Reportons-nous à la fin des années 2000. Alors que le contexte économique était fragile et que le prix du litre d’essence atteignait un record en dépassant le cap du 1,50 $, les manufacturiers automobiles débarquaient avec de nouveaux gros VUS à moteur V8.
C’était le cas des Jeep Commander et Kia Borrego. Au même moment, Chevrolet renouvelait son Suburban, Cadillac dévoilait l’Escalade de troisième génération et Toyota proposait la troisième génération de son Sequoia. Drôle de timing!
Une quinzaine d’années plus tard, alors que le prix du litre d’essence a fracassé le seuil psychologique des 2 $/L, on a l’impression que l’histoire se répète. En effet, Jeep commercialise depuis peu le duo de Wagoneer et Grand Wagoneer, Cadillac nous promet un Escalade-V plus puissant que jamais… et Toyota vient de renouveler son Sequoia.
Sur les routes du Texas, Le Guide de l’auto a mis à l’essai le Toyota Sequoia 2023. Voici le compte-rendu de nos premières impressions.
C’est quoi, le Sequoia ?Avec seulement 65 unités vendues en 2021 au Québec, le Toyota Sequoia est un produit peu connu du grand public. Il faut savoir que cet immense VUS à trois rangées est bâti sur un châssis en échelle dérivé directement de celui développé pour la camionnette Tundra qui vient aussi d’être entièrement renouvelée.
Au sein de la gamme de Toyota, il se positionne au sommet de la hiérarchie des VUS, soit juste au-dessus du 4Runner. Comme quoi, chez nos voisins du sud, les gros VUS ont encore la cote.
Au revoir V8, bonjour l’hybride !Tout comme avec le Tundra, le Sequoia de nouvelle génération a laissé de côté le V8. Rappelons-nous que le modèle de précédente génération était animé par une cylindrée fort gloutonne de 5,7 L. Dans l’optique d’électrifier l’entièreté de son catalogue, Toyota dote l’ensemble de la gamme du Sequoia de la technologie hybride i-Force Max. Elle combine un V6 biturbo de 3,5 L à un moteur électrique. Le tout développe une puissance de 437 chevaux et un couple de 583 livres-pied. Bien que sa cylindrée soit largement inférieure à la majorité de la concurrence – à l’exception du Ford Expedition –, la turbocompression et le moteur électrique compensent largement. Les accélérations sont vives et il en est de même pour les reprises. La transmission automatique à dix rapports nous a paru plutôt efficace.
Malgré toutes les améliorations possibles, le Sequoia demeure un immense VUS qui vise à plaire à la clientèle américaine avant tout. Ainsi, on ne s’étonnera pas de retrouver une conduite aseptisée et une direction mollasse. En revanche, le confort est au rendez-vous, c’est le moins que l’on puisse dire. À l’avant, le système d’infodivertissement est enfin digne des temps modernes. De série, il est équipé d’un écran tactile de huit pouces. Sa taille passe à 14 pouces dans le cas du système optionnel que nous recommandons.
Au passage, soulignons que le nouveau Sequoia peut se vanter de pouvoir remorquer une charge allant jusqu’à 4080 kilogrammes (9000 lbs), soit l’équivalent de ce que propose une camionnette pleine grandeur.
Au moment d’écrire ces quelques lignes, Ressources naturelles Canada n’a pas communiqué les cotes de consommation officielles pour ce nouveau mastodonte. Bien qu’il soit désormais doté de l’hybride, le nouveau Sequoia continue d’être un énorme VUS peu aérodynamique en plus d’être lourd. Ne nous attendons donc pas à un miracle en ce qui a trait à la consommation. Cela étant, ça peut difficilement être pire que l’ancien V8 ou même l’actuel V8 de 6,2 L chez General Motors.
Malheureusement, l’échelle de prix demeure, elle aussi, inconnue.
De multiples personnalitésComme c’est le cas avec plusieurs de ses modèles, Toyota a solidement travaillé sur l’habillage du Sequoia de manière à proposer de multiples allures. Au Canada, le constructeur propose un choix de cinq déclinaisons.
Les versions TRD Hors route et TRD Pro sont caractérisées par un style baroudeur bien à la mode alors que les versions Limited et Platinum misent davantage sur un style luxueux et passe-partout. Enfin, avec l’arrivée de la nouvelle génération du modèle, Toyota ajoute la déclinaison Capstone. Celle-ci loge au sommet de la gamme et elle en fait le Sequoia le plus luxueux commercialisé à ce jour. Notons les roues chromées de 22 pouces, les marchepieds assistés, la finition intérieure en noyer authentique ainsi que des glaces en verre acoustique à l’avant.
Tout dépendant de la version choisie, le Sequoia peut accueillir sept ou huit occupants. Ces derniers sont d’ailleurs bien confortables, peu importe où ils prennent place. Tout comme par le passé, le Sequoia est muni d’une tablette modulable dans l’espace de chargement. Considérant que le volume est restreint lorsque la troisième rangée est en plus, on apprécie cette tablette. Soulignons aussi qu’on peut accéder à cet espace en ouvrant le hayon en entier ou en levant seulement la lunette arrière.
Le Toyota Sequoia reçoit donc une mise à jour qui fait du bien pour 2023. Mais de là à dire qu’il réussit à égaler ses rivaux américains, il y a un pas que nous ne franchirons pas.
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Source : GuideAutoWeb.com, par Germain Goyer
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