La génération actuelle de la Mini arrive à la fin de sa carrière. Elle va prochainement être remplacée par une nouvelle mouture plus moderne. Mais parmi les changements importants qui s’en viennent, il y en a un qui ne va pas réjouir les puristes : la boîte manuelle ne sera plus disponible dans une Mini.
Lors du BMW Test Fest, un événement organisé par BMW en Caroline du Sud, nous avons eu l’occasion de conduire beaucoup de modèles issus de la gamme, comme les M2, M3 et M5, de découvrir le nouveau Mini Countryman JCW 2025, ou encore de grimper à bord d’une redoutable M1 IMSA pour trois tours de piste.
En plus de ces activités, nous avons pu prendre le volant de véhicules Mini, la marque appartenant à BMW. Et lorsque nous avons vu une version 3 portes John Cooper Works à boîte manuelle, nous n’avons pas pu résister à l’envie de faire un dernier tour avec.
Fidèle à sa réputationBien que son remplacement arrive bientôt, la Mini 3 portes demeure une petite voiture mignonne et dans l’air du temps. Les années ne semblent pas avoir de prise sur elle, et le charme agit toujours. C’est particulièrement vrai pour notre modèle d’essai dont la teinte grise tranche joliment avec le toit et les rétroviseurs rouges. À l’intérieur, nous avons aussi beaucoup aimé les sièges bicolores avec un tissu pied-de-poule du plus bel effet. Cela dit, nous n’avons pas réussi à dénicher ce motif sur le configurateur canadien de Mini. Dommage…
En montant à bord, on retrouve avec plaisir un intérieur joliment dessiné avec le grand cerclage accueillant l’écran central ainsi que quelques commandes. Le système multimédia se montre plutôt intuitif dans l’ensemble, le combiné d’instrumentation est par contre difficile à lire lorsque le soleil cogne dessus.
Votre serviteur disposait de suffisamment d’espace pour loger ses 5 pieds 9 pouces (1,76 mètre) dans l’habitacle. C’est nettement plus serré à l’arrière et dans le coffre, les Mini à 3 portes n’étant pas réputées pour leur espace de chargement. Pour un couple sans enfants ce sera parfait, avec une famille il va falloir faire beaucoup de compromis.
Le plaisir avant toutDès les premiers tours de roue, on retrouve avec bonheur une petite voiture agile, apte à se faufiler partout en ville. Les demi-tours ne lui font pas peur, et c’est la même chose pour le stationnement qui demeure un jeu d’enfant. Et grâce à une bonne progressivité de l’embrayage et une commande de boîte agréable à manier, la voiture est facile à vivre dans le trafic. Son roulement ferme s’avère être son principal défaut, surtout à bord de cette version John Cooper Works à la sportivité exacerbée.
Dans l’optique d’une utilisation quotidienne, le 4 cylindres de 2 litres turbocompressé propose des performances amplement suffisantes, avec 228 chevaux et 236 lb-pi de couple. Sur papier, c’est nettement moins que plusieurs compactes sportives chez Volkswagen, Honda ou Toyota qui atteignent ou dépassent les 300 chevaux. Mais le poids contenu (1 295 kg seulement) a un effet positif sur les accélérations et reprises.
En consultant les spécifications techniques pour l’écriture de cet essai, nous avons été surpris que le 0 à 100 km/h nécessite 6,1 secondes selon Mini. Au ressenti nous aurions parié que la pétillante John Cooper Works demandait moins de temps. Ce qui est une bonne chose en fin de compte, au-delà des chiffres bruts, ce sont les sensations de conduite qui comptent!
Et à ce chapitre, la Mini JCW vous en donne vraiment pour votre argent. En quittant les voies rapides pour grimper dans les collines entourant Greenville en Caroline du Sud, nous avons pris un plaisir fou! La conjonction d’un poids réduit, d’un empattement court et d’un moteur alerte font de ce petit kart une usine à plaisir.
Les 228 chevaux ne saturent pas les roues avant, même en accélérant à fond sur les premiers rapports. La vivacité de la Mini JCW permet de se jeter d’une courbe à l’autre tout en jouant du levier de vitesses. Le freinage se montre également à la hauteur, ayant vaillamment résisté à nos demandes appuyées. Le principal facteur limitant à bord est la monte pneumatique, les gommes avant atteignant leur limite bien avant le châssis. Avec des pneus plus adhérents, nul doute qu’il serait possible d’augmenter encore la vitesse de passage en virage… et d’avoir des problèmes avec la police!
Finalement, le fait que l’on puisse atteindre la limite de la voiture à des vitesses légales nous a plu. Contrairement à certaines fusées actuelles dont les capacités dynamiques sont insondables sur une route ouverte, les crissements de pneus et le sous-virage à contrôler pour les éviter rendaient la conduite plus amusante sur la route.
Le (gros) prix à payerAprès un très bon moment passé en compagnie de la Mini 3 portes JCW, son prix élevé nous a fait redescendre sur terre. En configurant la voiture au plus proche de celle que nous avons conduite, nous arrivons tout de même à un total de 51 342 $. Un montant qui correspond à 761 $/mois pour une location de 48 mois…
Pour remettre les choses dans leur contexte, c’est un prix voisin de celui d’une Volkswagen Golf R, plus spacieuse, plus polyvalente, plus puissante de presque 100 chevaux et dotée du rouage intégral! La forte demande pour cette dernière rend ce prix un peu théorique, mais met tout de même en exergue le tarif élevé de la Mini.
En revanche, en regardant à plus long terme, il s’agit de la dernière possibilité d’acheter une Mini JCW à boîte manuelle, ce qui pourrait en faire un modèle recherché dans les années à venir. Et les communicants de Mini nous ont confirmé qu’il restait quelques modèles disponibles au Canada avant l’arrivée de la nouvelle génération. Donc si vous cherchez un petit kart plaisant à conduire, aussi imparfait qu’attachant, alors la Mini 3 portes JCW manuelle devrait figurer sur votre liste d’achats!
------
Source : GuideautoWeb.com, par Julien Amado
------