En vingt ans chez nous, la Subaru WRX s’est taillé une réputation unique dans le segment des compactes sportives. Son immense popularité dans les jeux vidéo tels que Gran Turismo et ses prouesses en rallye et en rallycross n’ont fait que la renforcer.
En fait, aux yeux des passionnés, jeunes et moins jeunes, la Subaru WRX est une voiture-culte que n’importe qui peut s’offrir, contre une rançon à peine supérieure à celle d’une compacte le moindrement équipée. Cela valait aussi pour la WRX STI, plus puissante et sophistiquée, qui est venue la rejoindre au début du nouveau siècle. Le duo WRX/STI a d’ailleurs bouclé la dernière année au sommet du palmarès des sportives en termes de ventes, au Québec.
Or, c’est une WRX entièrement transformée qui est apparue pour 2022. Le fruit d’une métamorphose discrète et réussie. Cette cinquième génération est en fait la deuxième depuis que la WRX s’est affranchie de l’Impreza, en 2013. Elle est d’abord marquante parce que construite sur la même architecture « mondiale » adaptable de Subaru (Subaru Global Platform) qui fait déjà merveille pour les Crosstrek, Impreza, Legacy, Forester et Outback du constructeur.
Plus solide partoutOn reconnaît toujours une WRX, au premier coup d’œil. Au deuxième, on remarque la calandre hexagonale deux fois plus grande et les phares plus ciselés qui différencient la nouvelle. La prise d’air mince et large sur son capot est familière, ainsi que les grandes prises d’air sous son pare-chocs affleurant. Elles sont cependant intégrées à un bouclier noir mat qui fait toute la largeur de la partie avant.
On s’étonne ensuite des moulures anguleuses qui bordent le tour des ailes. Des appendices que l’on s’attend plutôt à retrouver sur les utilitaires de la marque Subaru. On est finalement intrigué de découvrir une partie arrière et des blocs optiques qui ressemblent étrangement à ceux d’une Civic d’il y a quelques années (la 9e génération). L’imposant diffuseur noir mat d’où surgissent deux paires d’embouts d’échappement nickelés et l’aileron perché à la pointe du coffre sont heureusement là pour sauver l’honneur de la WRX.
À vous de juger si cette berline costaude, aux flancs bien galbés, est à la hauteur de vos attentes pour une WRX. Parce que les ingénieurs, designers et stylistes ont assurément bien travaillé. Ils ont tricoté une WRX plus longue de 7,5 cm, plus large de 3 cm et plus basse de 1 cm, posée sur un empattement allongé de 2 cm, au bénéfice du volume de l’habitacle et de la stabilité.
La carrosserie autoporteuse est plus rigide de 28% en torsion, grâce à une abondance d’acier à haute résistance et d’adhésifs structurels qui ont également permis d’abaisser le centre de gravité, un gain précieux pour l’agilité. Des ailes avant en aluminium, plus légères de 2,3 kg, et un capot du même métal ont fait leur part aussi.
Des points d’ancrage plus rigides de 75% ajoutent à la finesse d’une suspension dont le débattement s’est accru, pour plus de confort et de contrôle, quelle que soit la surface. Les barres antiroulis ont été fixées à la carrosserie, comme sur la BRZ. Pour plus de précision. Pas étonnant que cette nouvelle WRX soit parfaitement à l’aise sur les rues et les routes du Québec.
Plus raffinéeSi cette WRX a pris une vingtaine de kilos, c’est également à cause de son nouveau quatre cylindres à plat turbocompressé de 2,4 litres dont la puissance est de 271 chevaux à 5 600 tr/min. C’est seulement 3 chevaux de plus que l’ancien groupe de 2,0 litres. Étrangement, Subaru annonce un couple identique de 258 lb-pi, livré de 2 000 à 5 200 tr/min, malgré le gain de cylindrée appréciable.
Dotée de la boîte manuelle à 6 rapports, la WRX Sport-tech bondit de 0 à 100 km/h en 6,24 secondes, parcourt le quart de mille en 14,30 secondes avec une pointe à 158,9 km/h et accélère de 80 à 120 km/h en 4,1 secondes. Avec la transmission automatique optionnelle à variation continue, rebaptisée Subaru Performance Transmission, la Sport-tech exécute ces tests en 6,26, 14,49 (à 161,5 km/h) et 4,35 secondes. Dans tous les cas, ces chronos sont meilleurs que ceux des versions précédentes de la WRX par des marges de quelques centièmes à plus d’une demi-seconde.
On s’attendait quand même à plus de muscle et de punch… À défaut d’être monstrueusement puissant, le nouveau groupe de la WRX est d’une douceur, d’une souplesse et d’un raffinement louables. Quelle que soit la transmission choisie. La boîte manuelle est précise et rapide à souhait et la SPT solide, vive et impeccablement adaptée au couple et au caractère du moteur boxer de 2,4 litres. N’en déplaise aux puristes. On s’amuse d’ailleurs vite à jongler avec ses huit « faux rapports » au moyen des manettes derrière le volant.
Dedans comme dehorsLe tableau de bord tout neuf des WRX, simple et moderne, combine habilement les commandes numériques et analogiques. Surtout les versions Sport et Sport-tech dont l’interface multimédia loge sur un écran tactile net et invitant de 11,6 pouces. Le WRX de base se contente d’un écran de 7 pouces. Offert uniquement avec la boîte manuelle, il est toutefois plus léger que les autres modèles, de 32 à 106 kilogrammes. Avis aux purs amateurs de conduite.
Les nouvelles WRX disposent d’une collection de boutons, touches et molettes dont la texture et la précision sont à peu près parfaites. Pareil pour la position de conduite et l’excellent mélange de confort et de maintien que fournissent les sièges avant. La qualité des matériaux et la finition impressionnent aussi. Ces voitures marquent un progrès immense par rapport à leurs devancières. On peut en dire autant pour la qualité de la peinture, superbement lisse et lustrée. Ces berlines sportives éminemment pratiques vont sans doute bien vieillir, même chez nous.
À vrai dire, les WRX semblent avoir été taillées sur mesure pour la conduite au Québec, l’année durant. Le roulement est ferme, jamais sec, la carrosserie solide et les trains roulants précis et robustes à souhait. On aimerait, par contre, une pédale de frein un peu moins souple et un peu plus mordante.
Les WRX sont aussi stables et prévisibles en conduite soutenue. Elles pointent avec précision en amorce de virage et tiennent ensuite le cap choisi, sans broncher, plaquées au bitume. Les réactions du rouage intégral à viscocoupleur de la version à boîte manuelle et du différentiel électronique de l’automatique (SPT) sont par ailleurs très semblables alors qu’elles étaient jadis radicalement différentes.
Ces sportives costaudes sont une joie à conduire à tout moment, sans esbroufe et sans pétarades inutiles. Quels que soient le rythme, la surface et le tracé. Elles sont merveilleusement construites, solides, pratiques et conçues avec une attention remarquable au moindre détail.
En somme, vous ne trouverez pas meilleure voiture à meilleur prix pour conduire tous les jours et par tous les temps dans ce pays. Quel que soit le modèle, on peut acheter ces nouvelles WRX les yeux fermés. Ça évite aussi de trop voir leurs drôles de feux arrière!
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Source : GuideAutoWeb.com, par Marc Lachapelle
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