Sujet: Kia K4 2025 : une berline révolutionnaire ? Mer 30 Oct - 12:57
Austin, TX – Le constructeur Kia nous a habitués à des changements de nomenclature pour certains de ses modèles. La minifourgonnette Carnival (jadis appelée Sedona) ou la berline intermédiaire K5, anciennement connue sous les appellations Optima ou même Magentis, en sont de bons exemples.
Pour 2025, les stratèges de la division coréenne de Kia disent non seulement adieu à la K5 (au Canada, car aux États-Unis, l'intermédiaire est toujours commercialisée), mais également à la Forte, la cousine éloignée de la Hyundai Elantra. Heureusement, Kia ne renonce pas à la voiture compacte, la nouvelle K4 2025 qui reprend le flambeau dans une catégorie qui a perdu quelques joueurs depuis une décennie. Kia, avec cette nouvelle K4, entend raviver la flamme des consommateurs qui n’ont pas encore succombé à la mode des VUS et autres multisegments.
Kia Canada avait convié Le Guide de l’auto pour un premier essai de la berline à Austin, au Texas. Voici ce que nous avons retenu de ce premier contact.
Un design percutant
Que vous aimiez ou non cette nouvelle approche, il y a un peu du Québec dans cette silhouette qui rappelle certains des véhicules utilitaires de Kia. En effet, c’est nul autre que Karim Habib, un Montréalais d’origine libanaise, qui est à la tête du département de design. Le pari semble calculé, notamment parce que les VUS de la marque ont la cote auprès du public. Et, contrairement à sa devancière, la K4 ne ressemble à aucune autre voiture sur le marché avec son éclairage extérieur osé et sa carrosserie musclée autour des passages de roues.
Le bouclier avant reçoit ainsi ces feux de jour très minces en forme de « T » qui abritent aussi les phares placés à la verticale. Sur les livrées moins haut de gamme (LX, EX et EX+), le reste de la partie avant demeure sobre avec un panneau en plastique noir installé plus près du sol. D’ailleurs, cette touche se retrouve à la base des portières et même derrière. En revanche, les livrées sportives (GT-Line et GT-Line Limited) sont un peu plus agressives avec une calandre exclusive et une finition en plastique noir lustré autour de la caisse et des fenêtres.
Sur le modèle d’entrée de gamme (LX), il y a des roues d’acier de 16 pouces avec des enjoliveurs, tandis que les EX et EX+ reçoivent des jantes en alliage de 17 pouces. Finalement, des jantes de 18 pouces sont boulonnées sur les deux échelons GT-Line. La Kia K4 paraît plus longue qu’elle ne l’est en réalité grâce à la position inhabituelle de la poignée de portière arrière. En effet, celle-ci est logée tout près de la glace de custode, non loin de l’endroit même où le large pilier C monte à la verticale jusqu’à la jonction de la lunette arrière. Quant à la partie arrière, elle se distingue surtout par la forme très étirée de la bande lumineuse, elle qui descend aussi vers le sol sur les ailes arrière.
Deux mécaniques connues
Sous le capot, la Kia K4 n’est pas aussi révolutionnaire que son design ne le suggère. Le moteur 4 cylindres atmosphérique de 2 litres est le même que celui de la défunte Forte. Les chiffres de puissance et de couple sont identiques à ceux de l’an dernier, soit 147 chevaux et 132 lb-pi, mais le poids de la berline est plus important, environ 100 kg selon les livrées. Ce bloc fait équipe une fois de plus avec la boîte de vitesses surnommée IVT (pour Intelligent Variable Transmission) qui bénéficie également d’un mode Sport à bord des livrées EX et EX+.
L’autre option pour le consommateur est de se tourner vers les versions tatouées de l’écusson GT-Line. On retrouve le même 4 cylindres turbocompressé de 1,6 litre utilisé à toutes les sauces chez Kia. Un bloc qui développe 190 chevaux et 195 lb-pi dans la K4. La boîte de vitesses automatique à 8 rapports est la seule unité disponible dans ce cas-ci. Malheureusement, nous n’avons pas pu essayer ces variantes, notamment parce que celles-ci sont attendues plus tard, au début de l'année 2025. Pour l’instant, Kia Canada mise surtout sur les niveaux LX et EX, l’EX+ qui arriveront d’ici quelques semaines.
De la techno à bord
Comme c’est de plus en plus le cas de nos jours, le contenu technologique est devenu un argument de plus pour attirer le consommateur. La K4 n’échappe pas à cette tendance, elle qui hérite, à l’instar de plusieurs modèles de l’empire Hyundai, d'un large panneau numérique sur la planche de bord. Ce dernier abrite deux écrans de 12,3 pouces personnalisables dans les livrées GT-Line. Notre K4 EX proposait plutôt un seul écran de même taille pour toutes les applications du système d'infodivertissement. Le reste de l’affichage était plus traditionnel derrière le volant avec des jauges pour la vitesse, le compte-tours et un petit écran central de 4 pouces pour les informations sur le véhicule.
Les fonctions sans fil d’Apple CarPlay et d’Android Auto sont livrées de série, tout comme la radio satellite SiriusXM et la connectivité Bluetooth. Le chargeur par induction pour appareil intelligent est quant à lui ajouté sur la livrée EX. Celle-ci profite aussi de six haut-parleurs, au lieu des quatre de la K4 LX.
L’aspect sécurité et aide à la conduite n’est pas en reste avec l’assistance d’évitement de collision frontale, l’aide au maintien dans la voie, l’alerte de sortie de voie, l’alerte d’occupant à la deuxième rangée, le régulateur de vitesse intelligent avec fonction arrêt/démarrage, l’alerte d’attention du conducteur et, bien évidemment, huit coussins gonflables, tous installés de série. Plus haut dans la gamme, la K4 EX ajoute l’assistance d’évitement de collision dans les angles morts.
Les niveaux GT-Line sont quant à elles munis de l’assistance de conduite sur autoroute niveau 1 (GT-Line), tandis que l’assistance d’évitement de collision frontale niveau 2, l’assistance de conduite sur autoroute niveau 2, l’assistance au stationnement et l’affichage (dans l’écran derrière le volant) dans l’angle mort sont des exclusivités de la GT-Line Limited.
Au volant
Ce premier contact à bord de la Kia K4 2025 a mis en lumière une berline plus silencieuse, plus confortable (merci aux sièges plus enveloppants) et plus logeable. Le niveau EX a toutefois ses limites. La mécanique n’est pas particulièrement nerveuse et le poids ajouté met plus de pression sur la boîte de vitesses. Il faut donc se montrer plus insistant sur la pédale de droite lors des accélérations. Le mode Sport ne transforme pas la voiture en une foudre de guerre, mais on sent tout de même des « changements de rapports » artificiels et un régime moteur qui grimpe un peu plus.
La direction aussi est plus lourde, mais la K4 n’a rien d’une berline sport. Deux autres éléments différencient les versions atmosphériques de celles équipées d'un turbo : la présence de freins à disque plus gros sur les GT-Line et une suspension indépendante sur l’essieu arrière. Notre voiture d’essai devait se contenter d’une barre de torsion qui, sur les routes en superbe état du Texas, n’a jamais bronché. Les GT-Line ont un agencement multibras, ce qui devrait se traduire par un comportement plus sain, surtout sur le réseau routier québécois.
Le verdict
La Kia K4 2025, malgré ce qu’affirme son constructeur, ne révolutionnera pas la catégorie des voitures compactes. Certes, son design est éclaté, voire utilitaire avec ce plastique noir à sa base, mais c’est à peu près tout. Et il est vrai que l’équipement disponible (en option) provient de modèles plus chers.
Mais les mécaniques n’ont pas changé et la K4, contrairement à sa cousine Hyundai, elle n'a pas droit à une alternative hybride. Peut-être qu’il faudra simplement attendre l’arrivée de la berline EV4 100% électrique pour assister à une petite révolution dans le segment des compactes.
À voir aussi : Le Guide de l'auto présente la Kia K4 2025
------- Source : GuideAutoWeb.com, par Vincent Aubé -------