Faute de Toyota RAV4, il y a le Lexus NX. Certains consommateurs plus fortunés pourraient être tentés de passer chez Lexus, à cause du temps d’attente exagéré pour mettre la main sur un RAV4 Prime.
De nos jours, le développement d’une plate-forme automobile coûte très cher, que ce soit pour satisfaire les normes de plus en plus sévères lors des tests de collisions ou pour accueillir le nombre exponentiel de technologies montées à bord. Le géant Toyota n’échappe pas à cette règle et a remanié l’équivalent Lexus du RAV4 pour 2023.
Le multisegment NX est offert en plusieurs saveurs « régulières », mais au sommet de la gamme, c’est le NX 450h+ qui domine toutes les versions de ce luxueux multisegment compact. Le « + » indique que le véhicule peut être rechargé pour rouler en mode électrique, à l’instar de son cousin Toyota.
Autonomie électrique… parfaite pour la ville!Si l’attrait des hybrides ou hybrides rechargeables n’est plus le même en 2023, avec la multiplication des véhicules purement électriques, il y a néanmoins une demande appréciable pour cette motorisation qui ne dépend pas exclusivement du réseau électrique pour se déplacer. La recette n’a toutefois pas changé.
En ville, le NX 450h+ est très à l’aise dans les zones scolaires ou sur les tronçons de boulevard où la limite de vitesse permise dépasse les habituels 30 ou 50 km/h. En fait, avec une distance possible de 58 km selon Lexus ou 61 km selon Ressources naturelles Canada, l’automobiliste urbain peut facilement boucler ses emplettes sans utiliser une seule goutte d’essence. C’est ce que nous avons constaté durant ces quelques jours d’essai alors que la température printanière était idéale pour ne pas affecter l’autonomie du véhicule.
Là où ça se complique, c’est lorsque le véhicule augmente la cadence sur l’autoroute. Quand le pied droit s’enfonce, la batterie est davantage sollicitée, ce qui a une incidence sur l’autonomie électrique. Avec la récupération d’énergie, le NX 450h+ a plus de chances d’« étirer la batterie » que s’il maintient une vitesse constante à plus de 100 km/h sur la voie rapide.
En réalité, la plupart des automobilistes qui ne parcourent pas une très grande distance pour se rendre au travail peuvent facilement rouler en mode électrique du lundi au vendredi. Et si, par exemple, votre quotidien vous amène à suivre votre progéniture dans ses aventures parascolaires à l’autre bout de la ville, il y a toujours le moteur thermique pour prendre le relais si la batterie est à plat.
Un habitacle beaucoup plus convaincantLexus est reconnu pour ses habitacles très bien ficelés, mais souvent conservateurs. Pour ceux qui ne s’en souviennent pas, la première génération du NX était elle aussi munie de ce petit pavé tactile à gauche du levier de la boîte de vitesses, qui servait de lien entre l’utilisateur et l’écran du système d’infodivertissement.
Réjouissez-vous, car cette solution a été reléguée aux oubliettes au profit de ce nouvel arrangement. Dorénavant, tout ce que les passagers de la première rangée ont à faire pour naviguer à travers les applications de l’écran de 14 pouces, c’est de le toucher… tout simplement.
Certes, ce nouvel environnement Lexus demande à l’utilisateur de s’acclimater à la disposition des menus, mais règle générale, il est beaucoup plus facile et intuitif de trouver ce que l’on recherche. Certains diront que la molette du volume de la chaîne audio est trop petite et qu’elle aurait dû être placée plus près du conducteur, par contre le copilote n’aurait pas pu ajuster le volume aussi facilement.
L’autre molette installée à gauche du pavé de recharge par induction pour téléphone intelligent sert à choisir le mode de conduite. Puisqu’il n’y a que trois modes possibles (ECO, SPORT ou NORMAL), le conducteur n’a pas besoin de baisser les yeux pour cette banale opération. Le petit levier de la boîte de vitesses n’est pas désagréable non plus, idem pour le volant, quoique ce dernier s’avère glissant. Pour le reste, le NX 450h+ a également hérité de poignées électriques pour l’ouverture des portières, un ajout qui distingue un peu plus les véhicules Lexus des modèles Toyota.
Notez que le confort des sièges est digne de mention, le NX, à défaut d’être sportif, dorlote ses occupants. Certes, l’ambiance noir et gris ne se montre pas aussi olé olé que les livrées cossues disponibles avec des couleurs plus vives. En revanche, cet habitacle plus conventionnel sera très facile à nettoyer. Il faut savoir que ces habitacles exclusifs ne sont pas donnés, puisqu’il faut commander l’un des deux groupes optionnels dont le prix dépasse le cap de 16 000 $. Ouf!
Agrément de conduite inexistantC’est peut-être là où une partie de l’éventuelle clientèle pourrait être tentée de regarder ailleurs. Malgré ses 304 chevaux et la vivacité de ses accélérations, le Lexus NX 450h+ semble déconnecté de la route. Est-ce la faute aux « petites » jantes de 18 pouces? C’est possible. Disons seulement que pour l’agrément de conduite, il ne serait pas déplacé de lorgner sur d’autres modèles.
La direction est floue, le mode électrique n’est pas aussi électrisant que dans un véhicule 100% électrique, les suspensions semblent avoir été développées dans une usine de guimauves et la boîte de vitesses à variation continue s’occupe de rappeler à son conducteur qu’il est au volant d’un véhicule qui préfère consommer l’essence une goutte à la fois. En mode ECO, le véhicule est « étouffé ».
Même le mode Sport, qui aiguise quelque peu les paramètres du groupe motopropulseur, n’aide pas trop en ce sens. Il reste cependant possible d’humilier bon nombre de VUS compacts - en ligne droite - avec la mécanique hybride rechargeable.
Économique avant tout…La vocation du Lexus NX 450h+ est similaire à celle du Toyota RAV4 Prime : pratique pour une jeune famille, avec une autonomie électrique intéressante pour une partie des automobilistes et une consommation de carburant exemplaire. Après ces quelques jours d’essai, l’ordinateur de bord indiquait une moyenne de 5,2 L/100 km.
Le confort est un autre mot clé du NX 450h+ – surtout avec ces jantes de 18 pouces –, ce qui affecte l’aspect conduite du multisegment. En d’autres termes, il fait plaisir à ses passagers, mais peinera à suivre un Porsche Macan sur un tracé sinueux.
-----
Source : GuideAutoWeb.com, par Vincent Aubé
-----