montréal à bord des deux premiers modèles électriques de Genesis a permis de constater le sérieux de la marque coréenne de luxe. Celle-ci tire bien son épingle du jeu en termes de qualité et les données techniques sont concurrentielles.
Au fait, on n’a pas encore parlé des prix : 71 150 $ pour le GV60 Advanced de base (ou 79 150 $ pour la version Performance) et 105 000 $ pour la G80 Électrifiée. Ça inclut non seulement les frais de transport et de préparation, mais aussi l’entretien régulier et le service de valet à domicile pendant cinq ans ou 100 000 km, comme la garantie et l’assistance routière. Ça peut faire une grosse différence dans la balance.
Si vous avez une famille ou besoin de plus d’espace de chargement, le GV70 Électrifié sera tout indiqué. Genesis Canada ouvrira son carnet de réservations vers la fin de l’hiver. Le Guide de l’auto aura bien sûr un essai de ce modèle dans les mois à venir, alors gardez le contact.
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Source : GuideAutoWeb.com, par Guillaume Rivard
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