Mille unités. Voilà combien d’exemplaires de la M4 CSL (Competition Sport Leicht en allemand) seront produits pour la planète, et seulement 42 d’entre eux seront alloués à l’ensemble du marché canadien à un prix de départ de 166 500 $. Bref, si vous en croisez une sur la route au pays, étant donné que la plupart des acheteurs se contenteront de la remiser en attendant qu’elle prenne de la valeur, courez acheter un billet de loto 6/49.
L’année 2022 marque le cinquantième anniversaire de la division M. Pour le célébrer dignement, la direction a choisi de reprendre le concept de la première voiture créée par BMW M en 1972, celui de la 3.0 CSL. Un coupé développé pour homologuer une voiture de course pour les championnats de voiture de tourisme, le modèle de compétition étant équipé d’un aileron arrière faisant toute la largeur de l’auto lui valant le surnom de Batmobile.
La M4 CSL est l’équivalent de la GT3 chez Porsche, celle qui fait le pont entre les modèles de série et les voitures de courses inscrites en courses d’endurance. Dans le cas de la M4 CSL, cette filiation avec les modèles de compétition s’exprime, entre autres, par des phares de jour Laserlight de couleur jaune, la même teinte appliquée aux voitures de course.
Cure minceur et turbo gonfléPour construire la M4 CSL, les ingénieurs de la division M ont repris une recette classique, celle de la cure minceur, de l’augmentation de puissance et de la bonification de la dynamique. En adoptant le plastique renforcé de fibre de carbone pour le capot, le toit et le couvercle du coffre et en supprimant du matériel insonorisant, 26 kilos ont été retranchés à la masse de la voiture. Les sièges arrière? Retirés pour gagner 21 kilos. L’allègement de composants du châssis (freins, suspension, jantes) a permis d’éliminer 21 kilos supplémentaires. En fin de compte, la M4 CSL pèse 100 kilos de moins que la M4 Competition.
La pression de suralimentation du turbo est passée de 1,7 à 2,1 bar, la ligne d’échappement, le refroidissement et la lubrification du moteur 6 cylindres en ligne de 3 litres ont été revus, ce qui fait qu’il développe 542 chevaux et 479 lb-pi sous le capot de la M4 CSL où l’on retrouve une barre antirapprochement en aluminium. Contrairement à la M4 Competition, livrable en propulsion ou avec le rouage intégral xDrive, la M4 CSL n’est disponible qu’en propulsion, la motorisation étant complétée par une boîte automatique Steptronic à 8 rapports.
Sur le circuit de MosportPour ce premier contact avec la M4 CSL, BMW nous a conviés au circuit Canadian Tire Motorsports Park, autrefois connu sous le nom de Mosport, pour une série de tours sur une piste encore détrempée en raison d’une averse la veille. Premier constat, la M4 CSL pousse très fort dès la sortie des puits et le bruit est carrément ahurissant dans l’habitacle. Rien à voir avec une M4 Competition. Tout comme les révolutions du moteur, les décibels aussi donnent dans la haute voltige.
La direction est encore plus directe que celle de la M4 Competition puisque le carrossage du train avant de la M4 CSL est plus prononcé. Résultat, la voiture se rend au point de corde avec une précision chirurgicale. Comme je roule sur la « ligne de pluie » au travers de plusieurs virages, en cherchant les zones où l’adhérence est la meilleure, je suis très heureux de pouvoir compter sur une direction qui permet de bien sentir la réactivité du train avant.
Le freinage, assuré par le système M Carbon, est très performant. Tellement en fait qu’il est préférable, dans ces conditions d’adhérence précaires, d’opter pour le réglage Confort plutôt que Sport afin d’éviter de déstabiliser la voiture au freinage. Ce qui nous amène à préciser que les calibrations des systèmes de la M4 CSL sont paramétrables indépendamment les uns des autres. Il est donc possible d’opter pour le mode Confort pour le freinage et le mode Sport pour le châssis, la direction et la motorisation, ce qui s’avère la meilleure recette pour les conditions météo en vigueur lors de notre session au volant.
Avec sa suspension sport comportant des amortisseurs à contrôle électronique, la M4 CSL compose à merveille avec le tracé de Mosport et ses nombreuses dénivellations. Elle accélère avec beaucoup d’aplomb, mais il faut faire preuve de délicatesse à la sortie du virage 5B pour ne pas rompre l’adhérence du train arrière en accélérant trop fortement. Une fois sur la ligne plus ou moins droite qu’est la Mario Andretti Straight, le moteur hurle sa joie alors que la M4 CSL est lancée vers le pont Canadian Tire.
On peut cependant relever un bémol. La boîte automatique réagit parfois lentement, particulièrement au rétrogradage. Compte tenu de la vocation plus affûtée de la M4 CSL, cette variante aurait mérité une boîte à double embrayage plus rapide et mieux adaptée à un usage sur circuit. Dommage…
Les sièges sport avec structure en plastique renforcé de fibre de carbone fournissent un excellent soutien et le repère à midi sur le volant gainé d’Alcantara est une jolie touche. Mais le reste de la planche de bord est très similaire à celui d’une M4 avec affichage spécifique.
Finalement, c’est une voiture d’exception qui assure l’exclusivité en raison d’une diffusion très limitée signifiant que presque tous les exemplaires alloués au marché canadien ont déjà trouvé preneurs…
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Source : GuideAutoWeb.com, par Gabriel Gélinas
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