Pendant une décennie, Nissan a conservé essentiellement le même Pathfinder dans sa gamme. Un véhicule qui reniait littéralement ses origines en adoptant la formule d’une familiale. En quelque sorte, ce Pathfinder lancé en 2013 allait pallier les multiples échecs de la fourgonnette Quest - que Nissan Canada a commercialisée de 1993 à 2014 -, tout en proposant une formule plus contemporaine que celle d’un authentique tout-terrain.
Si les ventes ont été au rendez-vous, plusieurs amateurs pleurant néanmoins le concept du précédent modèle. D’autant plus qu’en 2015, Nissan abandonnait aussi le Xterra, qui rivalisait notamment avec les Jeep Wrangler et Toyota 4Runner.
Lors de la refonte du Pathfinder en 2022, le constructeur arrivait avec une gamme certes étoffée, mais toujours sans version aventurière. Ce n’était cependant qu’une question de temps avant que celle-ci ne débarque sur le marché, dans l’optique de riposter au succès des Ford Explorer Timberline, Honda Pilot TrailSport et Kia Telluride X-Pro.
Rock CreekNissan proposait déjà une édition Rock Creek du Pathfinder en 2021. Mais celle-ci n’affichait certainement pas la robustesse de cette nouvelle mouture, sur laquelle les modifications sont substantielles. D’entrée de jeu, la partie avant est clairement plus musclée et la galerie de toit tubulaire ainsi que les jantes de 18 pouces avec pneus hors route renforcent son caractère. Il en résulte un véhicule esthétiquement aguichant, surtout dans cette teinte baptisée Sable Baja, l’une des trois offertes (contre six aux États-Unis).
À bord, la sellerie en similicuir et en tissu avec broderies et emblèmes laisse aussi deviner l’aspect aventurier du Rock Creek, qui se situe troisième dans la gamme. Son équipement est honnête, mais ne tend pas vers le luxe : aucun toit ouvrant ou chargeur sans fil, et les places de deuxième rangée sont assurées par une banquette plutôt que par des sièges capitaines.
Dépourvu du système d’assistance ProPILOT et doté d’une chaîne audio standard, on lui greffe même un écran tactile de 8 pouces issus des anciens produits Nissan, dont la définition graphique est franchement vétuste. Pour obtenir l’écran de 9 pouces plus moderne, il faut impérativement passer au modèle suivant (SL), d’approche plus traditionnelle.
Nissan explique l’adoption de cette stratégie, contraire à celle de la concurrence, par le fait qu’un acheteur désirant un véhicule « musclé » ne cherchera pas nécessairement le summum du luxe. Du moins, selon les stratèges du constructeur. Car en 2022, et malgré le renouvellement du modèle, Nissan Canada n'a écoulé que 4 776 unités du Pathfinder, bien conscient qu’il aurait pu en vendre facilement le double, n’eût été le manque de stocks.
On monte au chalet ?Cette édition Rock Creek est conçue pour affronter des conditions un peu plus extrêmes que les autres. Alors non, il ne s’agit pas d’un Xterra, qui avait l’avantage d’un châssis en échelle et d’un véritable système 4x4, empruntés à la camionnette Frontier.
La suspension de ce Pathfinder aventurier est renforcée et rehaussée de 16 mm, puis combinée avec des pneumatiques plus agressifs, afin de composer avec des terrains abrupts. Cela ne se fait toutefois pas sans compromis au chapitre du confort, puisque l’on ressent tous les chocs issus des éléments suspenseurs. Sur la route, vous percevrez un bruit éolien provenant de la galerie de toit, capable de supporter des charges atteignant 100 kg, ce qui affecte le confort (auditif) comme le coefficient aérodynamique.
Fait intéressant, Nissan affirme que l’édition Rock Creek produit 295 chevaux et 270 lb-pi de couple (contre 284 ch et 259 lb-pi pour les autres versions). En creusant, on réalise toutefois que ce gain de puissance et de couple s’explique par le fait que l’on fasse ici appel à de l’essence super. Voilà donc les chiffres que vous pourriez obtenir avec l’ensemble des versions en utilisant de l’essence à 91 de taux d’octane.
Bref, en utilisant du super, on parvient à baisser la cote de consommation moyenne, déjà supérieure de 0,6 L/100 km, ou de 0,8 L/100 km sur la route. On peut ainsi imaginer qu’avec de l’essence ordinaire, la cote moyenne de consommation augmentera. D’ailleurs, sachez que pour les fins de cet essai, j’ai fait appel à de l’essence ordinaire, ayant obtenu une moyenne combinée (en hiver) de 12,3 L/100 km. Rien de très impressionnant puisque j’ai principalement roulé sur la route.
Hormis une suspension un peu sèche, la vie à bord du Rock Creek est agréable. On profite d’un vaste espace, même à la troisième rangée où l’accès est facilité par le déploiement des sièges au moyen de simples boutons. Soulignons également le confort remarquable des sièges avant, un avantage face à la concurrence. Puis, il faut admettre que l’aménagement de la console centrale est d’une ergonomie sans faille.
Technologie vieillissanteLa souplesse du V6 s’avère un atout. Et il est clair que l’ensemble des habitués du Pathfinder apprécieront l’arrivée de cette boîte automatique à neuf rapports, certes bien ordinaire, mais nettement plus agréable que la précédente transmission à rapport continuellement variable. Cela dit, alors que beaucoup de constructeurs se tournent vers des moteurs à quatre cylindres turbocompressés ou l’hybridation, Nissan demeure très conservateur dans son approche.
Il est donc évident que d’ici peu, ce véhicule perdra des plumes. Sauf si Nissan lui octroie une motorisation plus moderne, en espérant qu’il ne s’agisse pas de celle de l’Infiniti QX50/55, franchement décevante.
Terminons en mentionnant qu’à environ 54 000 $, cette édition du Pathfinder reste compétitive en matière de prix. Et si vous n’êtes pas convaincu, allez faire un tour chez Ford, Honda, Kia et Volkswagen. Vous constaterez que les prix de leurs modèles ont explosé.
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Source : GuideAutoWeb.com, par Antoine Joubert
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