On le catégorise et on le vend comme un VUS. Et Nissan fait tout pour que son côté « camion » soit mis à l’avant-plan. Or, le Kicks n’est en réalité qu’une Versa à hayon nouveau genre, un peu plus haute sur pattes, mais qui conserve les qualités d’une bonne petite citadine. Un véhicule abordable, compact, maniable, pratique et frugal en carburant.
Alors oui, le Kicks partage l’essentiel de ses composants mécaniques et structuraux avec la berline Versa, dont la carrière se fait dans l’ombre de notre sujet. À preuve, des ventes d’à peine 2 897 unités pour la Versa en 2021, contre 18 750 Kicks. Des chiffres impressionnants qui confirment que Nissan domine le segment des « VUS urbains d’entrée de gamme ». Cela inclut des modèles comme le Chevrolet Trax, le Hyundai Venue, le Kia Soul et le Toyota CH-R, tous des véhicules qui, à l’instar du Kicks, ne proposent pas l’option du rouage intégral.
Qu’est-ce qui explique le succès du Kicks? Assurément son prix alléchant, sa bouille sympathique et son équipement généreux. Puis, le fait que même la version de base soit attrayante, alors qu’il en va autrement pour la concurrence. Évidemment, pour les fins de cet article, Nissan nous a confié une version SR Privilège, la plus équipée, dont la facture donne pratiquement envie de passer au Qashqai. Or, qu’importe la version, la facture demeure compétitive. Du moins, tout dépend sous quel angle vous analysez les choses.
Le prix d’un VUSBien sûr, l’approche « VUS » de Nissan s’explique par le fait qu’il soit plus à la mode de se procurer un VUS qu’une voiture à hayon, spécialement chez les Américains. Or, cela permet surtout de vendre à prix plus élevé. À preuve, le prix d’une Versa SV inférieur de 4 000 $ à celui d’un Kicks SV, offrant somme toute la même technologie et le même niveau d’équipement. Un supplément financier considérable, mais que la clientèle est visiblement prête à débourser, parce qu’elle a l’impression d’acheter… un camion!
Cela étant dit, c’est en effectuant une comparaison avec la concurrence que le Kicks devient de plus en plus charmant. Parce qu’il a une belle gueule, certes, mais aussi parce que son habitacle est joli, moderne et bien aménagé. Son volume de chargement de 716 litres est également plus généreux que celui de ses rivaux, le rendant plus polyvalent. D’ailleurs, même s’il est difficile de le considérer comme un véhicule familial, le Kicks est celui qui convient le mieux pour cet exercice, eu égard au prix.
À bord, la version SV est celle qui vous offre le meilleur rapport équipement/prix, expliquant qu’une majorité de Kicks soit vendue sous cette déclinaison. On y ajoute notamment un écran d’instrumentation de 7 pouces, un écran central de 8 pouces (au lieu de 7), la climatisation automatique, l’accès sans clé, l’accoudoir central, les sièges et le volant chauffants, le régulateur de vitesse intelligent et plus encore. Le tout, pour 3 000 $ de plus que la version S, laquelle est dépourvue de jantes d’alliage et de longerons de toit.
Bien installé au volant, le conducteur ne peut qu’apprécier cette position surélevée lui faisant croire à un « VUS ». Une impression que l’on retrouvait aussi au volant de la précédente Versa Note, laquelle n’était que 7 centimètres plus basse que le Kicks. Comme quoi la ligne entre une voiture et un « camion » est parfois très mince. Cela dit, l’habitacle du Kicks est mieux aménagé grâce à une meilleure ergonomie du poste de conduite, et parce que les places arrière et le coffre sont plus spacieux.
L’âme d’une citadineBien que sa vocation soit économique, le Kicks fournit un confort honnête et est adéquatement insonorisé, notamment en comparaison avec le Hyundai Venue. Bien ancré au sol, il démontre une belle stabilité sur la route, même par forts vents, ce qui pourrait être un peu moins vrai si vous optez pour la version S, dotée de roues de 16 pouces, plutôt que de 17 pouces. Par contre, on peut lui reprocher d’afficher un certain effet de couple en accélération, même si celle-ci se fait progressivement.
Sans doute un élément qui pourrait se corriger avec une différente géométrie des suspensions, laquelle affecterait toutefois de façon négative l’autre avantage du Kicks, sa très faible consommation de carburant. Un véhicule qui consomme en moyenne entre 7 et 7,5 L/100 km, affichant une cote de consommation moyenne combinée supérieure par un demi-litre aux 100 km, par rapport à la berline Versa. Un constat ne s’expliquant que par l’aérodynamisme moins efficace de notre sujet et par une plus grande résistance au sol, en raison de pneus plus larges.
Le Kicks devient réellement attrayant lorsque vient le temps de se faufiler en ville. Bénéficiant d’une bonne visibilité, le conducteur profite d’une certaine nervosité mécanique au moment d’effleurer l’accélérateur ainsi que d’un petit diamètre de braquage lui permettant des manœuvres qui seraient impossibles à réaliser avec un véhicule un tantinet plus imposant. Il faut dire que le Kicks mesure à peine 4,3 mètres de long, étant 19 centimètres plus court qu’une berline Versa.
Jusqu’ici, la fiabilité du Kicks semble très honnête. Quelques plaintes concernant des accumulations de neige au système d’admission d’air ainsi que des problèmes d’ordre informatique ont été répertoriés, résumant l’essentiel des situations que l’on ne jugerait pas isolées. On peut ainsi en conclure que les nombreux problèmes de transmission CVT connus dans le passé avec d’autres produits comme la Versa Note seraient réglés, bien que seul l’avenir puisse nous confirmer ces dires.
En attendant, le Kicks représente une superbe valeur, surtout dans ce contexte de flambée des prix des véhicules neufs. Il conserve aussi une bonne valeur marchande, et ne donne pas l’impression d’une punition sur quatre roues, comme d’autres produits du segment.
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Source : GuideAutoWeb.com, par Antoine Joubert
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