Sujet: Subaru WRX RS 2024 : le très beau compromis Sam 11 Mai - 15:01
Shannonville, Ontario – Si vous aviez à identifier une voiture sport capable de rouler douze mois par année, quel serait votre choix ? Les plus téméraires répondraient peut-être une Ford Mustang, d’autres viseraient probablement une Volkswagen Golf R, une compacte résolument plus pratique et plus outillée pour affronter les rigueurs de notre climat nordique.
N’oublions surtout pas la Subaru WRX, la berline nipponne qui peuple nos routes depuis plus de vingt ans et qui démontre qu’une voiture au tempérament sportif peut être utilisée même lorsqu’il y a tempête dehors. Depuis la disparition de l’explosive WRX STI, c’est à la WRX « tout court » de représenter la marque dans la catégorie des sportives « abordables », la berline qui a altéré quelque peu son approche en 2022 avec une apparence plus « utilitaire » que jamais avec tout ce plastique sur les flancs de sa carrosserie.
Or, l’année-modèle 2024 change la donne avec l’ajout d’une variante RS, une copie conforme de la WRX TR distribuée au sud de la frontière. Et à l’instar d’une majorité de versions spéciales concoctées par les ingénieurs de Subaru, la WRX RS ne se limite pas seulement à quelques modifications esthétiques pour impressionner la galerie. Non, ceux et celles qui se lamentent depuis l’arrêt de la mythique STI peuvent se consoler avec cette version un peu plus outillée de la populaire berline.
Aucun gain sous le capot, que du muscle!
Malheureusement, la nouvelle WRX RS ne franchit pas le cap psychologique des 300 chevaux. Le moteur 4-cylindres à plat turbocompressé de 2,4 litres développe la même puissance que pour toutes les autres livrées, soit 271 chevaux et un couple de 258 lb-pi. Le caractère plus pointu de cette WRX RS explique quant à lui l’unique boîte de vitesses manuelle à 6 rapports, tandis que le rouage intégral de la marque fait bien entendu partie de la recette de cette berline inspirée du monde des rallyes.
Mais, pour résister à une séance en circuit fermé, une voiture se doit d’avoir des freins à la hauteur, sinon le conducteur sera limité à quelques tours au mieux avant que les plaquettes d’origine ne lâchent. Dans le cas qui nous intéresse, la WRX RS 2024 a carrément repris le système de freinage Brembo de l’ancienne WRX STI. Les disques ventilés et perforés sont plus gros que ceux des autres variantes de la berline, tandis que les étriers peints en rouge abritent six pistons à l’avant et deux à l’arrière.
Le diamètre des jantes gagne aussi un pouce (19 po contre 18 et 17 po pour les autres livrées) et les pneus qui enveloppent ces nouvelles roues ont originalement été développées pour une certaine Ferrari F12berlinetta. Autrement dit, il ne s’agit pas de savonnettes ici, mais bien de pneus d’été haute performance.
L’adoption de ces nouvelles jantes a également entraîné des répercussions sur les paramètres de la colonne de direction ainsi que sur ceux des amortisseurs. Finalement, la seule autre évolution de la RS face au reste de la gamme, ce sont ces superbes sièges Recaro à la première rangée. Ceux-ci ajoutent suffisamment de support pour les sessions en piste sans tomber dans l’inconfort des coquilles rigides — et peu conviviales — des bolides de course.
Une consolation en attendant la prochaine WRX STI ?
Au moment d’écrire ces lignes, il est trop tôt pour spéculer sur le retour de l’enfant terrible de la marque. Certaines rumeurs parlent d’une électrification partielle ou même complète, mais pour l’instant, les inconditionnels de la super WRX doivent jeter un coup d’œil au marché de la voiture d’occasion ou considérer cette nouvelle offre du constructeur étoilé. Certes, les révisions apportées à cette berline WRX sont très intéressantes, mais est-ce que Subaru en a fait assez pour convaincre les sceptiques ?
Dans les faits, la réponse est non. La WRX STI se situe dans une classe supérieure et sa conduite est plus cérébrale que celle de la WRX, même en mode RS. C’est vrai qu’à bord de la WRX RS, la direction est plus précise avec les jantes et que le freinage est plus performant que sur les autres livrées de la berline. Mais il manque encore quelques chevaux sous le pied droit, et la suspension de la nouvelle WRX RS est plus souple que celle de l’ancienne STI.
Berline sport pratique ou coupé sport 2 +2 ?
Cette journée de piste à Shannonville a démontré à quel point le coupé BRZ tS est à l’aise sur ce type de circuit étroit et sinueux. La berline WRX RS a également très bien répondu, mais son poids plus important jumelé à sa suspension plus molle handicape la voiture lorsqu’elle est poussée à sa limite. Mais, avec un dosage plus adéquat de la pédale de droite et des distances de freinage raccourcies (face aux autres livrées du modèle), la berline la plus aiguisée de la marque en 2024 se débrouille plutôt bien. Au même titre que le coupé BRZ tS, ce sont les freins qui changent le plus le comportement de la berline ici.
Une deuxième séance en après-midi sous une pluie torrentielle a exposé les forces et les faiblesses de la voiture. L’adhérence réduite a forcé les essayeurs à réduire leur cadence, et ce, malgré un rouage intégral toujours aussi compétent. Mais, avec tout son équipement embarqué, la WRX RS travaille plus fort que le coupé BRZ tS, pourtant moins puissant et limité à deux roues motrices seulement.
Là où elle se reprend de très belle manière, c’est sur la route. Un bref tour des environs du circuit ontarien a révélé que la WRX RS demeure une voiture très confortable, malgré ses pneus à profil bas. Les sièges Recaro sont tout simplement merveilleux pour les virées au dépanneur ou votre prochain tour de la Gaspésie.
Pour le reste, la WRX RS conserve les qualités de l’actuelle berline WRX à boîte manuelle. Le maniement du levier est très fluide, mais il n’a pas la précision chirurgicale d’une Honda Civic Type R ou d’une Porsche 718 Cayman S par exemple. La direction, quant à elle, est lourde et relativement rapide, tandis que la position de conduite est excellente et facile à trouver avec les ajustements électriques des baquets avant.
Le verdict
Devoir choisir entre ces deux variantes plus affûtées n’est pas une mince affaire. Pour l’automobiliste qui recherche une sportive passe-partout, la WRX RS est vraiment un ensemble intéressant. Mais malgré les efforts déployés par Subaru, la nouvelle WRX RS 2024 n’est pas un substitut à la STI, véritable « Saint Graal » de la marque. Les puristes sont avertis.
------ Source : GuideAutoWeb.com, par Vincent Aubé ------