Le remorquage, c’est la raison principale pour laquelle un acheteur s’aventure dans le segment des camions HD. Et c’est une lutte sans merci que se livrent les constructeurs dans ce segment un peu cowboy pour tenter de trôner au somment en tant que roi des capacités.
Or, si les marques de camions HD ont longtemps mis l’accent sur ces compétences au détriment du confort, la réalité est toute autre aujourd’hui. Les habitacles gagnent en qualité, autant pour les matériaux que la technologie, mais également au niveau du confort de roulement. En plus, elles tentent d’attirer une clientèle en multipliant les déclinaisons axées sur la conduite hors route. Les dénominations High Country chez Chevrolet ou Denali chez GMC, elles, jouent dans le répertoire luxueux de GM pour offrir – dans la mesure du possible – une expérience plus cossue et, bien sûr, facturée en conséquence!
En plus d’avoir eu l’occasion de visiter l’usine d’Oshawa, qui est l’un des sites qui assemblent les Silverado 1500 et HD de la marque au nœud papillon, le Guide de l’auto a également pu faire l’essai de la déclinaison la plus cossue High Country du Silverado 2500HD, modèle qui a été retouché sur plusieurs facettes cette année.
Plus techno-chic (relativement)Même si l’étiquette de prix de la déclinaison High Country rivalise avec celle d’un véhicule de luxe (le prix de départ ne donne pas sa place à 96 730 $) l’interprétation du luxe prend une saveur singulière dans la cabine du Silverado HD. En d’autres mots, même si les essences de bois, les cuirs et les insertions métalliques sont de bon goût et rehaussent le cachet de ce mastodonte, cela reste un « truck »!
Puis viennent les écrans. Cette année, Chevrolet a donné au Silverado HD une nouvelle configuration qui comprend notamment un écran du système d’infodivertissement de 13,4 pouces orienté vers le conducteur. Quoique l’interface du système peut se gâter à certains égards lorsqu’on navigue à travers les menus, celui-ci s’apprivoise relativement bien.
Mais sachez que cet habitacle renouvelé est réservé aux déclinaisons LT et supérieures. De fait, les acheteurs des modèles WT et Custom devront se contenter de la configuration du modèle précédent.
La sellerie de notre High Country semble ferme en apparence, mais un aller-retour Montréal-Toronto nous a appris que son confort, de pair avec l’ergonomie générale des commandes dans l’habitacle, permet de faire face aux longues distances sur l’autoroute – un critère d’importance pour la clientèle cible.
D’ailleurs, nous apprécions que le Silverado HD n’ait pas adopté la molette rotative pour les commandes de transmissions, conservant plutôt le bon vieux bras sur la colonne. Même si celui-ci obstrue l’accès à la commande de volume de la chaine audio lorsqu’il est en position « D », l’actionner est largement plus satisfaisant qu’une molette.
Bon routier avec beaucoup de coupleDeux blocs sont offerts avec le Silverado 2500HD, soit un V8 de 6,6 litres à essence qui développe 401 chevaux et 464 lb-pi de couple et un V8 diesel turbocompressé de même cylindrée développant 470 chevaux et 975 lb-pi de couple. Les deux moteurs font dorénavant un heureux mariage avec la boîte automatique à 10 vitesses Allison, permettant ainsi une capacité de remorquage allant de 17 700 à 22 500 lbs selon la variante choisie.
Notre cobaye armé de la motorisation diesel nous a fourni des accélérations vives, laissant l'impression que l'on conduit cette camionnette de 7578 livres de manière étonnamment aisée. Le couple est extravaguant, oui, mais la transmission passe à travers sa liste de rapports avec une motivation militaire, donnant ainsi au conducteur l’impression que le camion est plus léger qu’il ne l’est – en ligne droite du moins. Parce que dans les virages, c'est une autre histoire.
Le confort autoroutier du Silverado HD fort appréciable. Mais ce dernier est (sans surprise) compromis en ville, une inévitabilité principalement attribuable aux éléments de suspensions dessinés pour les attelages lourds. Aussi, le rayon de braquage qui s’apparente à celui d’un paquebot, n’aide pas à manœuvrer la jungle urbaine. Mais ces défauts ne sont pas de grande importance, car les escapades en ville au volant d’un camion HD sont (normalement) plutôt rares.
Heureusement, notre périple s'est déroulé majoritairement sur l’autoroute. Et c’est dans ces conditions, sur plus de 800 kilomètres, que nous avons calculé l’efficacité du camion - en charge légère.
Sur une autoroute 401 parsemée de chantiers et quelque peu achalandée, nous avons rapidement constaté que le régulateur de vitesse adaptatif est peu adapté, du moins en ce qui concerne le moteur diesel. Freinages brusques, accélérations saccadées et fonctionnement erratique : ce système doit être revu. Nous avons obtenu une moyenne de 13,4 L/100 km à l’aller vers Toronto. Sur le chemin du retour, nous avons désactivé le régulateur de vitesse adaptatif et utilisé uniquement le régulateur « normal ». La moyenne obtenue est descendue à 12,1 L/100 km.
Malgré quelques petits accrocs, le Silverado HD continue de briller au chapitre des capacités et des performances – mais ça, c’est la moindre des choses dans ce segment. Ce qui est d’autant plus important, c’est qu’il redore son blason du côté de la finition dans l’habitacle, de la technologie et de l’habitabilité, des aspects qui ont leur importance pour une clientèle qui est prête à débourser dans les six chiffres pour un « gros truck ».
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Source : GuideAutoWeb.com, par Louis-Philippe Dubé
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