Le Porsche Macan est un joueur de premier trio dans le catalogue de la marque de Stuttgart avec 850 000 unités écoulées depuis son introduction. Il a longtemps représenté la porte d’entrée à la prestigieuse gamme. Or, ses motorisations à essence en sont à leurs dernières heures - mettant en péril cette abordabilité tant appréciée. En Europe, plusieurs pays ont déjà abandonné la vente de celui-ci pour des raisons de conformité législative. De fait, la seconde génération du Macan est actuellement strictement électrique.
Le Guide de l’auto s’est rendu sur la Côte d’Azur dans le sud de la France pour découvrir les deux premiers modèles de ce nouveau Porsche Macan électrique.
Une apparence plus énergiqueÀ première vue, le nouveau Macan électrique semble un peu plus gros que le modèle à essence, avec un empattement plus long de 86 millimètres. Mais au chapitre des dimensions extérieures globales, c’est sensiblement la même chose. La nouvelle devanture de démarque particulièrement avec des blocs optiques livrables avec la technologie à matrice DEL en option. Ce qui est important à retenir sur le physique du Macan, c’est son coefficient de trainée de seulement 0,25, une donnée importante pour l’aérodynamisme et l’autonomie.
L’habitacle du Macan est (sans surprise) plus numérique que jamais. Le levier de changement de vitesse a quitté la console centrale pour prendre place à droite du volant, libérant ainsi de l’espace dans ladite console pour quelques commandes manuelles bien appréciées. Si Porsche vante un nouvel affichage à tête haute plus prédominant, son utilité peut être questionnable, voire intrusive, considérant que le groupe d’instruments de 12,6 pouces incurvé fait amplement le travail.
L’écran central de 10,9 pouces diffuse la dernière itération du système d’infodivertissement de Porsche qui, hormis un système de navigation capricieux, a fait beaucoup de progrès au cours des dernières années.
Adhérant à une autre tendance lourde dans l’industrie, Porsche introduit un écran de 10,9 pouces pour le passager à l’avant. Celui-ci permet notamment d’ajuster des paramètres média et de diffuser des contenus vidéo. Et comme c’est le cas pour les autres constructeurs, sa pertinence est questionnable – l’écran central étant juste à côté!
Autrement, l’habitacle de ce Macan très spacieux. Les sièges à l’avant moulent le corps comme s’ils avaient été conçus par un tailleur, avec tout le soutien qui vient avec. On profite de plus d’espace de chargement que dans le Macan à essence, avec une soute renfermant 540 litres à l’arrière et un coffre avant offrant 84 litres supplémentaires.
Performances chirurgicalesLe nouveau Macan électrique est monté sur la plateforme PPE partagée avec Audi. Celle-ci renferme une batterie de 100 kWh dont 95 kWh sont utilisables. Fait intéressant : la batterie est composée de 12 modules qui peuvent être retirés indépendamment s'il y en a un qui fait défaut, évitant ainsi un remplacement complet. Cette source d’énergie dernier cri alimente une paire de moteurs positionnée sur chaque essieu et peut déployer une puissance de recharge de 270 kW, l’une des plus élevées de l’industrie. Ça se traduit par un sprint 10 à 80% en 21 minutes à la borne de recharge rapide à courant continu.
L’autonomie officielle n’a pas été annoncée, mais on l’estime à 600 kilomètres selon le cycle européen. En jargon nord-américain, on parle plus de 500 kilomètres avec une charge dans les meilleures conditions.
Les deux premières variantes du catalogue sont le Macan 4, qui développe 402 et 479 lb-pi de couple, et le Macan Turbo qui déploie 630 chevaux et 833 lb-pi de couple. Oui, le mot Turbo – même s’il est incohérent - est toujours de la partie, nomenclature oblige…
Dans l’une ou l’autre de ses variantes, le Macan doit être pris au sérieux au chapitre de l’accélération. La variante Turbo, c’est pratiquement exagéré, avec un 0 à 100 km/h abattu en 3,3 secondes. Mais les deux modèles ont leurs propres caractéristiques motrices. Les deux moteurs avant sont identiques. Mais le moteur arrière du Macan Turbo est inévitablement plus puissant et est assorti de la vectorisation du couple et d’un différentiel verrouillable virtuellement.
Porsche a mis le paquet côté châssis, comme c’est le cas avec tout ce qui sort des étables Porsche. Le Macan électrique a un centre de gravité abaissé de 140 mm par rapport au Macan à essence et est équipé de série du Porsche Active Suspension Management (PASM) avec technologie à deux soupapes. De fait, le Macan ne laisse pas sentir son poids et minimise le roulis, même s’il fait pencher la balance à 2430 kg. À ce sujet, le modèle Turbo peut compter sur une répartition du poids de 48% à l'avant et 52% à l'arrière.
Le constructeur a réglé la direction pour une précision optimale, surtout sur le modèle Turbo qui est armé du système Power Steering Plus encore plus rétroactif. D’ailleurs, le Macan est offert pour la première fois avec les roues arrière directionnelles (livrables en option), un avantage en ville.
Malgré les accélérations ahurissantes, on s’ennuie un peu du rugissement du 2,9 litres du Macan Turbo traditionnel. L’expérience de conduite, quoique balancée et presque impeccable sur le plan technique, est inévitablement différente, voire moins émotive. Mais ça, c'est un symptôme généralisé de l'électrification.
Une facture loin de l’entrée de gammeLe nouveau Porsche Macan électrique s’éloigne de « l’abordabilité » du Macan tel qu’on le connait. La variante « de base », la Macan 4 commence à 99 300 $ frais de livraison et taxes en sus. Mais des options essentielles comme les sièges chauffants sont facturés 660 $! Les roues directionnelles à l'arrière sont tarifées à 2 320 $. Il est donc facile de dépasser les 100 000 $.
La variante Turbo testée avait un prix de départ de 125 300 $. Mais la note totale frôlait les 180 000 $ à cause, notamment, de la taxe de luxe, d’une peinture Speed Yellow à 12 750 $, et de gadgets comme le simulateur de sonorité Porsche Electric Sport Sound à 560 $.
Tous les pouvoirs d’ingénierie électrique de Porsche sont mis à l’œuvre dans ce nouveau Macan, et les efforts ont porté fruit au chapitre de la conduite. Mais force est de constater que le constructeur fait un pari risqué en rendant un produit à haut volume beaucoup moins abordable. Le carnet de réservations est ouvert, et les livraisons débuteront au cours de la 2e moitié de l’année.
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Source: GuideAutoWeb.com, par Louis-Philippe Dubé
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