Depuis le retrait de la Série 2 Gran Coupé de l’alignement nord-américain, le constructeur bavarois n’offre plus vraiment de modèle à la fois compact, performant et pratique. Certes, le coupé de Série 2 est une excellente porte d’entrée pour les jeunes acheteurs qui aspirent à l’expérience BMW, mais pour le côté pratique, il vaut mieux jeter un coup d’œil ailleurs. Quoique depuis quelques semaines, l’alignement BMW a vu son éventail de véhicules utilitaires être élargi avec l’arrivée du X1 M35i 2024.
Bref, depuis la disparition de la berline Gran Coupé et avant l’introduction d’un X2 muni de la même motorisation, c’est à ce X1 spécifique que revient la tâche de séduire par la performance. S’il ne s’agit pas d’une authentique version développée par les sorciers de l’aile de performance M, il n’en demeure pas moins que l’échelon M35i surprend… tellement en fait qu’un X1 M serait probablement un exercice inutile.
Évidemment, le nouveau X1 survitaminé ne peut rivaliser avec la Série 1 M35i commercialisée en Europe, même si les deux partagent leur groupe motopropulseur, mais il se reprend de belle manière au chapitre de l’espace intérieur, l’utilitaire étant plus logeable et plus haut… pour se sortir des bancs de neige à l’occasion.
Il y a un an, nous effectuions nos premiers kilomètres derrière le volant du X1 xDrive28i, le multisegment qui n’avait vraiment pas déçu. Cette fois, en revanche, nous voilà assis dans un véhicule doté d’une double personnalité : celle des multisegments urbains pratico-pratiques et celle des sportives compactes, parce que oui, le X1 M35i est truffé d’une quincaillerie assez explosive pour inquiéter certains propriétaires de Volkswagen Golf R… en ligne droite bien entendu.
Ambiance MMalheureusement, notre essai s’est déroulé à un moment où le véhicule portait toujours ses semelles hivernales. Voilà qui explique la présence de ces jantes de base, enveloppées par des pneus d’hiver. Mais, pour le reste, le X1 M35i respecte en tous points la recette d’un utilitaire axé sur la performance. À l’avant par exemple, le bouclier accueille une calandre noir lustré avec un petit écusson « M », tandis que la partie inférieure revêt un pare-chocs mieux ventilé pour gaver le compartiment moteur en air frais.
Sur les flancs, le petit « M » confirme que la division sportive a eu son mot à dire sur la conception finale du véhicule. Si, d’ordinaire, le X1 M35i porte fièrement des jantes de 19 pouces de diamètre comme c’est le cas sur notre modèle d’essai, il est possible de commander un ensemble de 20 pouces qui remplit mieux les arches de roue du multisegment. Toutefois, le clou du spectacle se trouve derrière, sous le pare-chocs, alors que les quatre tuyaux d’échappement vendent la mèche sur le potentiel du modèle. L’aileron qui surplombe la lunette arrière est lui aussi plus ciselé que celui du X1 moins musclé.
À l’intérieur, c’est le même constat. Les sièges beaucoup plus enveloppants sonnent la charge, tandis que le volant sport – avec sa bande rouge à son sommet – rappelle que cette variante M35i est un peu plus épicée que d’habitude. Cependant, les indices sur l’injection d’adrénaline s’arrêtent là. Mentionnons tout de même que les baquets sport sont inclus dans le groupe optionnel M Sport Pro, qui ajoute 2 500 $ à la facture.
312 chevaux à votre serviceSous le capot, le X1 M35i ne retombe pas dans le piège de la motorisation 6 cylindres. Non, c’est plutôt une version révisée du moteur 4 cylindres turbo de 2 litres qui prend place entre les deux roues avant. Avec un écart de 71 chevaux entre le X1 de base et cette variante tatouée du M, il aurait été presque normal de ne pas ressentir le gain, mais détrompez-vous. Le X1 M35i est tout sauf lent à l’accélération.
Malheureusement, sur les surfaces usées de notre réseau, à cadence d’autoroute, le véhicule s’est montré assez « sautillant ». Mais, à la défense de l’utilitaire allemand, une telle irrégularité n’a pas sa place sur une route où la plupart des automobilistes roulent à plus de 100 km/h. La bonne nouvelle, c’est que sur une surface lisse, le X1 M35i est inébranlable.
Très bien adapté au châssis du X1, le moteur turbocompressé pousse le X1 M35i au-delà des limites prescrites par nos forces de l’ordre en moins de temps qu’il n’en faut pour prononcer son nom complet. Il va de soi que quelques modes de conduite font partie de l’équation, dont l’échelon Sport qui ajoute un peu de muscle à la direction, à la suspension adaptative, tandis que les réactions du groupe motopropulseur sont nettement plus vives que dans les modes plus relaxes.
Amusant le X1 M35i ?Au risque de me répéter, le X1 M35i 2024 ne peut pas rivaliser avec la Série 1 vendue en Europe, simplement parce que son centre de gravité est plus élevé que celui de la voiture. Il ne faut donc pas perdre de vue que dans les virages abordés avec beaucoup de volonté, l’utilitaire est sujet à un peu plus de tangage que dans une voiture. C’est le prix à payer pour rouler dans un véhicule au format pratique.
Il serait intéressant en revanche que l’assise du conducteur soit positionnée plus bas. Avec cette position de conduite de VUS, la conduite n’est pas aussi naturelle que dans le coupé de Série 2 par exemple. Néanmoins, il est très facile de sourire derrière le volant du X1 M35i, parce que le véhicule profite d’un châssis très rigide, d’une suspension qui fait des miracles avec les routes québécoises et surtout, d’une direction très directe et précise. Quant aux palettes montées derrière le volant, elles ne sont pas là pour épater la galerie. Voyez-vous, le X1 est équipé d’une boîte double embrayage à sept rapports, une rareté au sein de la gamme BMW. Et celle-ci ne vient que bonifier l’impression de sportivité.
La palette de gauche est même identifiée avec le mot « Boost » et cette dernière, une fois actionnée par une pression prolongée, rétrograde la boîte de vitesses deux rapports plus bas, ce qui propulse le X1 M35i tel un lance-pierre. Bien entendu, les pétarades du système d’échappement accompagnent ces montées en régime et on se retrouve très rapidement au-delà de la limite permise. Donc, oui, le X1 M35i est amusant à prendre en main.
Le mot de la finIl y a toutefois un bémol à apporter à cette histoire : le prix. Le X1 le plus véloce sort de l’usine avec un PDSF de 57 500 $. Dans le cas qui nous intéresse, le véhicule était équipé du groupe Premium amélioré (5 400 $), de l’ensemble M Sport Pro (2 500 $), de la couleur Bleu Bay Lagoon métallisée (900 $), des jantes de 20 pouces (500 $) et de l’assistance au conducteur Plus (1 200 $). Pour s’installer dans ce hot rod allemand aux couleurs du fond de mer, il faut donc extirper 68 000 $ de son portefeuille. Malgré le tarif salé, le X1 M35i est plus que simplement un véhicule ordinaire. Le petit « M » ajoute une bonne dose d’adrénaline, et c’est ce qui justifie l’écart entre le X1 ordinaire et cette variante relevée.
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Source : GuideAutoWeb.com, par Vincent Aubé
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