Au sein d’un groupe qui n’est ni plus ni moins qu’un géant de l’automobile, le partage de plate-formes, de mécaniques et de technologies est indispensable à la survie et à la pérennité. C’est dans cette optique qu’Audi débarque en ce moment avec l’e-tron GT. Dérivée de l’époustouflante Taycan, cette nouvelle berline électrique en met plein la vue et retient toute l’attention.
Pendant ce temps, Le Guide de l’auto a remis à l’essai celle qui a pavé la voie à cette nouveauté électrique : la Taycan, dans sa version 4S.
Une véritable PorscheBien que tous étaient épatés lors du dévoilement de la Taycan, nombreux étaient les puristes qui fronçaient les sourcils à l’idée de voir une Porsche qui troquait le moteur à essence contre un moteur électrique. Si l’on peut être nostalgique de l’époque des moteurs refroidis à l’air, on ne peut s’opposer à l’évolution. Et c’est exactement ce que représente la Taycan.
Lors de la période d’essai de cette berline on ne peut plus spectaculaire, j’ai arrêté de compter à mi-parcours le nombre de curieux. Et mon discours était le même face à chaque sceptique : oui, c’est une voiture électrique, mais c’est avant tout une Porsche. Et ça se sent dans la conduite.
Des performances à couper le souffleLa Porsche Taycan n’a rien de comparable avec une voiture électrique moyenne, à l’exception de la pionnière du segment, la Tesla Model S. L’exemplaire mis à l’essai, soit la Taycan 4S, agit comme porte d’entrée au sein de la gamme électrique actuelle chez Porsche avec la Taycan 4 Cross Turismo. Avec une puissance qui atteint les 562 chevaux (420 kW) au décollage Launch Control lorsque l’on opte pour la batterie Performance Plus, elle n’a absolument rien d’un modèle de base. Autrement, toujours avec cette batterie, on a droit à 360 kW ou 429 chevaux.
Quand on affirme que la Taycan 4S est une authentique Porsche, ce ne sont pas des paroles en l’air. Avec un 0 à 100 km/h qui peut être bouclé en seulement 4 secondes, il y a de quoi être épaté. C’est un euphémisme que de dire qu’elle est rapide. Il est plus juste de la qualifier de véritable fusée.
Le conducteur et ses passagers s’enfoncent dans leur siège respectif dans le silence le plus obscur et dans une violence et une brutalité sans nom. Qui plus est, elle tient la route comme aucune autre. Son centre de gravité est bas et les masses sont brillamment réparties, ce qui la rend particulièrement agile. Quant à sa direction, elle est encore plus précise que ce à quoi on pourrait s’attendre. Sur tous les plans, elle en met plein la vue et elle a les cartes en main pour impressionner quiconque.
ConsommationÉvidemment, il n’est pas question de litres engloutis tous les 100 kilomètres, mais plutôt de kWh/100 kilomètres. Au terme de notre essai routier réalisé au volant de la Taycan 4S, le tableau de bord affichait une moyenne de 20,1 kWh/100 kilomètres.
La Taycan 4S dotée de la batterie Performance Plus peut parcourir jusqu’à 327 kilomètres, selon les chiffres fournis par Porsche ainsi que par l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis. Bien que l’on puisse être déçu à la lecture de cette donnée, il faut toutefois savoir que Porsche mentionne que les clients peuvent obtenir de meilleurs résultats tout dépendant des conditions, et nous partageons totalement cet avis. L’autonomie de 327 kilomètres nous paraît très conservatrice.
Notons au passage qu’il suffit de 93 minutes pour passer de 5% à 80% de charge lorsque l’on choisit une borne de 50 kW. Cette donnée nous paraît réaliste puisque de notre côté, nous avons observé l’autonomie passer d’environ 37% à plus de 70% en 49 minutes à l’aide d’une borne de 50 kW en pleine canicule.
Un prix qui fait peurBien que le constructeur de Stuttgart tende à la démocratisation de certains produits depuis le tournant du millénaire – on observe notamment ce phénomène avec la Boxster devenue 718 et, surtout, le Macan -, d’autres demeurent exclusifs et inatteignables pour presque la totalité des consommateurs. Et la Taycan n’y fait pas exception.
Offerte à partir de 121 700 $, elle est à peine plus chère que la Taycan 4 Cross Turismo qui affiche un prix de 119 900 $. Et chez Porsche, on peut difficilement échapper au piège des options, ce qui fait considérablement grimper la facture. Dans le cas du modèle mis à l’essai, on a notamment coché les jantes de 21 pouces (5 560 $), l’ensemble Sport Chrono (1 510 $), la batterie Performance Plus (6 360 $), le régulateur de vitesse adaptatif (4 110 $) ainsi que l’ensemble Premium (8 190 $) qui comprend le toit panoramique et le système de caméras. En fin de compte, on se retrouve avec une voiture qui coûte près de 159 000 $.
Parce qu’il existe toujours mieux et plus cher, sachez que la Taycan Turbo est vendue à partir de 175 000 $ et que la Turbo S Cross Turismo, qui trône au sommet du catalogue, affiche un prix d’entrée de 218 000 $.
Une finition sans reprocheDans le segment des berlines électriques de luxe, les automobiles sont peu nombreuses. En effet, tel que mentionné ci-haut, la Tesla Model S, qui commence à vieillir, est pratiquement l’unique rivale de la Model S. Si on a pu lui reprocher une finition inégale, parfois bâclée et un assemblage quelque peu artisanal, la situation est totalement différente chez Porsche. Le fait que la Taycan soit électrique ne change strictement rien à la finition à laquelle nous avons été habitués par la marque.
L’habitacle mariant le noir et le beige est fort élégant et s’agence avec le rouge cerise que l’on retrouve à l’extérieur. Les matériaux nous ont paru d’une grande qualité et l’assemblage est sans reproche. On sent réellement que l’on a entre les mains une voiture d’une très grande qualité. Bien que le toit soit complètement en verre, ce qui éclaire l’habitacle, aucun craquement n’a été observé de ce côté. On s’en reparlera dans 200 000 kilomètres !
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Source : GuideAutoWeb.com, par Germain Goyer
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