L’année dernière, Subaru a vendu 191 exemplaires de sa Legacy au Québec. C’est peu. Très peu. C’est 166 unités de moins que l’année précédente. On peut expliquer cette chute drastique de deux manières : la pénurie de véhicules neufs chez Subaru et la baisse de popularité des berlines intermédiaires dans leur ensemble.
Autrefois un segment clé pour les constructeurs automobiles, il a perdu bien des plumes au Québec. Et la Legacy aussi. En effet, elle était, l’année dernière, la berline intermédiaire la moins vendue derrière les Kia K5, Nissan Altima, Hyundai Sonata, Honda Accord, Chevrolet Malibu et Toyota Camry. Est-ce justifié? C'est ce que nous allons voir.
Ce printemps, Le Guide de l’auto a mis à l’essai la Subaru Legacy GT 2023 sur les routes du Québec. Voici le compte rendu complet de nos impressions.
Quelques nouveautés pour 2023Introduite en 2020, la septième génération de la Legacy profite de quelques améliorations pour l’année modèle 2023. Notons les quelques retouches esthétiques qui visent à affirmer son caractère. On a légèrement redessiné la calandre, les garnitures et les phares à DEL. Elle a également droit à de nouvelles jantes. Les modifications apportées sont subtiles.
Parmi les autres nouveautés, soulignons la compatibilité de l’écran de 11,6 pouces avec les systèmes Apple CarPlay et Android Auto sans fil.
Un moteur turbocompressé qui brille par sa puissanceBien sûr, ceux qui ont un peu de mémoire s’ennuient du 6 cylindres en ligne à plat de l’ancienne génération de la Legacy. Doux et généreux en couple, il était particulièrement attachant. On a longtemps pleuré son départ et on commence à peine à sécher nos larmes. Or, force est de constater que le moteur turbocompressé à 4 cylindres de la version GT est efficace.
Avec 260 chevaux sous le pied droit, c’est amplement suffisant. Certes, l’effet d’élasticité de la transmission automatique à variation continue requiert un temps d’adaptation. Cela étant, on ressent un vrai plaisir à son volant. Pas le même plaisir que celui que procure une authentique sportive, mais plutôt le type de plaisir que l’on est ravi de ne pas avoir à concéder en échange d’une berline spacieuse et confortable.
Au terme de notre périple, l’ordinateur de bord affichait une consommation moyenne de 8,9 L/100 km. De son côté, Ressources naturelles Canada annonce une cote de 9 L/100 km.
Évidemment, la Legacy est offerte avec une mécanique plus raisonnable dans ses versions Tourisme et Limited. Il s’agit du 4 cylindres à plat atmosphérique de 2,5 litres. Pas vraiment rapide et rugueux à bas régime, il satisfait pourtant une bonne partie de la clientèle. À moins d’avoir des envies soudaines d’accélérations soutenues, ce moteur de 182 chevaux vous comblera pour une utilisation quotidienne. Avec cette mécanique, l’organisme gouvernemental annonce une cote de 7,8 L/100 km.
La Legacy est étiquetée à partir de 35 158 $, ce qui représente, à notre avis, une aubaine. Si vous souhaitez monter en gamme, il faut allonger 39 158 $ pour une Limited et 44 158 $ pour une GT.
Un rouage intégral toujours aussi efficaceIl n’y a pas si longtemps, la Legacy sortait du lot grâce à son rouage intégral. Par rapport aux autres berlines intermédiaires, c’était sa valeur ajoutée. Et au Québec, c’était fort apprécié par les consommateurs.
Or, au fil du temps, les rivales se sont mises à ajouter cette caractéristique à leur catalogue afin de limiter la décroissance du segment au profit des VUS. C’est le cas de la Toyota Camry, de la Nissan Altima et de la Kia K5.
Bien que le rouage intégral de Subaru brille par son efficacité, ce qui était autrefois une forte valeur ajoutée ne l'est plus autant aujourd'hui.
Un système Eyesight un peu intrusif Sur une note plus personnelle, nous admettons ne pas être adeptes du système Eyesight. Non seulement il obstrue une partie du pare-brise, mais en plus, il est intrusif. Une clochette par-ci, un avertissement par-là, le tout ponctué d’un bip-bip. Certes, on ne peut être contre l’amélioration de la sécurité routière grâce à un tel dispositif technologique. Cependant, avant d’implanter celui-ci dans un véhicule, pourrions-nous nous assurer de son bon fonctionnement? S’il n’en tenait qu’à nous, nous débrancherions le fusible lié à ce système.
D’ailleurs, au cours de notre essai, nous avons remarqué qu’à plusieurs reprises, les conducteurs circulant en sens inverse nous ont fait des appels de phares. Pourtant, ceux de la Legacy étaient allumés, les antibrouillards étaient éteints de même que les feux de route. Et il n’y avait pas de policiers à l’horizon. On en conclut donc que les phares de la Legacy éclairent trop haut et aveuglent les autres conducteurs. Des propriétaires de véhicules Subaru récents nous ont confirmé avoir également vécu cette situation.
Notons au passage que vous ne serez pas impressionné par le système d’infodivertissement. Bien qu’il soit relativement intuitif, il oblige à quitter la route des yeux pour actionner des commandes basiques comme le chauffage des sièges ou la ventilation par exemple.
En brefLa Legacy est une voiture bourrée de qualités. Elle est agréable à conduire, sa proposition mécanique est intéressante et son rouage intégral efficace. D’un strict point de vue personnel, c’est fort probablement celle que je choisirais si je devais m’acheter, demain matin, une berline intermédiaire. En fait, non. Je me paierais une Outback. qui bénéficie de la même base technique, mais avec une carrosserie de familiale.
Et c’est assurément la conclusion à laquelle se rendent de nombreux acheteurs puisqu’ils ont été 3 634 à prendre possession de ce modèle l’an dernier au Québec. En plus des qualités de la Legacy, on a droit à une garde au sol légèrement surélevée et à un hayon vraiment pratique.
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Source : GuideAutoWeb.com, par Germain Goyer
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