La barre est toujours haute pour le géant Volkswagen quand vient le temps de lancer une nouvelle génération de sa Golf GTI.
Les amateurs qui ont l’emblème Volkswagen tatoué sur le cœur ont beaucoup d’appréhensions chaque fois, et l’influence provoquée par ce groupe de gens est essentielle pour l’image de la marque, même si le constructeur récolte la majeure partie de ses revenus grâce à ses utilitaires…
Un faux pas dans la conception de la Golf GTI peut donc coûter très cher à Volkswagen. Et le virage vers l’électrification ajoutera bientôt une variable supplémentaire aux décisions difficiles.
Le Guide de l’auto s’est rendu dans la région de Niagara-on-the-Lake pour faire l’essai des nouvelles Volkswagen Golf GTI et Golf R 2022.
[ Lien vers le
vidéo ]
200 livres de différencePhysiquement, la GTI et la R font dans la sobriété au chapitre du look, une sobriété qui n’est pas appréciée de tous, mais qui demeure néanmoins la marque de commerce.
Au cœur de la Golf GTI et de la Golf R se trouve la même motorisation qu’avec le modèle de génération précédente, soit un quatre cylindres de 2 litres turbocompressé qui développe dorénavant 241 chevaux dans la GTI, et 315 chevaux dans la Golf R. Les deux modèles peuvent être équipés de la boîte automatique DSG à sept rapports et, tant que le bon Dieu le voudra, de la boîte manuelle à six rapports.
Hormis l’écart de puissance, la grosse différence entre la Golf GTI et la Golf R est le rouage. Tandis que la GTI anime exclusivement ses roues avant, la Golf R est quant à elle munie d’un rouage intégral.
Pour 2022, Volkswagen a affûté les sens des deux sportives, en apportant sur la GTI des modifications au châssis avec des ressorts plus fermes à l’avant et à l’arrière, un différentiel à glissement limité à commande électronique de série et un nouveau berceau en aluminium amaigri de 3 kg.
La Golf R reçoit le même berceau, et se voit notamment attribuer un nouveau différentiel à vecteur de couple à l’arrière, de plus gros freins, des barres antiroulis plus rigides et de nouveaux modes de conduite, dont le fameux mode dérapage (drift).
Plus aiguisées que jamaisSur la route, la croyance populaire voudrait que les 273 lb-pi de couple canalisées aux roues avant de la GTI donnent du fil à retordre à la direction – comme c’est le cas dans beaucoup de voitures performantes à traction. Quoique cet effet de couple puisse se faire ressentir si l’on fait exprès, il n’est pas réellement perceptible en conduite normale ou même très sportive. Ceci montre que les avancées technologiques sur le train avant continuent de porter fruit sur cette voiture.
En virages, la GTI ne peut que faire sourire. C’est un peu comme en karting, la maîtrise donne des frissons et le mélange direction/suspension/livraison de la puissance communique à merveille avec le conducteur. On agrémente ça de la boîte manuelle pour des changements de vitesse plus interactifs et la recette est à point.
Pour ce qui est de la Golf R, c’est carrément une GTI sur les stéroïdes. Avec ses 315 chevaux, elle peut performer de manière optimale en toute saison. Mais il faut noter qu’elle pèse quelque 200 livres de plus que sa sœur la GTI. Un poids que l’on doit attribuer aux composantes additionnelles principalement liées au rouage intégral.
Or, cette augmentation de poids, qui devrait se traduire par un ressenti et un effet de pesanteur additionnel, est très peu perceptible sur la route. Oui, la puissance supérieure y est pour quelque chose, mais c'est en virage que l'on remarque que les ingénieurs ont su judicieusement compenser avec le calibrage de la suspension adaptative et le différentiel à vecteur de couple pour donner l’aplomb optimal à la R malgré son surplus de poids.
Un habitacle qui a fait le virage numériqueComme il se doit dans une bonne sportive, les assises de la Golf GTI et de la Golf R mettent l’accent sur le soutien latéral sans pour autant compromettre le confort. Un élément que nous apprécions particulièrement au sujet de ces assises est la possibilité d’obtenir - exclusivement dans la GTI - le tissu à carreaux (clark) spécifique au modèle. Même si vous optez pour une déclinaison tout en haut de la gamme, vous pouvez troquer vos sièges en cuir pour le tissu tant convoité!
À l’avant, la planche de bord a complètement changé. On a dorénavant droit à des écrans numériques disposés horizontalement et des commandes à effleurement pour activer pratiquement toutes les fonctions, autant dans la GTI que dans la Golf R. Même si le bloc d’instruments affiche les données de conduite d’une manière aussi cristalline que dynamique, et que l’écran tactile du système d’infodivertissement en fait autant, le look plastifié tend vers le « bon marché ». Et nous sommes un peu perplexes quant aux choix des commandes à effleurement et à leur positionnement. Leur efficacité et fonctionnement général est perfectible.
La « question à 100 $ »En terminant, , disons que les Golf GTI et Golf R procurent du plaisir au volant comme aucune autre bagnole n’est capable de le faire. Après tout, le Guide les a nommées voitures neuves de l’année 2022, succédant ainsi à la Polestar 2 qui avait remporté les honneurs l’année dernière.
Mais une grande question demeure : laquelle choisir entre les deux?
Considérant le prix de départ de 31 495 $ de la GTI et de 44 995 $ pour la Golf R, il faut justifier la différence de plus de 13 000 $. Oui, le rouage intégral permet d’être plus agile dans la neige, mais la traction de la GTI n’est pas mauvaise non plus, on peut toujours la conduire en hiver.
Si vous avez une voiture dédiée à la saison froide, la GTI vous fournira amplement de palpitations. Mais conduire la Golf R à l’année est également une excellente solution, si vous n’avez qu’un seul espace de stationnement. À vous de choisir!
------
Source : GuideAutoWeb.com, par Louis-Philippe Dubé
------