Lancée en 2002, l’Audi RS 6 Avant a connu un succès inespéré. Elle a largement contribué à la renommée du constructeur à l’échelle mondiale même si sa diffusion a été limitée à certains marchés et que la seule RS6 vendue en Amérique du Nord était la berline de première génération en 2003.
L’année 2022 marque donc le vingtième anniversaire de la RS 6, et l’occasion était belle de prendre contact avec le modèle actuel et ceux des générations antérieures sur les magnifiques routes des montagnes Rocheuses en Alberta.
Chez Audi, les quatre générations de la RS6 sont désignées à l’interne comme les C5, C6, C7 et C8, cette dernière étant le modèle actuel au look badass animée par un V8 biturbo de 590 chevaux. À l’occasion des 20 ans de la Audi RS 6, Le Guide de l’auto vous propose donc un survol des quatre générations de ce modèle.
La C5 de première génération Pendant de nombreuses années, Stephan Reil a été à la tête de Quattro GmbH, la filiale de haute performance de Audi, aujourd’hui connue sous le nom de Audi Sport.
Par chance, il a été mon compagnon de voyage lors d’une partie de ce périple de plus de 600 kilomètres dans les Rocheuses au cours duquel il a évoqué, parfois avec une étonnante franchise, le développement et la mise au point de la RS 6 depuis ses débuts jusqu’à maintenant.
De la C5 de première génération, animée par un V8 biturbo, Stephan Reil révèle que l’origine de ce projet est arrivée comme une suite logique au lancement de la RS 4, laquelle avait connu un franc succès. Cette RS 6 de première génération avait comme mission de livrer des performances spectaculaires sans toutefois attirer l’attention en conservant un look sobre . « À l’occasion de la première mondiale de la RS 6 au Salon de l’auto de Genève, le magazine allemand Auto Motor Und Sport avait écrit que la RS 6 “n’était pas ostentatoire et qu’elle avait zéro présence”, donc il semble que notre plan a bien fonctionné… », dit Stephan Reil.
Ce qui est particulier de cette première RS 6, c’est qu’elle était assemblée à 80% sur la chaîne de montage de la A6, toutes les voitures étant par la suite modifiées dans un hall dédié à cette opération. « Dans un premier temps, les techniciens installaient les échangeurs de chaleur, puis l’admission pour ensuite ajouter les éléments de carrosserie et les jantes qui étaient trop larges pour la chaîne de montage. De cette façon, nous étions en mesure de produire 20 RS 6 par jour », explique Reil.
La C6 et son V10 biturbo Le succès de la première RS 6 C5 a entraîné une réflexion au sujet de sa deuxième génération. Questionné à savoir s’il y avait eu consommation d’alcool avant l’approbation de concevoir un nouveau V10 biturbo pour ce modèle, Reil réplique avec humour : « Non, pas d’alcool. C’était l’époque où on avait de grosses couilles! »
Après une franche rigolade, il poursuit en racontant qu’il voulait faire la démonstration, à la concurrence germanique, de ce qui était techniquement possible. Ce V10 biturbo de 5,0 litres, avec carter sec, a été l’un de trois moteurs V10 produits par Audi, les deux autres étant un V10 atmosphérique de 5,2 litres ayant servi à la S8, et l’autre étant une version plus évoluée, avec limite de révolutions plus élevée de ce même moteur, pour animer la sportive R8 ainsi que la Lamborghini Gallardo. À cette époque, le moteur de la RS 6 développait de 80 à 100 chevaux de plus que ceux des BMW M5 et Mercedes-Benz AMG.
Il suffit de soulever le capot d’une RS 6 de deuxième génération pour constater qu’absolument tout l’espace sous le capot est occupé, et que le sol n’est visible que lorsque l’on porte son regard vers un seul espace à peine plus large qu’un ongle. « Si tu verses un seau d’eau sur ce moteur, tu verras que l’eau n’arrive pas au sol », plaisante Reil.
En prenant le volant de cette RS 6 sur la route en lacets menant de Banff à Norquay, deux choses sont rapidement devenues évidentes. En premier lieu, ce moteur est un monstre de couple, mais la réponse à la commande de l’accélérateur présente un long délai qui exige que l’on enfonce l’accélérateur immédiatement après avoir tourné le volant pour un virage afin que le couple soit livré au point de corde. Bref, il faut se conditionner à faire quelque chose qui n’est pas naturel pour pouvoir exploiter pleinement ce moteur. L’autre constat, c’est que la dynamique n’est pas le point fort de cette génération de la RS 6 puisque sa répartition des masses est de 60% sur le train avant et de 40% sur l’arrière.
Retour au V8 pour la C7 Pour la troisième génération de la RS 6, Reil et son équipe voulaient absolument améliorer la dynamique et c’est pourquoi le choix s’est naturellement porté vers le V8 biturbo, plus léger, mais aussi moins puissant de 20 chevaux par rapport au V10 biturbo.
Reil explique que le département des ventes était contre l’idée de proposer un nouveau modèle à moteur moins puissant, mais qu’il a trouvé le moyen de convaincre les responsables des ventes et du marketing en leur faisant conduire un prototype de la C7 sur un circuit. Plus léger et surtout plus maniable parce que mieux équilibré, le prototype s’est avéré plus rapide. Les collègues des ventes et du marketing se sont rendus à l’évidence. « À la fin de la journée, ils sont venus me voir en disant :“encore une fois, ce sont les ingénieurs qui ont raison!” »
De toutes les RS6 que j’ai conduites lors de ce périple, c’est avec la C7 de troisième génération que l’émotion a été la plus intense en raison de sa sonorité beaucoup plus typée que celle des générations antérieures et même que celle de la C8 actuelle.
La totale pour la C8 En conclusion, c’est le modèle actuel C8 de quatrième génération qui fait le mieux la synthèse de tout ce que la RS 6 a exprimé auparavant et c’est celle que j’ai préférée. Son look widebody est très expressif, et l’ajout de la direction active aux quatre roues la rend très maniable malgré son gabarit.
Bref, la technologie la plus évoluée et la plus récente est le gage de performances très relevées et d’une dynamique qui s’approche de celle d’une sportive. La voiture à tout faire, polyvalente et performante à la fois, c’est l’actuelle RS 6…
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Source : GuideAutoWeb.com, par Gabriel Gélinas
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