L’ex-pilote, animateur, journaliste et chroniqueur automobile Jacques Duval est mort. Aussi fondateur du Guide de l’auto en 1967, il avait 89 ans.
C’est sa famille qui l’a confirmé jeudi après-midi.
M. Duval est décédé le 6 février à la suite d’une longue maladie, a-t-on précisé.
Jacques Duval lors d'un événement spécial soulignant le 50e anniversaire du «Guide de l'auto» le 12 septembre 2015. JOEL LEMAY/AGENCE QMI
«À la fois reconnu et respecté, tant par l’industrie automobile que par le grand public, il a été pendant longtemps la référence incontournable en matière automobile au Québec, mais il s’est également distingué dans plusieurs domaines au cours de sa longue carrière», ont écrit ses proches dans une déclaration.
Ils ont aussi rappelé que «pendant toutes ces années, son franc-parler était à la fois craint et admiré des manufacturiers automobiles».
Jacques Duval laisse dans le deuil sa conjointe Suzanne Charest ainsi que ses trois enfants, Brigitte, Pierre et François, ainsi que ses cinq petits-enfants.
Né en 1934 à Lévis, Jacques Duval amorce sa carrière à l’âge de 16 ans à titre d’annonceur et d’animateur à CKVC, à Québec, et à CKVL, à Montréal. Il débarque ensuite à Télé-Métropole, où il crée entre autres le concept de Cimetière du disque, repris plus tard à MusiquePlus par Claude Rajotte.
En tant que passionné de tout ce qui touche à l’automobile, il devient pilote et remporte le championnat du Québec à cinq reprises, de 1964 et 1971. Il remporte le Grand Prix de Trois-Rivières en 1967. En 1971, il s’impose aux 24 Heures de Daytona dans la catégorie GT, une première victoire pour un Canadien à l’extérieur de nos frontières. Il devient ensuite chroniqueur et travaille notamment à Radio-Canada où il a son émission Prenez le volant, de 1966 à 1974.
C’est en 1967 qu’il crée Le Guide de l’auto, qui devient un succès d’édition au Québec et qu’il dirige jusqu’en 2004. Il y collabore de 2013 à 2015. Il bosse aussi à La Presse durant sa longue carrière, ainsi qu’au Canal Vox et à Évasion, et publie son autobiographie, «De Gilbert Bécaud à Enzo Ferrari», en 2006.
Ses proches soulignent aussi que Jacques Duval était un «ardent défenseur de la langue française, d’abord à la radio et à la télé, comme promoteur des interprètes et chansonniers québécois, puis comme chroniqueur automobile, où il a été un réel précurseur, notamment en établissant de nouvelles normes de francisation dans le langage automobile. On a souvent comparé à juste titre son impact sur le français dans l’automobile à celui qu’a eu René Lecavalier pour le hockey».
Jacques Duval a été intronisé au Temple de la renommée du sport automobile canadien et en 2011 le gouvernement du Québec lui a remis le Prix Georges-Emile Lapalme pour son œuvre remarquable et la qualité exceptionnelle de sa contribution au développement culturel de la société québécoise.
Des funérailles discrètes seront tenues à la demande de M. Duval.
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Source : JournaldeMontréal.com, par Guillaume Picard
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