Ford vient de révéler la Mustang la plus extrême de l’histoire de son pony car. Et elle ne porte pas le logo Shelby mais plutôt GTD, en référence à la catégorie IMSA à la réglementation similaire à celle de la FIA GT3. Autre raison pour l’absence du nom Shelby, c’est qu’elle a été développée en collaboration avec l’entreprise Multimatic, basée à Markham en Ontario.
Passons maintenant en revue l’engin, en partant de son cœur.
Nouvelle architectureLa Mustang GTD fait appel à un V8 de 5,2 litres à compresseur provenant de la Shelby GT500. Mais celui-ci a été profondément revu : nouveau compresseur et nouvelle poulie, recalibration de l’injection et un système de lubrification par carter sec, une première pour une Mustang de route. La zone rouge se situe au-delà de 7 500 tr/min. Ford n’a pas communiqué de chiffre de puissance final mais annonce qu’il sera supérieur à 800 chevaux!
Toute cette cavalerie est envoyée à une transmission à double embrayage à 8 rapports via un arbre en fibre de carbone. Cette dernière est maintenant installée à l’arrière pour une meilleure répartition du poids (qui est de 50/50). Elle bénéficie d’un système de refroidissement qui lui est spécifique grâce à deux ventilateurs placés entre les phares arrière. L’échappement peut provenir de chez Akrapovic… contre supplément. Le son devrait être hallucinant!
Le bottin de la compétitionL’entreprise Multimatic est reconnue pour sa technologie d’amortisseurs. Elle a développé une suspension semi-active pour la Mustang GTD. Le système de vannes propriétaire permet d’ajuster les taux de compression et de rebond alors qu’il est possible d’abaisser la voiture jusqu’à 40 mm (en mode Circuit). Les freins en carbone-céramique proviennent de chez Brembo et les pneus de chez Michelin (des Pilot Sport Cup 2 R en 325 mm à l’avant et 345 mm à l’arrière). Ils sont montés sur des roues de 20 pouces en aluminium forgé mais on peut également commander des roues en magnésium forgé, plus légères et plus solides sur la piste.
L’extérieur n’est pas en reste. Les voies sont élargies de 10 cm et presque tous les panneaux de carrosserie sont en fibre de carbone. Il est possible d’ajouter les faciès avant et arrière dans le même matériau ou bien un ensemble Aéro comprenant un fond plat en carbone et un déflecteur avant actif (une technologie illégale en compétition) contrôlé en combinaison avec l’aileron arrière, actif lui aussi, pour une meilleure circulation du flux d’air.
Ford n’a pas montré l’intérieur mais a déjà indiqué que les sièges Recaro sont prévus pour la piste, qu’il n’y (logiquement) pas de sièges arrière et que le titane utilisé pour différentes pièces (dont les palettes au volant) provient d’avions de combat Lockheed Martin F22 décommissionnés.
Le défi!La caisse en blanc construite à l’usine de Flat Rock, dans le Michigan, sera expédiée chez Multimatic, à Markham, où la voiture sera complétée (Multimatic avait auparavant assuré l’assemblage de la Ford GT). La Mustang GTD devrait être disponible fin 2024, début 2025 et Ford estime son prix de départ à 300 000 USD (plus de 406 000 CAD au moment d’écrire ces lignes). La compagnie n’a pas annoncé de volumes de production mais ceux-ci devraient être très limités.
Ce que Ford annonce par contre, c’est une expérience de conduite hors pair sur piste et un temps de moins de 7 minutes sur la boucle nord du Nürburgring, ce qui la met en compagnie de Porsche GT3 RS ou de Lamborghini Huracan. Pas mal pour une Mustang!
Nous laissons le mot de la fin à Jim Farley, le PDG de Ford : « Je suis prêt à me mesurer sur circuit à n’importe quel autre patron de compagnie automobile et leur meilleure voiture de route avec une Mustang GTD! » Voilà qui en dit long, car Farley est l’un des rares dirigeants de constructeur auto à faire de la course.
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Source : GuideAutoWeb.com, par Hughes Gonnot
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