Porsche a mis tout en œuvre pour injecter son ADN de dynamique de conduite dans la Taycan électrique. Une puissance impressionnante et une maniabilité absolument phénoménale font certainement partie du mélange. Quoique très compétente sur piste, notre collègue Gabriel Gélinas nous fait remarquer qu’il a ressenti le poids tout de même non négligeable de la berline dans cet environnement.
On nous a confié les clés d’une Porsche Taycan GTS 2022 dans le cadre du Grand Rallye Électrique qui s'est déroulé sur plus de 3 000 kilomètres à travers quatre provinces canadiennes pour que nous puissions évaluer si elle était aussi compétente au marathon qu’elle l’a été au sprint.
La GTS se situe juste au-dessus de la 4S de base et sous les variantes Turbo et Turbo S, ce qui lui confère tout ce que le badge GTS représente en terme de maniabilité, le tout avec une cavalerie "raisonnable" de 590 chevaux.
Une autoroute électrique en devenirLa section du rallye qu’on nous a confiée pourrait être qualifiée de « facile » dans le contexte. En effet, la route entre Québec et Toronto est riche en bornes de recharge de tous les niveaux. Cela signifie que, contrairement à l'équipe avant nous, qui a notamment traversé la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, nous n'avions pas à faire preuve de créativité pour trouver du courant.
En théorie, avec une voiture qui peut parcourir 400 kilomètres d'autonomie, on pourrait penser qu'un seul arrêt près de la frontière entre le Québec et l'Ontario ferait l'affaire, surtout avec des conditions climatiques automnales idéales. Or, nos collègues venant des Maritimes nous ont légué une voiture avec seulement 30% de charge. La réalité est bien représentée ici, car la vie ne nous gratifie pas toujours d'un réservoir d'essence plein non plus!
Les organisateurs du rallye avaient prévu une foule d'activités pour nous, ainsi que des restrictions de recharge, des limites de vitesse strictes et d'autres règlements visant à placer les véhicules dans une variété de conditions et de situations que l'on pourrait rencontrer sur la route en conduisant un véhicule électrique. Bien que ces mesures soient louables, elles n’étaient pas en accord avec nos intentions au volant de cette Porsche GTS. Nous voulions réellement vivre l’expérience d’un conducteur qui essaie de se rendre à Toronto le plus rapidement possible en VÉ. Nous nous sommes donc écartés du groupe et avons choisi la voie de gauche.
La Taycan GTS prend les choses en mainLa Taycan GTS peut délivrer un couple impressionnant de 627 lb-pi dès l’accélérateur enfoncé. Cependant, elle le fait avec finesse, fournissant un ressenti net dans la pédale que l’on retrouve rarement dans les autres véhicules électriques. Cela devient très pertinent lorsqu'on essaie de jauger l’accélérateur sur la piste de course, comme en sortie de virage.
Comme nous l'avons souligné plus haut, le principal inconvénient de la Taycan GTS, c'est qu'elle pèse un peu plus de 5 000 lb. Ajoutez à cela trois les trois occupants de bon gabarit qui ont pris part au voyage et ça fait beaucoup de masse inerte à transporter. En contrepartie, l'architecture 800 volts de la Taycan fournit non seulement amplement de jus pour mouvoir tout ce beau monde, mais peut aussi prendre la charge comme une championne.
Sur les deux chargeurs de 350 kW d'Electrify Canada où nous nous sommes arrêtés, nous avons pu atteindre des vitesses de recharge de 260 kW à 270 kW. Et pas seulement pour quelques instants. Nous pouvions passer de 10 à 30 et même 50% avant que la charge ne chute à des niveaux encore très respectables. Ceci nous a permis de limiter nos deux arrêts à seulement 15 minutes.
Au final, nous avons pu tirer 375 kilomètres de chaque charge. Et si l'on considère que Porsche ne croit pas au freinage régénératif - les ingénieurs préfèrent optimiser le véhicule pour qu’il roule longtemps sur sa lancée grâce à une aérodynamique optimale - et le fait que nous avions le pied pesant la majorité du temps, c'est assez impressionnant.
Une routière très respectableÀ défaut d’avoir des virages enivrants pour mettre la maniabilité de la Taycan GTS à l’épreuve, le long tronçon d'autoroute de 750 kilomètres qui lie la Ville de Québec et celle d’Oshawa nous a donné l'occasion d'apprécier pleinement les commodités intérieures et le confort de la Taycan GTS sur de longs trajets. Et malgré son caractère compétitif, nous avons rapidement découvert que la GTS est une bonne routière. Même avec sa sellerie étreignante inspirée des voitures de compétitions, qui a su fournir un confort plus qu’adéquat tout au long de ce périple de huit heures.
Même si nous n'avons pas participé à toutes les activités du rallye, nous avons découvert que, sur ce trajet particulier entre Québec et Toronto, nous pouvions choisir de nous recharger autant - ou aussi peu - de fois que nous le souhaitions, prouvant ainsi que les infrastructures sont un élément clé de la conduite des véhicules électriques, quel que soit le véhicule dans lequel vous vous trouvez.
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Source : GuideAutoWeb.com, par Louis-Philippe Dubé
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