Cette année, la gamme de la berline sportive Alfa Romeo Giulia s’étend avec l’introduction d’une édition limitée Estrema, située en deçà de la radicale Quadrifoglio à moteur V6 de 505 chevaux.
Elle est basée sur la mouture Veloce, mais arbore des éléments esthétiques en fibre de carbone à l’extérieur et à l’intérieur. Elle emprunte également plusieurs composantes dynamiques de la Quadrifoglio. Par conséquent, elle vient d’office avec une suspension adaptative qui s’ajuste en temps réel et un différentiel à glissement limité à l’arrière.
Commençant à un prix de détail suggéré de 66 995 $, cette Giulia n’offre pas de moteur à six cylindres, comme la Lexus IS, l’Acura TLX ou la Cadillac CT5 proposées à des coûts inférieurs. En revanche, les performances ne nous laissent pas sur notre appétit…
Un intérieur charmantUne fois installés à l’intérieur, les passagers avant bénéficient de sièges baquets bien sculptés qui procurent un excellent soutien, tant pour la conduite quotidienne que sur un circuit. D’ailleurs, l’assise est ajustable en longueur ce qui permet de reposer les genoux durant les voyages. L’instrumentation jumèle à la fois un ordinateur de bord et deux cadrans analogiques. On apprécie sa simplicité et la navigation entre les menus se fait à l’aide d’un bouton placé sur le levier des essuie-glaces.
La qualité des matériaux et l’habitacle soigné font aussi partie des éléments qui rehaussent l’ambiance, sans oublier le toit ouvrant à deux panneaux qui ajoute de la luminosité.
Les choses se gâtent cependant avec le système d’infodivertissement. Bien que la présentation soit jolie, la technologie se montre vieillissante notamment par sa lenteur et ses bogues. Il faut attendre deux ou trois secondes avant que les menus changent et parfois, la caméra de recul ne s’affiche pas.
D’ailleurs, cette dernière transmet une image d’une qualité décevante pour un produit haut de gamme. Sinon, un système audio Harman Kardon muni de 14 haut-parleurs de bonne facture et la recharge par induction pour téléphone mobile sont offerts de série.
Une tenue de route exemplaireLa Giulia rayonne sur le tarmac grâce à une tenue de route et un équilibre sans reproche. Elle répond au doigt et à l’œil avec précision à chaque mouvement de volant. Le train avant ne semble pas plus pesant que celui à l’arrière. Cela s’explique par une répartition des masses presque idéale. En ce sens, la voiture se manie aisément dans les virages serrés et l’arrière ne décroche pas. Pour sa part, la suspension est calibrée avec une certaine fermeté sans être désagréable au quotidien. Au contraire, elle s’avère conviviale.
La Giulia est munie de jantes de 19 pouces qui sont chaussées de pneus Pirelli Cinturato P7 toutes-saisons. Même s’il ne s’agit pas d’une monte d’été, l’adhérence est adéquate. Pour stopper la Giulia, des freins performants Brembo à six pistons à l’avant et quatre à l’arrière assurent un ralentissement prompt et linéaire.
Au chapitre mécanique, la berline est animée par un quatre cylindres 2 litres turbocompressé qui développe 280 chevaux et 306 lb-pi de couple. Le tout est jumelé à une transmission automatique à 8 rapports et au rouage intégral Q4.
En mode Natural (n ou Normal), la Giulia adopte un comportement civilisé alors que le mode Advanced Efficiency (a) endort le véhicule en raison d’une réponse tardive de l’accélérateur. À l’inverse, elle se réveille en mode Dynamic (d) et c’est à ce moment que l’on extirpe le maximum de plaisir de conduite. Les changements de rapport s’enclenchent beaucoup plus rapidement et il est possible de paramétrer la souplesse des amortisseurs. Sinon, plutôt que d’être situées sur le volant, les immenses palettes intégrées à la colonne de direction facilitent le passage de vitesse dans les courbes.
On note toutefois que le moteur manque de souffle un brin après les 5 000 tr/min, alors que la poussée commence à 2 000 tr/min. Malgré tout, Alfa Romeo promet un sprint de 0 à 60 mi/h (0 à 97 km/h) en 5,1 secondes. Au terme de notre essai, l’ordinateur de bord indiquait une consommation moyenne de 8,4 L/100 km.
Des aides un peu intrusivesAu chapitre des technologies d’aides à la conduite, soulignons l’efficacité du système de freinage automatique d’urgence et du régulateur de vitesse adaptatif. Ce dernier effectue des manœuvres d’accélération et de ralentissement progressives. En revanche, si la direction assistée travaille bien en général, elle peut se montrer agressive lorsqu’il est temps de corriger la trajectoire dans une courbe.
De plus, le témoin qui demande à garder les mains sur le volant s’avère trop intrusif. On ne peut pas quitter la route des yeux ne serait-ce que quelques secondes sans recevoir un avertissement visuel dans l’instrumentation...
Pour conclure cet essai, nous avons trouvé que l’Alfa Romeo se démarque par son agrément de conduite. Son moteur émet une sonorité agréable et réalise des performances intéressantes. C’est principalement le système multimédia qui vient ternir l’image d’une voiture autrement magnifique dans le créneau des berlines compactes de luxe. Il faut aussi tenir compte du fait que Alfa Romeo ne possède pas une image aussi forte que ses rivaux allemands chez nous. Cela fait en sorte que la valeur de revente sera probablement plus faible que ses rivales directes, sans parler de la fiabilité prévue qui ajoute une incertitude dans l'optique d'un achat à long terme.
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Source : GuideAutoWeb.com, par Dominic Boucher
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