Montréal a connu son pire hiver en cinq ans en matière de nids-de-poule, qui se manifestent plus tôt dans l’année et coûtent de plus en plus cher aux automobilistes.
« C’est de pire en pire », soupire Antoine Hoang, propriétaire du garage Antoine, sur Le Plateau-Mont-Royal, depuis plus de trente ans.
Dernièrement, beaucoup de ses clients se sont heurtés à l’un des nombreux cratères situés dans les rues de la métropole en raison du dégel hâtif.
« Il y en a plein. J’ai pogné la Mazda 2013 d’une vieille madame où ça a frappé vraiment fort. Ç’a cassé le support de son radiateur et touché la transmission », illustre le garagiste.
En janvier et en février, le service 311 de la Ville de Montréal a reçu 2328 signalements concernant les nids-de-poule, soit plus de 900 de plus qu’à la même période l’an dernier.
Il s’agit d’un sommet en cinq ans, depuis un hiver record en 2019 (voir plus bas).
Plus tôt et plus cher qu’avantPneus crevés, suspensions brisées: les nombreux trous dans la chaussée amènent du travail aux garagistes.
« La différence cette année, c’est que ça a commencé plus tôt parce qu’on a eu un hiver aux allures de printemps », explique Mario Barthold, propriétaire d’un garage dans Rosemont.
La facture grimpe facilement. Changer un pneu peut coûter de 70 à 400 $ et remplacer un bras de suspension, de 150 $ à plus de 350 $, selon CAA-Québec.
« Autant pour la suspension que les freins, on a observé une hausse des coûts dans les dernières années », observe Nicolas Ryan, directeur des affaires publiques.
« Parfois la facture monte à 1500, voire 2000 $, tellement il y a de choses brisées », rapporte pour sa part Antoine Hoang, découragé.
Manque d’entretienLes épisodes de gel et de dégel sont propices à la formation de nids-de-poule, plaide la Ville de Montréal dans un courriel envoyé au Journal.
Elle prévoit investir 841M$ dans le planage-revêtement dans les dix prochaines années.
Mais il faudrait en faire beaucoup plus pour rattraper le retard accumulé en matière d’entretien des routes, selon Alan Carter, professeur au Département de génie de la construction de l’École de technologie supérieure (ÉTS).
« Ce qu’on a tendance à faire pour des raisons économiques, c’est attendre qu’il y ait suffisamment de trous pour envoyer une équipe. Mais aussitôt qu’il y a un trou, il faudrait le boucher », croit le professeur spécialisé dans l’étude des matériaux bitumineux.
NIDS-DE-POULE SIGNALÉS AU 311- Du 1er janvier au 28 février 2024: 2328
- Du 1er janvier au 28 février 2023: 1412
- Du 1er janvier au 28 février 2022: 1776
- Du 1er janvier au 28 février 2021: 507 (pandémie de COVID-19)
- Du 1er janvier au 28 février 2020: 1788
- Du 1er janvier au 28 février 2019: 3669
*** Plusieurs signalements peuvent concerner le même nid-de-poule.
Source: Ville de Montréal
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Source : GuideAutoWeb.com, et JournaldeMontreal.com
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