Avec l’inévitable électrification de l’automobile dans un avenir pas si lointain, nous assistons actuellement à l’extinction progressive de la suralimentation. Une méthode qui permet d'extirper plus de puissance d’un moteur thermique. En plus du turbocompresseur, il y a aussi ce qu'on appelle le compresseur volumétrique ou « supercharger » dans la langue de Shakespeare.
Au moment d’écrire ces lignes, le turbocompresseur, a une longueur d’avance sur le compresseur volumétrique et cette tendance ne risque pas de changer de sitôt dans les années à venir.
Mais, puisque nous avons aussi la fibre nostalgique au Guide de l’auto, nous avons décidé de vous présenter quelques-unes des options surcompressées intéressantes sur le marché de l’occasion. Quelques-unes sont relativement accessibles, d'autres le sont un peu moins.
Mini Cooper S 2002-2006À son retour sous cette forme rétromoderne au début des années 2000 – pour l’année-modèle 2002 au Canada –, la Mini Cooper pouvait aussi être commandée en version S. L'édition de performance, qui était coiffée d’un compresseur volumétrique pour épauler le moteur 4-cylindres de 1,6 litre, proposait une puissance de 160 chevaux, contre 115 pour la Cooper régulière. D’ailleurs, les ingénieurs avaient troqué la boîte manuelle pour une unité à six rapports, contre seulement cinq dans la voiture moins dynamique. Ajoutons que la Cooper S est ensuite passée à la turbocompression.
Ford F-150 SVT Lightning 1999-2004L’engouement autour de l’actuel Ford F-150 Lightning est mérité. Après tout, le constructeur a une fois de plus battu la concurrence en arrivant sur le marché de la camionnette électrique. Mais il ne faudrait pas oublier que le nom Lightning a tout d’abord été apposé sur les flancs d’un F-150 de performance. La première génération du F-150 SVT Lightning (1993-1995) n’a jamais traversé la frontière, mais la deuxième, elle, a rejoint la gamme de la firme de Dearborn en 1999. Pour ce deuxième opus, les ingénieurs n’ont pas lésiné sur les moyens. Sous le capot, le V8 de 5,4 litres était lui aussi jumelé à un compresseur volumétrique, ce qui permettait au camion de compter sur une puissance de 360 chevaux et un couple optimal de 440 lb-pi.
Ford Mustang Shelby GT500 2007-2014Avant de passer à une architecture à suspension indépendante à l'arrière, la Ford Mustang Shelby a eu droit à une dernière variante Shelby GT500 vers la fin des années 2000. Il s’agit sans aucun doute d’une belle prise pour l’amateur de performance. Le compresseur volumétrique juché par-dessus le moteur V8 de 5,4 litres livrait la bagatelle de 475 chevaux à son arrivée en 2007. En 2013, deux ans avant la refonte, la cylindrée du V8 suralimenté sera gonflée à 5,8 litres et la puissance à 662 chevaux.
Audi S4 2009-2016La berline performante du constructeur aux quatre anneaux se veut la définition même d’un « sleeper », un terme anglophone pour désigner une voiture discrète au possible, mais capable de surprendre n’importe quelle sportive. À bord de cette génération de la berline, un V6 d’une cylindrée de 3 litres était accouplé à un compresseur volumétrique. Le bloc, qui livrait une puissance de 333 chevaux, pouvait être commandé avec une boîte manuelle à six rapports ou une unité double embrayage à sept rapports.
Buick Regal GS 1998-2004Il faut remonter au siècle dernier pour cette génération de la berline américaine qui, à l’instar de l’Audi S4, est également une sportive déguisée en voiture effacée. À part l’écusson sur le feu arrière, la grille de calandre noircie et la peinture deux tons, la Regal GS ne se distinguait pas outrageusement de sa variante moins musclée. Sous le capot de la berline intermédiaire, un V6 d’une cylindrée de 3,8 litres livrait 240 chevaux à ses débuts. Plus tard, la refonte de mi-parcours fera osciller ce chiffre à 270 chevaux. Le bémol dans cette histoire, c’était l’unique boîte de vitesses disponible, une automatique à quatre rapports.
Le V6 en question s’est également retrouvé sous le capot d’une liste assez impressionnante de berlines d’origine General Motors : Buick Park Avenue, Buick Riviera, Chevrolet Impala SS, Chevrolet Monte Carlo SS, Oldsmobile Eighty-Eight, Pontiac Bonneville SSEi et Pontiac Grand Prix GTP.
Nissan Xterra 2002-2005Au début du siècle, le constructeur Nissan avait beaucoup plus d’ambition qu’en ce moment. Le géant de l’automobile nipponne avait même osé le segment des 4x4 conçus pour le hors route avec son Xterra. Le Xterra canadien a seulement reçu le V6 de 3,3 litres de cylindrée d’une puissance de 170 chevaux. Il y avait toutefois une deuxième option.
En effet, le bloc pouvait passer à 210 chevaux grâce à l’addition d’un compresseur volumétrique de type Roots. Le groupe motopropulseur a aussi été boulonné sous le capot du camion Frontier, basé sur la même plateforme que le Xterra.
Toyota MR2 1988Il s’agissait déjà d’une rareté à l’époque. Il y a donc de très fortes chances qu’une variante « Supercharged » de la mini-exotique Toyota MR2 de première génération soit encore plus difficile à dénicher de nos jours. La sportive à moteur central conservait un petit 4-cylindres, mais le bloc profitait justement de l’apport d’un compresseur volumétrique qui faisait grimper la puissance à 145 chevaux et le couple à 140 lb-pi.
Chevrolet Cobalt SS 2005-2007À la première décennie du XXIe siècle, les constructeurs s’intéressaient grandement aux sportives de poche et Chevrolet ne faisait pas exception à la règle.
Pour ce retour en force dans l’arène dédiée à la performance, les ingénieurs ont fait confiance à un 4-cylindres d’une cylindrée de 2 litres combiné à un compresseur volumétrique, ce qui permettait à la compacte d’atteindre les 205 chevaux. Malheureusement – ou heureusement pour les amoureux de puissance –, l’année-modèle 2008 va envoyer le moteur à la retraite avec une variante turbocompressée, beaucoup plus nerveuse avec 260 chevaux sous le pied droit.
Chevrolet Camaro ZL1 2012-aujourd’huiComme vous le savez peut-être, le ponycar de Chevrolet en est déjà à sa dernière année sous cette forme, ce qui veut dire qu’il ne reste plus beaucoup de temps pour vous procurer un exemplaire 2024. D’ailleurs, l’enfant terrible de la famille, la Camaro ZL1, est toujours disponible avec son V8 suralimenté de 6,2 litres livrant une puissance complètement déjantée de 650 chevaux et un couple de 650 lb-pi.
Mais, pour ceux qui voudraient plutôt s’intéresser à l’ancienne génération de la Camaro, la sportive américaine profitait du même bloc, mais avec un peu moins de puissance, soit 580 chevaux. Et pour ceux et celles qui préfèrent les berlines confortables, sachez que ce V8 était également utilisé à bord de la deuxième génération de la Cadillac CTS-V.
Dodge Challenger Hellcat 2015-2023Une autre icône musclée de l’industrie américaine nous a quittés l’an dernier. La Dodge Challenger n’est plus, au même titre que la Dodge Charger et la Chrysler 300 d’ailleurs. La plateforme LX qui servait de base à ces trois modèles a toutefois atteint son apogée lorsque les ingénieurs lui ont imposé le V8 suralimenté de 6,2 litres de cylindrée, également connu sous l’appellation Hellcat. L’engin livrait 707 chevaux et un couple de 650 lb-pi. Au fil des années, Dodge a encore ajouté de l’huile sur le feu avec la SRT Demon, la Hellcat Redeye, la SRT Super Stock et la dernière de la lignée, la SRT Demon 170, avec une puissance estimée à 1 010 chevaux.
Le fameux moteur a aussi été boulonné au Jeep Grand Cherokee Trackhawk, à la Dodge Charger Hellcat et ses multiples variantes, sans oublier le Dodge Durango SRT Hellcat.
Mercedes-Benz E55 AMG 2003-2006Avant l’avènement du V8 atmosphérique de 6,3 litres, suivi du V8 biturbo de 4 litres, le constructeur à l’étoile d’argent faisait appel à un compresseur volumétrique pour ajouter un peu de « punch » à ses superberlines. C’est le cas de la Classe E55 AMG du début des années 2000.
En effet, grâce à ce compresseur d’origine nipponne, le V8 livrait une puissance fort acceptable de 475 chevaux et un couple de 520 lb-pi. D’ailleurs, la superberline allemande pouvait même être commandée en version familiale.
Chrysler Crossfire SRT-6 2005-2006Au sein de l’ex-empire Chrysler, l’abréviation SRT (pour Street and Racing Technology) résonne encore dans les coulisses des divisions américaines de Stellantis. Si plusieurs versions SRT-8 et quelques SRT-4 ont été commercialisées au fil des années, le coupé Crossfire SRT-6 constitue la seule à avoir été habillée du « 6 ».
Il faut se rappeler qu’à l’époque, Chrysler était toujours avec Mercedes-Benz, alors que les deux compagnies étaient réunies sous Daimler-Chrysler. Le coupé Crossfire n’était en réalité qu’une variante déguisée du roadster SLK32 AMG. Autrement dit, les deux voitures sport avaient droit au même V6 de 3,2 litres de cylindrée d’une puissance de 350 chevaux. La rarissime berline C32 AMG était également équipée de ce V6 suralimenté.
Volkswagen Corrado G60 1989-1992Le dernier véritable coupé à avoir été vendu par Volkswagen en Amérique du Nord a fait son apparition en 1989 au Canada, avec comme seule option le 4-cylindres G60. Le bloc de 1,8 litre de cylindrée était aidé par un compresseur volumétrique, ce qui faisait passer la puissance à 158 chevaux, une statistique plus que respectable à la fin des années 80.
Le bloc 4-cylindres sera toutefois remplacé par le plus véloce VR6 à partir de 1993, un 6-cylindres qui sortait tout de même de l’usine avec 178 chevaux. L’ennui avec le V6, c’est qu’il était plus lourd sur l’essieu avant, ce qui handicapait quelque peu la tenue de route.
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Source : GuideAutoWeb.com, par Vincent Aubé
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