Shannonville, Ontario – La voiture sport est, à l’instar, de la berline, en perte de vitesse. Non pas que ses performances soient à la baisse, mais la popularité des sportives diminue en cette période très utilitaire de l’automobile. D’ailleurs, les derniers mois ont été particulièrement difficiles pour les amateurs : Audi R8, Audi TTS, Chevrolet Camaro, Dodge Challenger, Dodge Charger, Kia Stinger, tous ces noms appartiennent déjà (ou presque) à l’histoire.
Heureusement, il existe toujours quelques options très nobles pour plaire aux inconditionnels de la conduite sportive, notamment du côté de Subaru avec son coupé BRZ qui, à notre grand étonnement, s’est écoulé 2,6 fois plus souvent que le coupé GR 86 de Toyota, la cousine non identique de la BRZ.
Bref, ces chiffres montrent malgré tout qu’il y a encore un intérêt des consommateurs pour les voitures amusantes à conduire, car c’est réellement la mission du coupé BRZ. Et en 2024, le constructeur en rajoute une couche à sa gamme BRZ avec la livrée tS (pour tuned by STI). L’écusson n’est pas étranger aux puristes, car la génération précédente du modèle avait également été offerte sur le marché nord-américain.
Qu’est-ce qu’elle a de spécial cette BRZ tS ?À l’instar de la première tS, l’édition 2024 a droit à quelques améliorations pour affûter ses performances. Voyez-vous, cette livrée plus pointue s’adresse vraiment aux amateurs de conduite en circuit fermé. Certes, la gamme BRZ n’est pas aussi musclée qu’une Chevrolet Corvette par exemple, mais il est plus facile de pratiquer cette discipline au volant d’une voiture abordable. La conduite en circuit fermé peut vite devenir un fardeau financier avec l’entretien et les pièces à changer plus régulièrement comme les pneus et les garnitures de frein, pour ne nommer que celles-là.
L’élément clé de cette transformation tS, c’est le système de freinage Brembo, les disques et les garnitures de frein qui sont plus gros que sur le coupé BRZ ordinaire, tandis que les étriers de frein font appel à quatre pistons à l’avant, et deux à l’arrière. Ceux-ci sont non plus puissants et peuvent résister plus longuement à un usage abusif en piste.
La seule autre amélioration mécanique de la BRZ tS se trouve à la suspension. Les amortisseurs Hitachi Astemo ont remplacé ceux d’origine sur l’essieu avant, ceux-ci étant mieux adaptés pour les sessions en piste.
Au-delà des révisions techniques, le coupé BRZ tS s’habille des mêmes jantes de 18 pouces, mais celles-ci sont peintes d’une finition métallisée gris foncé exclusive à cette variante, tandis que les pneus Michelin Pilot Sport 4 sont identiques à ceux installés sur la livrée Sport-tech. Par ailleurs, les deux extrémités de la voiture reçoivent les écussons BRZ tS et les phares sont décorés des lettres B-R-Z. Finalement, dans l’habitacle, les surpiqûres bleues confirment qu’il s’agit bel et bien d’une tS, tout comme le bouton-démarreur tatoué de l’écusson STI et le tachymètre numérique, aux couleurs de l’aile sportive.
Et en piste ?Le circuit de Shannonville n’est pas le plus exigeant et certainement pas le plus récent. Certaines portions du circuit de 4,03 km sont plus bosselées que d’autres. En revanche, le complexe ontarien propose un tracé assez sinueux pour mettre à l’épreuve une voiture comme la Subaru BRZ.
Dame nature a été partiellement clémente lors de cette journée en piste. En effet, le premier groupe a pu s’élancer sur un circuit presque entièrement sec, avec quelques flaques d’eau des précipitations de la veille. Nous avons donc pu pousser la voiture à sa limite.
Les premiers tours de roue ont révélé une BRZ très similaire au modèle introduit en 2022. Le moteur 4 cylindres à plat atmosphérique de 2,4 litres développe la même puissance (228 chevaux) et le même couple (184 lb-pi), tandis que la boîte de vitesses manuelle à six rapports et le différentiel à glissement limité Torsen sont également identiques à ce qui se trouve ailleurs dans la gamme.
Toutefois, au bout de la longue ligne droite où la voiture peut facilement atteindre 150 km/h, les freins surdimensionnés ont rapidement démontré leur potentiel. La pédale de frein est plus ferme et les distances de freinage sont assurément plus courtes. Ce qui importe pour un adepte de la discipline, c’est de pouvoir rester en piste plus longtemps et avec ce système Brembo, la BRZ peut étirer ses présences.
Les plus sévères troqueront probablement la suspension d’origine pour une configuration plus ferme, mais ce sera au détriment du confort général. Les nouveaux amortisseurs sont conçus pour une utilisation quotidienne et pour les séances plus exigeantes sur un circuit ou même sur une route de l’arrière-pays. Le meilleur des deux mondes, finalement.
La direction de la BRZ tS est toujours aussi précise et le diamètre réduit du volant contribue à rehausser l’expérience de conduite. La position des pédales, quant à elle, est parfaite pour le talon-pointe et le maniement du levier de la boîte de vitesses est carrément jouissif lors des freinages musclés dans les virages serrés.
Une deuxième séance en piste alors que le bitume était refroidi par la pluie diluvienne a compliqué la tâche des participants, notamment avec une accumulation d’eau importante à certains endroits. En désactivant toutes les aides à la conduite, la BRZ tS est plus corsée sur un tracé détrempé, mais sa répartition des masses quasi parfaite et le châssis très rigide stabilisent les ardeurs de ce coupé sport à roues arrière motrices.
Une concurrence directe ?La BRZ tS 2024 n’a pas vraiment d’égale sur le marché, à part l’édition TRUENO de la Toyota GR 86 qui bénéficie du même type d’améliorations techniques. Certes, la nouvelle Mazda MX-5 2024, avec sa direction plus rapide et son différentiel à glissement limité, se veut très compétente, mais pour le reste, le segment des sportives est de plus en plus mince.
La Ford Mustang EcoBoost vient avec une mécanique 4 cylindres turbo, mais l’auto américaine est plus imposante, tandis que la Nissan Z se rapproche de la Toyota GR Supra.
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Source : GuideAutoWeb.com, par Vincent Aubé
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