Généralement, je n’aime pas les motos, les bateaux et les avions. Les hélicoptères, les vélos et les motoneiges non plus. Ce que j’aime, c’est l’automobile. Point final.
C’est donc avec un enthousiasme réservé que j’ai enfilé un casque et que je me suis glissé sans élégance aucune derrière le volant d’un Polaris Slingshot l’instant d’une semaine l’été dernier. Je n’ai pas le choix de faire preuve d’honnêteté : je n’ai pas détesté ça.
Voici le bref compte-rendu de mon périple derrière le volant de cette chose à trois roues qui attire les regards comme aucune autre.
Quelle est cette bibitte ?Polaris est un fabricant de véhicules récréatifs réputés pour ses motoneigeset ses véhicules tout-terrain. En 2014, l’entreprise américaine a percé un nouveau marché, soit celui du véhicule routier à trois roues en lançant le Slingshot.
Fabriqué à Huntsville en Alabama, le Polaris Slingshot s’inscrit dans la catégorie des autocycles et doit peser tout au plus 1 700 livres. Il est à noter qu’il s’agit là d’un enjeu majeur dans la conception d’un véhicule. Ainsi, il suffit de détenir un permis de conduire de classe 5 pour pouvoir prendre le volant de ce bolide. Un permis de moto n’est pas nécessaire et aucun cours n’est requis. Enfilez un casque et démarrez!
Lorsque le Slingshot est arrivé sur le marché, Polaris venait de conclure une entente de partenariat avec General Motors. Son capot avant renfermait un moteur Ecotec de 2,4 L. Or, depuis 2020, le Slingshot est animé par un nouveau moulin conçu par Polaris. Essentiellement, on a fusionné deux moteurs de 1 000 cc pour obtenir un quatre cylindres de 2,0 L. Tout dépendant de la version choisie, la puissance se chiffre à 178 chevaux ou 203 chevaux. Considérant le poids du véhicule, c’est amplement suffisant pour s’amuser bien comme il le faut.
À ce bloc est jumelée une transmission manuelle à cinq rapports. Il est également possible d’opter pour une transmission robotisée. Le modèle d’essai était doté de cette dernière. Force est d’admettre que nous avons constaté un délai dans les changements de rapport et un effet élastique. Rassurez-vous, il est déjà prévu que nous mettions à l’essai une version à boîte manuelle en début d’été prochain, histoire de maximiser le plaisir.
À quoi peut-on le comparer ?Bien qu’il soit très différent des autres véhicules à trois roues proposés sur le marché, le Polaris Slingshot rivalise avec les T-Rex et Can-Am Spyder. Geoffrey Clinchard, gestionnaire de Polaris pour le Québec, affirmait qu’une part de la clientèle, qui est en quête d’un jouet motorisé estival, considère aussi l’achat d’un véhicule décapotable comme une Mazda MX-5. Il mentionne que la clientèle est majoritairement âgée de 60 ans et plus. Bien que ce type de véhicule ne puisse être utilisé que lors d’une petite partie de l’année, c’est au Québec qu’il est le plus populaire au Canada. En 2021, l’entreprise en a vendu 60 unités au sein de son réseau de 11 concessionnaires dans la province. M. Clinchard a également précisé que cette donnée est anormalement basse et que le constructeur a du mal à répondre à la demande. Polaris vend généralement de 250 à 300 exemplaires du Slingshot chaque année au Québec.
En version SL, le Slingshot est offert à partir de 34 149 $. Au sommet de la gamme trône la version Signature LE dont le prix de départ est de 45 249 $. C’est très coûteux, il n’y a aucun doute.
La finition à bord n’a rien de bien élégant. Si vous êtes déjà monté dans un Slingshot, vous savez à quoi je fais référence. En fait, les ingénieurs responsables de sa conception ont priorisé des matériaux à la fois légers et résistants aux intempéries.
Ainsi, vous pouvez nettoyer l’habitacle avec un boyau d’arrosage ou encore laisser le véhicule stationné à l’extérieur à la pluie sans que ce soit un problème. Personnellement, je m’assurerais qu’il soit remisé à l’intérieur pour éviter qu’il ne se dégrade trop rapidement et pouvoir le conserver longtemps.
N’imaginez pas vous rendre au Costco avec votre Slingshot! En plus d’un coffre à gants, on retrouve deux petits espaces de rangement derrière les sièges. Ils servent principalement à ranger les casques...
Un véhicule du dimanche après-midi… l’été… quand il fait beauLe Slingshot n’a rien de pratique ou convivial. C’est carrément un jouet à utiliser par un dimanche après-midi ensoleillé en période estivale. Oubliez le projet de vous rendre au bureau quotidiennement en circulant dans les embouteillages. Ce n’est pas là sa place. À vitesse tolérée sur l’autoroute, nous avons ressenti de la forte turbulence. C’est véritablement un véhicule de plaisance que l’on emprunte pour parcourir des routes secondaires. De par son poids léger , le Slingshot se manœuvre avec aisance. On prend plaisir à faire grimper l’aiguille du compte-tours qui peut monter jusqu’à 8 000 tr/min avant d’atteindre la zone rouge.
Le Slingshot est incontestablement agile, mais il faut d’abord l’apprivoiser. Bien que la tenue de route soit au rendez-vous, l’arrière-train peut décrocher plus rapidement que dans le cas d’une voiture sport traditionnelle.
En brefOui, j’avais certains préjugés à l’égard du Polaris Slingshot. Cependant, je me suis surpris à me prêter au jeu et à ressentir du plaisir à son volant. C’est un véhicule qu’il faut apprendre à maîtriser et qui peut devenir étonnamment plaisant ensuite. Mais sur une note personnelle, j’opterais tout de même pour une Mazda MX-5.
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Source : GuideautoWeb.com, par Germain Goyer
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