Au sein du géant Stellantis, la marque Jeep brille par la force de son image et on tente d’exploiter au maximum cette avenue. C’est donc dans cette optique que Jeep fait renaître pour 2022 les Wagoneer et Grand Wagoneer.
Cet automne, Le Guide de l’auto a mis à l’essai le Jeep Grand Wagoneer 2022. Voici ce que nous en avons pensé.
Wagoneer et Grand WagoneerProduits des années 60 aux années 90, les Jeep Wagoneer et Grand Wagoneer étaient d’authentiques 4X4 dans la forme la plus traditionnelle qui soit. Rappelons que la mode de transformer la plate-forme monocoque d’une voiture pour en faire un VUS n’était pas encore arrivée. Le duo reposait donc sur un châssis en échelle. Comme bien des voitures familiales de ces décennies, elles ont marqué l’imaginaire par leur similibois décoratif. Elles ont d’ailleurs eu leur place au cinéma et au petit écran plus souvent qu’à leur tour. Pensez à The Great Outdoors (Tranquille est le fleuve) et plus récemment dans Breaking Bad (Breaking Bad : Le Chimiste) et Prison Break (La Grande Évasion).
Alors que le nom pourrait laisser croire le contraire, le Grand Wagoneer 2022 n’est pas plus grand que le Wagoneer. Tous les deux reposent sur un châssis en échelle dérivé du Ram 1500 de dernière génération (DT) et leurs dimensions sont identiques. Le Grand Wagoneer se distingue principalement par sa mécanique – on y revient plus loin – et par son niveau de luxe et de finition. Bref, le Wagoneer vise les Chevrolet Tahoe/Suburban et GMC Yukon tandis que le Grand Wagoneer s’attaque directement au Cadillac Escalade.
Sur le plan mécanique, il n’y a rien de particulièrement révolutionnaire. Une chose est certaine, les environnementalistes seront déçus de voir ce mastodonte bouder la technologie hybride ou électrique.
Dans le cas du Wagoneer, on retrouve sous le capot un moteur V8 HEMI de 5,7 L qui développe 392 chevaux et 404 lb-pi. Quant au Grand Wagoneer, il a également droit à un V8, mais cette fois, d’une cylindrée de 6,4 L. Ce moteur engendre 471 chevaux et 455 lb-pi.
Malgré qu’il s’agisse d’un énorme véhicule, les accélérations sont franchement étonnantes et il s’avère plus rapide qu’on le croit. La transmission automatique à huit rapports – offerte avec les deux modèles – effectue du bon boulot. Bien qu’il soit rapide, n’imaginez pas faire de l’autocross avec le Grand Wagoneer. Il n’est pas agile un seul instant et il ne prétend aucunement être un quelconque sportif.
Le Grand Wagoneer se distingue aussi par des éléments esthétiques comme l’abondance de chrome ainsi que le toit peint en noir.
Un habitacle cossuLe véhicule mis à l’essai était un Série III, soit la version la plus cossue. Et quand on monte à bord, on comprend que l’on s’apprête à vivre une expérience.
Stellantis a réalisé un sacré travail, et ça se ressent surtout dans les versions les plus haut de gamme. Imaginez le luxe du Ram 1500 à un niveau encore supérieur!
Les écrans sont nombreux, les fonctions sont multiples et il vous faudra un bon moment pour les apprivoiser, car il y en a beaucoup. Notons aussi au passage le confort exceptionnel du véhicule, notamment grâce aux sièges de grande qualité. Les suspensions effectuent quant à elles un travail absolument remarquable. Bien que ça puisse paraître anodin, même les tapis sont dignes d’un véhicule de luxe.
Seul bémol : on aurait préféré que le « bois » du tableau de bord et de la console ne soit pas du plastique texturé.
130 000 $, svpLe Grand Wagonner est tout sauf abordable. En effet, la Série I est vendue à partir de 100 995 $. Pour obtenir un exemplaire de la Série III, il faut minimalement débourser 120 995 $.
En location, ça représente un montant mensuel de 1 904 $ (taxes incluses) pendant 48 mois avec un kilométrage annuel de 18 000 km à un taux particulièrement élevé, soit 6,19%. En financement sur 60 mois, vous paierez 2 589 $ (taxes incluses) par mois à un taux de 3,49%. Quant au modèle d’essai, son prix total dépassait les 130 000 $.
Le Jeep Grand Wagoneer n’est pas une aubaine à l’achat, et vous aurez sans doute deviné qu’il n’est pas le moins énergivore du marché. Au terme des quelques jours d’essai, l’ordinateur de bord affichait une consommation moyenne de 18,2 L/100 km. Il faut souligner que ce moteur exige de l’essence super (niveau d’octane 91). De son côté, Ressources naturelles Canada annonce une consommation en conduite combinée de 16,0 L/100 kilomètres. Voilà qui nous paraît quelque peu optimiste.
Enfin une vraie concurrence pour l’EscaladeDans le créneau des gros VUS de luxe, le Cadillac Escalade domine outrageusement, particulièrement depuis sa dernière refonte en 2021. Le Lincoln Navigator offre une alternative intéressante, tandis que l’Infiniti QX80 joue un banal rôle de figurant.
Même si l’Escalade compte son lot d’adeptes et qu’il jouisse d’une solide réputation, il n’a qu’à bien se tenir, car un rival de taille vient de débarquer.
-----
Source : GuideAutoWeb.com, par Germain Goyer
-----