Mazda ne fait jamais les choses comme les autres. Par le passé, plusieurs nouveaux modèles se sont démarqués de la concurrence par leur originalité. Il y a bien eu ceux à moteur rotatif, la Miata et le controversé MX–30. Cette fois-ci, la direction s’est intéressée à la relève de son modèle le plus luxueux et le plus gros, le CX–9.
Non seulement on fait appel à une toute nouvelle plate-forme développée pour des modèles plus grands, mais la motorisation est dorénavant longitudinale. Même si cette déclinaison privilégie la propulsion, le rouage intégral est livré de série. Mais ce CX-90 ne se démarque pas uniquement en raison de l’orientation de son groupe propulseur : sa vocation est plus écologique qu’auparavant et les dimensions générales sont plus importantes que son prédécesseur.
Sur le plan visuel, les stylistes ont respecté les credos de design des autres modèles avec une calandre à cinq points d’appui encadrée par des phares aux DEL, tandis que l’on retrouve une prise d’air dans la partie inférieure. Il s’agit en quelque sorte d’une évolution esthétique du CX-50 dont la vocation est pourtant toute autre.
Du pour et du contreCompte tenu des dimensions et de la configuration générale du véhicule, l’accès à bord pourrait être plus facile. Une fois installé, on est confronté à une planche de bord qui détonne carrément avec la vocation un tantinet luxueuse de ce modèle. C’est vraiment dépouillé et semble emprunté à un véhicule de prix inférieur. Sans compter certains plastiques bon marché, même si dans l’ensemble la qualité des matériaux est bonne et la finition impeccable.
À part une habitabilité légèrement en retrait de ce que propose la concurrence, le reste est positif que ce soit le confort des sièges avant, des sièges capitaines de la seconde rangée ou l’accès facilité à la troisième rangée. Par contre, celle-ci est réservée à des personnes de petite taille ou de jeunes enfants. De plus, la capacité de chargement du coffre n’est pas la plus imposante de la catégorie, mais devrait convenir dans la majorité des cas.
Le conducteur est assis devant un écran numérique de bonne taille et modifiable au besoin, tandis qu’au centre de la planche de bord figure un écran rectangulaire qui est en général contrôlé par une molette de commande placée sur la console centrale. Cette façon de gérer les différentes modalités du véhicule est controversée. Cependant, on s’y habitue très vite et son fonctionnement devient rapidement instinctif. Les modèles haut de gamme intègrent Apple CarPlay et Android Auto et l’écran central est alors tactile.
Malgré quelques réserves, dans l’ensemble l’habitacle se révèle plus luxueux que celui de la majorité des concurrents de la catégorie.
Le talon d’AchilleLe modèle PHEV abrite le moteur quatre cylindres de 2,5 litres utilisé sur d’autres moutures. Il est couplé à un moteur électrique portant la puissance totale à 319 chevaux lorsque l’on fait le plein d’essence ordinaire et de 323 chevaux si l’on opte pour du super. Dans les deux cas, le couple demeure le même, soit 369 lb-pi. La transmission de cette puissance est confiée à une boîte automatique à 8 rapports.
Précisons qu’il faut environ deux heures pour une recharge de 20% à 80% avec une prise de 240 volts.
En théorie, un hybride rechargeable est attrayant quand il s’agit d’optimiser l’économie de carburant, de réduire l’émission de CO2, et de bénéficier des rabais gouvernementaux. En ce qui nous concerne, le CX-90 PHEV est admissible à une subvention de 2 500 $ du gouvernement fédéral et de 5 000 $ au Québec. Ce qui sera un incitatif aux yeux de certains.
Cependant, l’autonomie en mode 100% électrique n’est que de 42 km, c’est un peu juste. Franchir 70 km sans avoir recours à la motorisation thermique serait avantageux. Le rayon d’action en mode électrique pourrait donc être bonifié.
Il ne faut toutefois pas ignorer que le tandem thermique-électrique réalise des accélérations quand même intéressantes et lorsque l’on enfonce l’accélérateur à fond, la sonorité du moteur est quasiment « sportive ». La boîte automatique à 8 rapports accomplit du bon travail, mais on observe une secousse un peu sèche en début d’accélération. Il faut un peu moins de sept secondes pour boucler le 0 à 100 km/h avec de l’essence super.
Mais comme toute Mazda qui se respecte, le plus gros VUS de la marque propose un agrément de conduite supérieur à la moyenne, et ce, même si l’on perçoit les grandes dimensions du véhicule à son volant. D’ailleurs, lors des manœuvres de stationnement, il faut prendre ses mesures avant de procéder.
Au fil des dernières années, Mazda a toujours proposé un niveau de luxe supérieur à la moyenne des catégories respectives. Dans la plupart des cas, c’est presque l’équivalent de véhicules vendus beaucoup plus cher. Le CX-90 respecte cette politique en offrant en plus un groupe propulseur hybride rechargeable et un agrément de conduite relevé.
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Source : GuideAutoWeb.com, par Jacques Bienvenue
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