Subaru ne s’en cache pas, les dernières années ont été difficiles pour le Forester au Canada, figurant au bas des ventes du plus populaire segment au pays. En effet, pendant que Toyota écoulait près de 75 000 unités de son RAV4, Subaru livrait à peine 7 000 Forester. Cela s’expliquerait par l'indisponibilité de certaines pièces nécessaires à sa fabrication, de même que par les choix stratégiques du constructeur, qui a visiblement décidé de mettre l’accent sur le Crosstrek.
Mais voilà que Subaru débarque ces jours-ci avec la sixième génération du Forester qui, dit-on, sera beaucoup plus populaire. Le constructeur mettra les efforts nécessaires à sa commercialisation, souhaitant également que le produit sorte de l’ombre et se distingue davantage de l’Outback, qui lui a fait sans doute très mal au cours des dernières années. Subaru est bien conscient que les chiffres de ventes n’atteindront pas ceux de Honda et Toyota, qui jouent la carte du volume. Or, ce VUS japonais doit séduire davantage.
La fonctionnalité prime sur le styleOn le sait, il ne coûte pas plus cher de concevoir un beau véhicule. Pourtant, le Forester revêt, génération après génération, une esthétique qui rebute nombre d’acheteurs. À cette question, les stratèges de la marque répondent que tous les goûts sont dans la nature, mais surtout, que la fonctionnalité est plus importante pour l’acheteur du Forester que le style en soi. On favorise donc des traits angulaires et aventuriers, une grande surface vitrée et un coffre logeable, au détriment d’un design contemporain qui aurait peut-être permis de rejoindre un plus large public. Remarquez, il aurait été inadmissible de dénaturer le Forester qui, depuis 1998, est fidèle à lui-même.
Pour 2025, Subaru sort six déclinaisons du Forester : cinq basées sur cette nouvelle génération, puis la version Wilderness reconduite sans changement. Une drôle de stratégie, qui semble s’expliquer par l’urgence d’offrir un modèle renouvelé, alors que le développement du Forester Wilderness requiert davantage de temps. Attendez-vous ainsi à ce qu’une nouvelle mouture de cette version se pointe pour 2026, probablement au moment où l’on introduira officiellement la motorisation hybride.
Cette dernière, qui empruntera plusieurs éléments issus de Toyota, fera tout de même appel à un moteur Boxer à cylindres opposés et à un rouage intégral à prise constante. Autrement dit, pas question d’exploiter la motorisation du RAV4, par exemple. Malgré la nécessité de réduire les cotes de consommation, Subaru tient à conserver l’ADN de son Forester. D’ailleurs, sachez que la motorisation hybride sera aussi intégrée au Crosstrek, également pour 2026.
Évolution timideAyant une hauteur et un empattement identiques à son devancier, le Forester mesure par contre 15 mm de plus en longueur. Les habitués du modèle ne seront donc pas dépaysés, d’autant plus que l’aménagement intérieur est typiquement Subaru. Sans surprise, on reprend ici un poste de conduite tiré des autres produits de la marque, avec une instrumentation analogique traditionnelle et un écran vertical de 11,6 pouces dont la qualité graphique comme la réactivité demeurent décevantes.
Très caractéristique en raison d’une grande surface vitrée, la position de conduite surélevée continuera de plaire à la clientèle. Toutefois, le siège du passager des modèles d’entrée et de milieu de gamme n’est pas réglable en hauteur et rend l’expérience plutôt désagréable. Sachez en revanche que le confort des sièges a été optimisé pour les longs trajets et qu’il est possible pour la première fois d’obtenir des sièges ventilés à l’avant dans la version Premier, située au sommet de la gamme.
Spacieux et confortable, l’habitacle gagne aussi en insonorisation et c'est sans doute une des plus belles améliorations face au précédent modèle. Le verre épaissi des vitres latérales avant, le pare-brise acoustique et l’isolant supplémentaire ajouté aux ailes avant de même qu'au pare-feu rendent l’expérience à bord plus silencieuse.
D’autre part, la refonte partielle de la mécanique permet d’obtenir davantage de couple à bas régime, évitant ainsi d’enfoncer l’accélérateur. Ironiquement, le quatre cylindres de 2,5 litres développe maintenant 180 chevaux, soit deux de moins que celui disponible dans le Crosstrek.
Puissance un peu juste ?Sans offre d’un moteur turbo, le Forester déçoit quelque peu par sa puissance. Certes, le couple initial est intéressant, mais lors de fortes accélérations, on sent que le moteur n’est pas au niveau de ce que proposent plusieurs concurrents. Cela dit, la consommation demeure raisonnable avec une moyenne combinée de 8,1 L/100 km. Une cote identique à celle de son devancier, mais pour un véhicule un tantinet plus lourd, conséquence de l’ajout de divers dispositifs de sécurité.
Au volant, le Forester conserve heureusement les éléments lui permettant de se distinguer sur le plan dynamique. D’abord, un rouage intégral performant et contribuant à une excellente maniabilité même dans les pires conditions, ce que nous avons pu valider sur des routes de gravier plutôt dégradées. Ensuite, une suspension qui contribue au confort, mais aussi à l’excellente réactivité du châssis, encore une fois peu importent les conditions. Puis, ajoutons aux points forts une direction précise et communicative, procurant une impression de sécurité.
En conclusion, le Forester est un VUS compact ayant une conduite dynamique et un parfait contrôle, ce qui fait de lui un des plus amusants véhicules de son segment. Est-ce que le moteur turbo de 2,4 litres de la WRX aurait été le bienvenu sous son capot? Vous pouvez en être certain. D’ailleurs, Subaru mentionnait qu’au Canada, lors de la dernière année de commercialisation du moteur turbo, près de 30% des acheteurs de Forester sélectionnaient ce moulin. Hélas, comme ce chiffre était inférieur à 10% sur le marché américain, on l’a laissé tomber.
Hausse de prix… raisonnable!L’augmentation du modèle 2025 par rapport à l’ancien varie de 1 345 $ à 2 245 $ selon la version. Un prix total qui s’élève donc aujourd’hui entre 36 163 $ et 47 663 $ en incluant l’ensemble des frais. Sachez que les variantes Tourisme et Sport (hiérarchiquement deuxième et troisième dans la gamme) sont certainement celles qui ont la meilleure valeur. Subaru estime d’ailleurs que la majorité des ventes se fera grâce à ces deux versions, de même qu’avec la déclinaison Limited vendue à 2 000 $ de plus que la version Sport. Cette dernière, remaniée sur le plan esthétique avec des jantes et des garnitures au fini bronze, est la seule à proposer un mode de conduite Sport. Entre vous et moi, c'est une fonction un brin inutile, tout comme la suspension soi-disant plus sportive qui ne change rien.
Le défi de Subaru Canada avec le Forester 2025 sera de le mettre en lumière afin de conquérir de nouveaux acheteurs qui, dans ce segment, ont une sélection de plus de vingt modèles. Remarquez, il serait difficile de ne pas améliorer son sort, puisque le seul VUS compact moins populaire en 2023 était le Jeep Compass, dont la plupart des ventes sont faites auprès des compagnies de location.
Alors oui, le nouveau Forester est un véhicule de choix et un incontournable à placer sur votre liste de magasinage... à moins que vous cherchiez une motorisation hybride. Pour cela, rendez-vous l’an prochain!
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Source : GuideAutoWeb.com, par Antoine Joubert
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