La Camaro n’est franchement pas notre premier choix comme voiture « facile à vivre ». Parce que la ligne de toit très basse et le profil allongé qui lui donnent son look d’enfer lui valent également une visibilité plutôt exécrable. Le coupé, du moins, parce que le problème s’envole à ciel ouvert, dans la décapotable.
Pour les amateurs de performance et de pilotage, par contre, c’est une autre histoire. Parce que la Camaro est une des meilleures sportives que l’on puisse s’offrir, toutes catégories confondues. Il suffit de cocher la case « Groupe performance sur piste 1LE », une option de 8 495 $ désormais réservée aux SS et ZL1, les plus puissantes et performantes.
Il faut choisir le coupé SS, dont le V8 atmosphérique de 6,2 litres livre 455 chevaux. Ses chronos de 4,66 seco
ndes de 0 à 100 km/h et 12,76 secondes (à 184,7 km/h) pour le quart de mille, avec la boîte manuelle à 6 rapports, sont plus que suffisants pour s’éclater sur un circuit. La facture de 55 843 $, pour une 1SS avec le groupe 1LE, est raisonnable. Surtout que la dépréciation est presque nulle pour ces voitures, sur le marché actuel.
La ZL1 est évidemment spectaculaire et chasse le gros gibier, avec son V8 surcompressé de 6,2 litres et 650 chevaux. Elle est cependant plus lourde, plus vorace et nettement plus chère, avec un prix de 82 593 $, groupe 1LE inclus. Son entretien sera également plus exigeant et coûteux, sans compter la complexité accrue et les caprices possibles de ce moteur suralimenté en usage intense.
Un tout-inclus de performanceLe groupe optionnel 1LE des versions SS apporte une kyrielle de modifications qui justifient largement le prix demandé. Les plus évidentes sont le capot noir satiné et la lame sous le becquet avant, l’aileron arrière et les coques des rétroviseurs, toutes noires. Comme les jantes en aluminium forgé de 20 pouces, chaussées de larges pneus Goodyear Eagle F1 de taille 285/30R20 à l’avant et 305/30R20 à l’arrière. Derrière leurs rayons doubles, on aperçoit les étriers rouges des freins Brembo qui ont six pistons devant et quatre derrière. Leurs disques avant de 370 mm sont plus grands que ceux de la SS ordinaire.
La suspension raffermie et révisée des Camaro SS 1LE s’appuie sur la plus récente version des excellents amortisseurs à variation magnétique dont GM fut la pionnière. Leur différentiel autobloquant électronique profite d’un refroidisseur d’huile additionnel pour la conduite sur circuit, tout comme le moteur et la boîte de vitesses. L’échappement à double mode projette une sonorité rauque, par ses quatre embouts inoxydables. Et tout ça est posé sur l’exceptionnelle architecture Alpha qui sous-tend la Camaro de sixième génération depuis 2016 et les Cadillac CT4 et CT5 actuelles.
Les sièges Recaro du groupe 1LE forment un mélange parfait de confort et de maintien. La jante du volant, drapée d’Alcantara, est bien moulée et juste assez épaisse. Sur la console centrale, on trouve un levier de vitesses court, solide et précis au débattement court. Son pommeau est enveloppé d’Alcantara et l’écusson qui le coiffe nous rappelle que les ingénieurs devraient placer la marche arrière à gauche du premier rapport plutôt qu’à droite du 5e.
Les manettes derrière le volant permettent d’activer ou de désactiver la compensation automatique du régime (rev-match). Cette astuce, apparue sur la Corvette C7, est toujours la plus simple et efficace. Pour terminer, un affichage tête haute vient appuyer les deux grands cadrans et les quatre petits cadrans ronds classiques, pour le conducteur.
Bon moment et bon endroitPour profiter pleinement d’un bolide aussi puissant et rapide que la Camaro SS en toute sécurité et légalité, il faut un circuit. À vrai dire, le principe est le même pour toutes les voitures. La seule option, durant notre essai, était de nous rendre au légendaire complexe Sanair, à Saint-Pie-de-Bagot, au cœur de la Montérégie.
Le groupe Sanair Track Day était la seule organisation à offrir une journée de pilotage organisée, ce jour-là. D’où une participation de plus de soixante bagnoles. Le groupe tient une quinzaine d’événements par année en consultant les collègues du programme Track and Time, entre autres. Pour que les deux ne se nuisent pas mutuellement à cause de conflits de dates.
La préinscription se fait par virement Interac à l’adresse courriel
sanairtrackday@hotmail.com et coûte 100 $ à plus de deux jours de l’événement. Sinon, c’est 140 $ pour sept séances de 15 minutes en piste. Les pilotes sont répartis en quatre groupes : vert (débutant), jaune (intermédiaire), rouge (avancé) et noir (expert).
On voyait de tout, en ce samedi ensoleillé. D’une Civic Si récente à une flopée de Civic modifiées. Il y avait des paires de Mazda RX-8, de Honda S2000 et de Toyota MR-2 Spyder en plus d’un tandem de Camaro SS 1LE noires. Aussi quelques Porsche Cayman et Subaru BRZ, plusieurs Miata et une Porsche 911 GT3 qui attendait d’aller en piste derrière une voiture de Coupe Micra et une Tesla Model Y. Même une Ford Pinto à châssis tubulaire avec un V8 de 427 pouces cubes et « plus de 600 chevaux ».
Le programme Sanair Track Day a été créé par Kévin Leduc alors que ce jeune passionné n’avait que 18 ans. Il le mène à bout de bras depuis une dizaine d’années, avec l’aide de ses proches et d’une bande d’amis. « Je trouvais que le programme existant manquait de sécurité pour les participants. Alors je me suis lancé ». Depuis, on compte trois postes de signaleurs placés aux points névralgiques autour du circuit de 1,98 km.
En piste pour vrai à SanairLa première séance en piste dans la Camaro s’est amorcée dans le sillage de la Civic fortement modifiée de Leduc. Question de prendre le rythme et de retrouver la trajectoire. Pas question de doubler sur la longue ligne droite, même avec le double de la puissance. La Camaro tenait bon en virage, stable et prévisible, malgré le double du poids. La pédale de frein s’est allongée après deux ou trois tours, pour finalement reprendre son tonus.
En deuxième séance, à fond et en solo, la Camaro atteignait presque 210 km/h en quatrième avant le gros freinage. L’interminable premier virage se négociait sans peine à l’accélérateur, en équilibre sur la limite des pneus, en mode compétition, système antidérapage désactivé. Même jeu, même aplomb et même plaisir dans les virages serrés qui contournent l’ovale pour frôler ensuite le mur extérieur et pointer la SS vers l’amorce de la ligne droite et un nouveau concert en V8 majeur.
L’idée était de s’offrir un nouvel échantillon des performances et du comportement de cette Camaro SS 1LE conçue pour le pilotage sur circuit. Après ce test parfaitement concluant, on en veut plus. Ça tombe bien, puisque Kévin Leduc songe à des programmes d’endurance. Ou alors on refait les 24 heures du Guide de l’auto à Sanair. Avec du carburant synthétique.
Sanair Track Daysanairtrackday@hotmail.com@sanairtrackday (FB)
(450) 771-7896
Track and Timehttps://trackandtime.ca/info@trackandtime.ca------
Source : GuideAutoWeb.com, par Marc Lachapelle
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