Contre toute attente, le constructeur Stellantis a pris d’assaut le Consumer Electronic Show (CES) pour présenter bien plus qu’un nouveau véhicule, mais aussi une partie de sa stratégie d’électrification de sa gamme. Un message qui se faisait attendre depuis longtemps de la part d’un constructeur qui ces dernières années, a multiplié ses offres de moteurs V8 plutôt que de véritablement emboîter le pas vers l’électrique.
D’entrée de jeu, mentionnons d’abord qu’on exploite avec ce véhicule concept un nom issu du passé, en l’occurrence celui de la Chrysler Airflow. Une voiture qui se voulait à l’époque avant-gardiste et plus aérodynamique que ses rivales.
En somme, un nom lancé il y a près de 80 ans, mais qui cadre parfaitement avec l’ADN de ce véhicule, visiblement très près d’un modèle de production.
Reprenant la forme d’un multisegment de taille intermédiaire, la Chrysler Airflow se veut un premier véhicule 100% électrique pour le constructeur (si vous faites fi de la défunte Fiat 500e). Un véhicule qui devrait circuler sur nos routes en 2025 et qui sera le premier d’une longue lignée, puisque la division Chrysler compte n’offrir que des véhicules 100% électriques d’ici 2028.
Faisant appel à deux moteurs électriques de 150kW respectivant logés sur chacun des essieux, l’Airflow propose un système toutes roues motrices ainsi qu’une autonomie estimée entre 350 et 400 miles (560 à 640 km). La taille des batteries n’est pas confirmée par Chrysler, bien qu’une image graphique illustrant une batterie pleinement chargée à 118 kWh se retrouve dans les documents destinés aux médias. Cela dit, le constructeur insiste plutôt sur cette nouvelle architecture baptisée STLA Brain. Une structure entièrement modulable pouvant recevoir des mises à jour et capable de s’adapter à tout type de véhicule.
Celle-ci intègre d’ailleurs un poste de conduite numérique et paramétrable selon les moindres désirs, ainsi qu’une conduite autonome de niveau 3. À bord, l’Airflow propose un environnement à la fois moderne et lumineux. Sièges flottants, pavillon de verre et superbe éclairage d’ambiance apportent un vent de fraîcheur dans cet habitacle qui se distingue aussi par la présence de sept écrans numériques, dont un pour chacun des occupants.
Esthétiquement, l’Airflow arbore une robe élancée qui constituera vraisemblablement la future signature visuelle du constructeur. Une ligne à la fois sobre et musclée qui aura certainement l’avantage de bien vieillir, et qui se démarque par ce long empattement et la présence de jantes de 22 pouces. Également, par la présence d’éclairage à DEL multiples, ceinturant parties avant et arrière. Un éclairage parfois animé et qui passe au bleu aqua lorsque le véhicule est en mode recharge.
Virage électrique, relance d’une marqueSi le retour du nom Airflow peut sembler brillant compte tenu de la vocation du véhicule, il faut aussi constater par ce dévoilement la relance de la division Chrysler, littéralement au bord du gouffre. Une marque ayant perdu toute forme d’identité, à laquelle plus personne n’adhère, ne survivant qu’à travers une berline 300 issue d’une autre époque et des fourgonnettes Grand Caravan/Pacifica. Des véhicules ironiquement fabriqués chez nous et dont l’avenir est compromis (surtout dans le cas de la 300), laissant présager la possibilité d’une fabrication canadienne pour certains des futurs produits de la division Chrysler. D’ailleurs, l’usine ontarienne de Windsor qui assemble actuellement la Pacifica serait pressentie pour la fabrication de batteries de véhicules électriques, les rumeurs planant depuis maintenant près de six mois.
La renaissance de la division Chrysler passerait donc par l’électrification. Mais faut-il aussi imaginer que Chrysler ne jouera que la carte du luxe? Fort probablement, puisque si le développement des technologies passe d’abord par cette marque, la meilleure de façon de les rentabiliser est de vendre plus cher, avec des véhicules plus luxueux. On peut néanmoins imaginer que plusieurs technologies développées par Stellantis pour Chrysler trouveront aussi leur place chez Jeep, Ram et Dodge, une autre marque dont l’avenir demeure pour le moment nébuleux.
En attendant, voilà une nouvelle qui marque un virage à 180 degrés pour la division de Stellantis, et qui finalement, permet d’obtenir un bref aperçu de la stratégie qu’adoptera le constructeur dans les années à venir.
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Source : GuideAutoWeb.com, par Antoine Joubert
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