L’Audi RS 3 2022, qui fera son arrivée en concessions au pays au deuxième trimestre de l’année prochaine, est la nouvelle reine des compactes sport sur le célèbre Nordschleife, soit la boucle nord du circuit du Nürburgring. Le pilote d’essai Frank Strippler a réalisé un chrono record de 7 minutes 40 secondes et 748 millièmes à son volant.
À l’occasion de son lancement à Athènes en Grèce, nous avons pu rouler avec la RS 3 sur routes balisées, sur circuit et sur piste de drift!
Au premier coup d’œil, il est clair que la RS 3 revêt un look résolument plus affirmé, inspiré de celui des récentes RS 6 Avant et RS 7 Sportback. La caisse abaissée de 25 millimètres par rapport à la A3, la voie avant élargie de 33 millimètres, la calandre Singleframe à losanges cerclée d’un masque reliant les blocs optiques, les sorties d’air verticales à la jonction des ailes avant et des portières, ainsi que les bas de caisse noirs et les jantes en alliage RS de 19 pouces à cinq rayons en forme de Y sont autant d’éléments qui permettent à la RS 3 d’afficher son caractère très typé.
Pas de Sportback pour nousEn Europe et sur plusieurs autres marchés, la RS 3 est livrable en configuration Sportback à cinq portes ou en berline traditionnelle. Malheureusement, seule la berline sera commercialisée en Amérique du Nord. C’est dommage! Cette décision est celle de la direction américaine de la marque, et comme la direction canadienne de Audi ne peut assumer seule les coûts très élevés de l’homologation de la variante Sportback, nous n’aurons droit qu’à la berline chez nous. Snif…
Un habitacle nettement plus haut de gammeÀ l’intérieur, on constate immédiatement que l’habitacle de la nouvelle RS 3 affiche un look plus haut de gamme avec une planche de bord réalisée en carbone. Aussi, les sièges en cuir nappa avec motif RS en nid d’abeille et surpiqûres ainsi que le volant sport à trois branches avec partie inférieure à l’horizontale et bande de couleur à la position midi permettent à la RS 3 d’afficher son caractère sport.
On remarque également l’affichage spécifique RS du cockpit virtuel, lequel ajoute un changement de couleur du tachymètre qui passe du vert au jaune puis au rouge afin d’indiquer au conducteur qu’il est temps de changer de rapport au moyen des paliers localisés au volant.
Sur la routeLa puissance du moteur 5 cylindres demeure la même que sur le modèle antérieur (394 chevaux), mais le couple maximal est disponible sur une plage plus large du régime moteur. Au volant, on prend un malin plaisir à faire chanter ce 5 cylindres à la sonorité atypique qui évoque la célèbre Audi Ur-quattro avec laquelle Hannu Mikkola a remporté le Championnat du monde des rallyes en 1983, ou encore l’Audi S1 au volant de laquelle Walter Rörhl a gagné le Pikes Peak au Colorado en 1987.
On tombe donc facilement sous le charme de ce moteur, mais c’est surtout la dynamique de la RS 3 qui impressionne, parce qu’il existe de réelles différences entre les divers modes de conduite, ce qui permet de paramétrer le comportement à sa guise.
Sur la piste de driftL’as dans la manche de la RS 3 est son nouveau dispositif appelé Torque Splitter - collé au train arrière - qui permet de varier la répartition du couple d’un côté à l’autre par un ingénieux système de deux embrayages multidisques.
Ce Torque Splitter peut être contrôlé par deux modes dont l’un est appelé Torque Rear, lequel peut envoyer jusqu’à 1 750 newton-mètres, ou 1 290 lb-pi, seulement à la roue arrière extérieure en virage. Vous l’avez deviné, ce mode transforme la RS 3 en machine de drift, et c’est justement ce que j’ai fait sur une piste spécialement aménagée.
Avec le mode Torque Rear en fonction, il suffit de rouler sur un cercle en deuxième vitesse puis d’enfoncer rapidement l’accélérateur pour faire décrocher la voiture et ensuite de contrebraquer pour maintenir la glissade en jouant du volant et de l’accélérateur, alors que le moteur hurle sa joie et que les pneus s’envolent en fumée. Audi nous avait imposé une limite de six minutes pour cet exercice de drift, et juste avant que mon temps soit écoulé, j’ai entendu un « pop » et senti que le pneu arrière le plus durement sollicité venait de rendre l’âme. Cela signifie que l’acheteur d’une RS 3 qui veut épater la galerie devra limiter ses ardeurs ou prévoir un budget conséquent pour le remplacement de pneumatiques...
Sur le circuitL’essai de la Audi RS 3 s’est poursuivi sur le circuit de Megara avec le Torque Splitter réglé en mode Performance, lequel répartit le couple afin que la RS 3 affiche un comportement neutre en virage, éliminant ainsi le sous-virage et le survirage.
Avec ce mode en fonction, il est possible d’écraser l’accélérateur à fond dès le point de corde d’un virage, le rouage intégral quattro et le Torque Splitter variant constamment la répartition de la motricité pour assurer des sorties de virage explosives.
Aussi, les tours sur circuit m’ont permis de conduire la RS 3 en mode Dynamique et en mode Performance pour m’apercevoir qu’il existe une subtile différence entre les deux. En mode Dynamique, les liaisons au sol sont fermes au point de faire sautiller un peu la voiture lors de la croisée des bosses en appui, alors qu’elles sont calibrées plus souplement en mode Performance lequel permet de mieux composer avec le revêtement parfois bosselé de ce circuit et de faire travailler plus efficacement la voiture. Pas de doute possible, c’est le mode Performance qui sera le mieux adapté pour nos routes!
Audi Canada n’a pas encore fixé le prix de départ de la nouvelle RS 3, mais parions qu’il sera voisin de celui du modèle antérieur, lequel était de 65 000 $.
En conclusion, la RS 3 2022 est une compacte sportive dont la dynamique est nettement plus évoluée que celle du modèle antérieur, grâce à l’innovation du Torque Splitter, et son habitacle est maintenant plus chic. Frissons et plaisirs assurés!
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Source : GuideAutoWeb.com, par Gabriel Gélinas
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