L'idée était de parcourir la côte californienne reliant San Francisco à Santa Monica, en bord de mer. Hélas, Dame Nature en a décidé autrement, puisqu’une bonne partie de cette route allait être fermée en raison des forts vents et raz-de-marée, causant de lourds dommages à la chaussée rendue impraticable.
Surtout au volant d’une Mazda MX-5, qui n’a pas les aptitudes pour composer avec autre chose que de l’asphalte. D’ailleurs, lors du périple, deux roues posées sur le sable ont failli me mettre dans le pétrin, évité de justesse. Alors oui, la MX-5 est une routière. Rien d’autre.
La Californie regorgeant de camionnettes et de gros 4x4 modifiés peut aussi se montrer intimidante à bord de la MX-5. Parce que les petites voitures s’y font de plus en plus rares et parce que rien n’est plus bas que ce roadster. Aux antipodes des nombreuses auto à conduite autonome qui circulent à San Francisco, la MX-5 a pour objectif de vous procurer du plaisir au volant.
Vous avez littéralement l’impression de vous fondre en elle. D’y faire corps. Au point où elle vous donne en plus cette impression que vous êtes dans une forme rayonnante, voire olympienne.
C’est donc en partance de San Francisco que l’aventure a débuté. Avec un premier problème, celui de l’espace du coffre. Si je savais que mon amoureuse et moi devions voyager léger, je ne pouvais m’imaginer que le coffre de la nouvelle MX-5 serait si peu pratique. En vérité, j’avais basé ma « recherche » en effectuant un test d’espace de chargement sur ma propre Mazda MX-5 (un modèle de 1991), dans laquelle tout rentrait , une fois la roue de secours retirée.
Et puisqu’il n’y a pas de roue de secours sur ce modèle de 2023 et que le volume de chargement y est - sur papier - plus généreux, j’étais tranquille. Hélas, deux valises de petite taille et un sac à dos ne s’y glissaient même pas, si bien que l’on a troqué une valise rigide contre des sacs souples fournis par le portier de l’hôtel.
Une fois le jeu de Tetris du coffre complété, nous avons pris la route en ceinturant la ville, pour finalement rejoindre le bord de mer. Notre première destination allait nous amener à 200 kilomètres au sud, à Monterey. Un endroit magnifique qui, après environ trois heures de route, nous offrit un premier rayon de soleil.
Parce qu’en effet, ce premier jour aura été pluvieux, avec parfois de fortes rafales. Une occasion de constater l’étanchéité du toit souple de cette MX-5, que j’ai pu aussi confirmer plus tard en la passant au lave-auto automatique.
Un des objectifs de cet arrêt à Monterey était notamment de parcourir le 17-mile Drive. Une route en lacet, magnifiquement entretenue, où sont situées de somptueuses maisons de même que ce prestigieux club de Golf où se tient annuellement le Concours d’Élégance de Pebble Beach. Un environnement tout simplement extraordinaire, qui allait me permettre de tirer quelques premières images tout en abaissant pour une première fois la capote.
Un exercice qui, sans assistance électrique, requiert environ trois secondes et un quart de tour de poignet. Ainsi, malgré une température de 14 degrés, nous avons choisi de poursuivre le trajet à ciel ouvert, non sans augmenter quelque peu la puissance du chauffage.
Changement de plans Puisque l’objectif de poursuivre en bord de mer était impossible, nous avons choisi une autre destination. Direction Joshua Tree, un parc national situé à quelque 700 kilomètres de Monterey, que nous rêvions de voir. D’ailleurs, pour quiconque se trouve dans la région de Palm Springs, la route de ce parc est un incontournable. Un trajet de 127 kilomètres parsemé de points d’arrêt, de sentiers pédestres et de paysages grandioses, sur lequel il est possible de camper et de passer quelques heures, ou quelques jours.
Après environ huit heures d’autoroute, nous avons fait une pause jusqu’au lendemain. Car bien que la MX-5 soit confortable compte tenu de sa vocation, notre fessier fut heureux de se dégourdir après toute cette route. D’autant plus que la version mise à l’essai était un modèle Club Sport (chez nous vendu comme une version GS avec Ensemble Sport), comprenant notamment freins Brembo, jantes BBS et sièges Recaro sport, un peu plus fermes et enveloppants.
L’autoroute aura été le premier véritable test de la MX-5, qui n’affichait que 550 miles au compteur (885 km) lors de la prise de possession. D’abord, parce que cette voiture a prouvé sa maniabilité, de même que sa solidité et sa puissance, parfois nécessaire pour doubler des camions et pour grimper en altitude, alors que nous traversions les montagnes de San Gabriel.
C’est aussi à ce moment que nous avons pu constater à quel point le poste de conduite a vieilli, tant sur le plan esthétique qu’ergonomique. Certes, l’instrumentation analogique où règne le tachymètre demeure magnifique, mais le système multimédia est désuet, avec un affichage graphique vieillot et un accès à Apple CarPlay inutilement complexe.
Sans compter que l’écran central, s’il avait été tactile puisqu’à portée de main, aurait permis de gagner un espace précieux à la console centrale, où se trouve une molette ceinturée de boutons, nécessaire à son fonctionnement. Heureusement, le système audio Bose dont les haut-parleurs sont notamment intégrés aux appuie-tête est pour sa part très performant.
Sur la route, le niveau sonore est élevé à cause du toit souple. Il l'est un peu moins avec une version RF à toit rigide rétractable. Je dois préciser qu’au cours de mon périple, j’ai justement croisé beaucoup de MX-5 RF. Peut-être parce qu’il s’agit d’une version plus conviviale et confortable, là où ces voitures sont utilisées quotidiennement.
Cela dit, en circulant à ciel ouvert, la MX-5 étonne par le fait qu’il n’y ait que peu de turbulence à bord. Et qui plus est, lorsque les fenêtres sont montées. D’ailleurs, Mazda a créé à cet effet un petit volet logé entre les deux sièges servant à atténuer ce retour d’air parfois agaçant, pouvant survenir dans l'habitacle.
[b[Le parc national de Joshua Tree[/b]
Malgré une température oscillant autour des 15 degrés, nombreux étaient les visiteurs souhaitant se ressourcer avec la nature de ce parc exceptionnel. Personnellement, le seul fait de me laisser séduire par le paysage suffisait. Mais je ne pouvais m’empêcher de m’immobiliser de temps à autre, dans l’optique d’une autre photo de la MX-5. Une voiture toujours aussi photogénique qui, à l’inverse de son habitacle, n’a pas pris une ride. C’est à ce moment que j’ai réalisé que Mazda n’y a apporté aucun changement cosmétique d’importance depuis 2016, tentant alors d’imaginer à quoi pourrait ressembler une future génération.
Chose certaine, et même si la vitesse oscillait autour des 40 km/h, le plaisir de conduire cette voiture à ciel ouvert dans un environnement aussi magique allait être gravé dans ma mémoire pour toujours. Quelques pouces en l’air m’ont confirmé que je n’étais pas le seul à être séduit par la beauté de ses lignes. À mon sens, la plus jolie jamais produite, exception faite de l’originale de 1990. Évidemment.
Après ces quelques heures calmes et paisibles, un peu de plaisir au volant était de mise. Le hasard m’a permis de trouver une petite route enlacée et totalement ouverte, où j’ai pu davantage pousser la voiture. Juste assez pour constater encore une fois que la tenue de route, malgré un certain roulis, est littéralement fantastique. Cela dit, et au risque de me répéter, la boîte manuelle demeure l’un des éléments clés de cette voiture.
Jamais vous ne pourriez me convaincre de passer à l’automatique. Même si elle est efficace, et même s’il me fallait composer avec de la congestion routière tous les jours. Pourtant, plus de 30% des acheteurs la choisissent. Voilà d’ailleurs une des rares bagnoles du marché qui se revend moins bien en version automatique qu’en manuelle.
En fin de journée, nous avons atteint Los Angeles. Avec cette fois, un peu moins de plaisir, puisqu’il faut admettre que dans la circulation dense comme dans la congestion, et qui plus est sur une autoroute à six voies, le sentiment de sécurité est relatif. Cela dit, la vivacité de la direction et la puissance des freins m’ont permis d’éviter de justesse un Range Rover un peu trop pressé (et sans clignotants!), s’étant soudainement placé devant moi. Un incident que je n’aurais probablement pas pu éviter si je m’étais trouvé au volant d’un VUS.
Conclusion Après un peu plus de 1 100 miles parcourus, cette petite bête d’à peine 1 070 kilos n’aura consommé en moyenne que 8,5 L/100 km d’essence super. Le tout, en considérant plus de 250 miles de conduite urbaine ainsi qu’un coffre chargé à bloc, équivalent au poids d’une troisième personne. Une consommation raisonnable, surtout en considérant la puissance de cette petite mécanique, chiffrée à 181 chevaux.
Complètement sous le charme, j’en suis donc arrivé à la même conclusion que lors de mon précédent essai. Cette Mazda est unique, intemporelle. Elle n’est pas sans défauts mais, selon moi, elle se situe dans le Top 5 des voitures les plus amusantes à conduire de cette planète. Avec par exemple, la BMW M2, la Honda Civic Type R et la Porsche 718 Cayman.
Quand on regarde la facture, elle n’est pas très réjouissante. Cela dit, les MX-5 se déprécient peu sur le marché d’occasion. Certainement moins qu’un Polaris Slingshot, qui pourrait aussi attirer certains acheteurs en quête d’un jouet estival.
Et puis, pour le véritable adepte de conduite sportive, il est clair que la version GS avec Groupe Sport demeure la version de prédilection. Il reste donc à choisir entre la version RF à toit rigide ou le modèle à toit souple. Une simple question de goût.
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Source : GuideAutoWeb.com, par Antoine Joubert
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