Sur le circuit de Monteblanco, non loin de Séville en Espagne, la Mercedes-AMG GT 63 S E Performance déploie sa puissance combinée de 831 chevaux et son couple pouvant atteindre jusqu’à 1084 lb-pi avec un aplomb déconcertant.
Et si la valeur de couple est variable et non fixe, c’est en raison de la complexité du système hybride de performance développé par AMG pour servir cette nouvelle GT qui devient la voiture de série la plus puissante de l’histoire de la marque.
Une stratégie F1Devant moi, Bernd Schneider, multiple champion de la série DTM qui est aujourd’hui lui aussi au volant d’une GT 63 S E Performance, me guide sur ce tracé de plus de 4,1 km comportant neuf virages et plusieurs variations d’élévation. Le but de cette première série de tours est d’apprivoiser la « stratégie F1 » mise au point par AMG pour optimiser la performance du système électrique de cette GT, laquelle est identique à celle employée par un pilote de F1 en qualification. Sur le premier tour, l’objectif est de recharger la batterie en roulant à un rythme un peu moins élevé et en profitant du freinage régénératif pour faire le plein d’électrons.
Par la suite, on roule sur deux tours en profitant au maximum de toute la puissance et du couple prodigieux de cette motorisation hybride de performance composée d’un V8 biturbo de 4,0 litres de 630 chevaux et d’un moteur électrique pouvant atteindre 201 chevaux, lequel est alimenté par une batterie d’une capacité de 6,1 kWh qui se décharge à un rythme prodigieux en livrant 70 kW en continu et jusqu’à 150 kW pendant 10 secondes.
Vient ensuite un tour de refroidissement au cours duquel la batterie se recharge à un rythme très rapide, puisque son niveau est passé de 54 à 76% de charge sur un tour de circuit de 4,1 km.
Un rythme de décharge et de charge prodigieuxCette batterie, entièrement conçue à l’interne et construite par AMG, pèse 89 kilos, est composée de 560 cellules, et est refroidie au liquide afin de maintenir une température optimale de 45 degrés.
La batterie est localisée sur le train arrière, tout comme le moteur électrique et la boîte à deux rapports. Fait remarquable, le moteur électrique, monté à l’arrière, peut aussi entraîner les roues avant par l’entremise de l’arbre de transmission, ce qui fait que la voiture demeure une traction intégrale même lorsqu’elle roule exclusivement en mode électrique, et ce, jusqu’à 130 km/h.
L’autonomie en mode électrique seulement est toutefois limitée à 12 km, donc la Mercedes-AMG GT 63 S E Performance n’a pas été conçue pour optimiser la consommation, mais plutôt pour livrer un maximum de puissance.
Puissante, mais lourde…Sur le circuit, la poussée en sortie de virage est à la fois linéaire et très soutenue, alors que le rouage intégral permet une motricité optimale. Plusieurs modes de conduite sont au programme, et il est possible de désactiver complètement le système électronique du contrôle de la stabilité pour exploiter toute la puissance et le couple afin de faire dériver la voiture.
Cependant, la GT 63 S E Performance est aussi une voiture très lourde, affichant 2 380 kilos à la pesée. Même si la répartition des masses est optimale, soit 50% sur l’avant et 50% sur l’arrière en raison de la localisation du moteur électrique et de la batterie, on ne peut pas faire abstraction de ce poids très élevé. Les freins en composite de céramique souffrent donc beaucoup sur deux tours rapides sur le circuit, tout comme la monte pneumatique d’ailleurs.
Sur la routeBien évidemment, la vocation première de cette voiture n’est pas de rouler « à fond la caisse » sur circuit, et si Mercedes-AMG nous a conviés sur celui de Monteblanco c’est surtout pour que nous puissions la pousser au maximum dans un environnement sécuritaire et contrôlé.
En après-midi, j’ai roulé sur les magnifiques routes publiques de cette région de l’Espagne, où la GT 63 S E Performance s’est montrée impériale, les freins n’étant pas autant sollicités que sur un circuit et la masse devenant moins contraignante, les vitesses en virage étant moins élevées.
Le look de l’emploiVéritable monstre de puissance et de couple, la GT 63 S E Performance revêt un look conséquent qui ne fait pas dans la subtilité, et ce n’est pas la plus élégante des GT de performance. Cela étant dit, la qualité d’assemblage est au rendez-vous et son habitacle est inchangé par rapport aux autres variantes de la gamme.
Le système de télématique MBUX, avec écrans paramétrables, permet même d’afficher les données de performance en temps réel, et l’accès à toutes les fonctionnalités peut se faire au moyen du pavé tactile sur la console centrale ou par les deux touches de contrôle localisées sur les branches du volant.
La GT 63 S E Performance pose un nouveau jalon dans la riche histoire d’AMG qui a toujours fait les choses à sa manière. En développant à l’interne toutes les principales composantes de sa chaîne de traction hybride, Mercedes-AMG met l’électrification au service de la performance pour créer cette variante de sa GT à quatre places aux allures de coupé. Elle arrivera en concessions au pays vers la fin de 2022 en tant que modèle 2023, et son prix ne sera connu que peu avant son arrivée sur le marché.
Parions que le prix de départ dépassera la barre des 200 000 $, et que l’ajout d’options gonflera d’autant plus la facture.
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Source : GuideAutoWeb.com, par Gabriel Gélinas
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