En cours d’année 2021, Infiniti présentait une nouveauté qui allait bonifier sa gamme : le QX55. Aux côtés des QX50, QX60 et QX80, il a pour mission de compléter la gamme de véhicules utilitaires sport (VUS) de la division de prestige d’Infiniti. De prestige, il faut le dire, on en conviendra.
Cet hiver, Le Guide de l’auto l’a mis à l’essai. Voici le compte rendu de nos impressions.
Une silhouette à la modeAvec le QX55, Infiniti n’a pas réinventé la roue. Il a repris une formule éprouvée chez les concurrents, c’est-à-dire emprunter un VUS populaire et le décliner en version tronquée. Le QX55 est donc au QX50 ce que le BMW X4 représente par rapport au X3. Tout simplement.
Lorsque l’on analyse le QX55 de profil, on remarque que sa ligne de toit est plus fuyante que celle du QX50 et que son arrière-train a été quelque peu condensé. Par la force des choses, l’espace de chargement est réduit, mais le volume demeure adéquat.
Est-ce que c’est joli? On peut dire que oui. Est-ce que c’est un style à la mode? Oui. Est-ce que je suis en extase en le voyant? Non.
Une motorisation qui ne se démarque pasÀ l’instar du QX50, le QX55 est animé par un moteur turbocompressé à quatre cylindres de 2 litres. Jusque-là, tout va bien. C’est essentiellement ce que propose aussi la concurrence. La principale différence, c'est que ce bloc jouit de la compression variable. Cette mécanique a été introduite avec la présente génération du QX50 en 2019. À ce moment, on disait d’elle qu’elle brillerait par sa puissance supérieure et par sa faible consommation de carburant. Peut-être en théorie, mais en pratique, il n’y a rien pour écrire à sa mère.
En effet, cette mécanique développe des performances dans la moyenne de la catégorie avec une puissance de 268 chevaux et un couple de 280 livres-pied. Malheureusement pour elle, elle est handicapée par la boîte à laquelle elle est jumelée. Fidèle à ses habitudes, Nissan a opté pour une transmission à variation continue. Son rendement est décevant. Lorsque le moteur est le moindrement sollicité, on a l’impression que la transmission ne sait plus où donner de la tête. Il s’agit sans conteste d’un des points négatifs du véhicule.
En plus de se démarquer par sa puissance, cette mécanique devait s’illustrer par son économie de carburant. À ce chapitre, nous n'avons pas été impressionnés. Au terme de notre essai routier, l’ordinateur de bord affichait une consommation moyenne d’un peu plus de 10 L/100 km. Par-dessus le marché, il faut abreuver cette mécanique d’essence super (octane 91). Il n’y a aucune économie de carburant notable à réaliser avec ce véhicule... De son côté, Ressources naturelles Canada annonce une cote de 9,5 L/100 km en conduite combinée.
Qui plus est, il est à noter que nous ne sommes pas friands de sa direction assistée électroniquement. Elle donne l’impression d’être complètement déconnectée. L’agrément de conduite en est sérieusement affecté.
Un système multimédia déjà dépasséBien que le QX55 soit un nouveau modèle pour 2022, son habitacle nous ramène quelques années en arrière. Au centre de la planche de bord, on retrouve deux écrans superposés. Non seulement certains menus sont redondants, mais l’infographie de l’écran du haut est désuète, ce qui est très décevant. Nous sommes d’avis qu’il aurait été bien plus ingénieux de la part du constructeur de ne proposer qu’un seul écran et que celui-ci soit bien conçu. Par le fait même, on aurait dégagé la planche de bord et on aurait pu offrir davantage de rangement.
Encore une fois, bien que ce soit un véhicule de luxe fraîchement débarqué sur le marché, le tableau de bord n’a rien de moderne. Oubliez l’instrumentation numérique. On a plutôt droit à deux cadrans traditionnels. Avis aux nostalgiques!
Une marque qui a du mal à garder la tête hors de l’eauLes temps sont durs chez Infiniti, lequel est en mode gestion de la décroissance. L’année dernière, le constructeur a vendu 5 838 véhicules, soit seulement 55 véhicules de plus qu’en 2020. Et on se rappellera que 2020 avait été une année particulièrement éprouvante pour l’ensemble de l’industrie.
Infiniti n’y avait pas échappé avec un recul de près de 50% de ses ventes entre 2019 et 2020. Pour 2021, il n’a pas réussi à remonter la pente. À cet effet, mentionnons les piètres performances du QX55. Arrivé en avril 2021, il n’a attiré que 484 acheteurs au pays. Voilà une statistique parmi tant d’autres qui devrait sonner l’alarme au siège social de la marque.
En bref, le QX55 n’a pas les caractéristiques nécessaires pour charmer et conquérir les acheteurs. On les comprend de ne pas s’y intéresser.
-----
Source : GuideAutoWeb.com, par Germain Goyer
-----