Pour l’Infiniti QX80, plus gros VUS de la marque de luxe japonaise, les années qui passent lui compliquent de plus en plus la tâche.
Évoluant dans un segment extrêmement concurrentiel, il fait face à des modèles allemands comme le Mercedes-Benz GLS et le BMW X7, mais aussi américains comme le Lincoln Navigator, le Jeep Grand Wagoneer et l’incontournable Cadillac Escalade.
Des modèles tous plus récents, et qui intègrent désormais des technologies et des équipements au goût du jour. Pour résister tant bien que mal à ses rivaux, le QX80 2022 hérite de quelques ajustements.
On note l’arrivée d’un nouvel écran tactile à haute définition de 12,3 pouces, Apple CarPlay sans fil (Android Auto fonctionne encore par câble), un chargeur pour cellulaire à induction et une chaîne hi-fi signée Bose. Ajoutez un système de navigation modernisé, un régulateur de vitesse adaptatif, des nouvelles jantes de 22 pouces et… c’est à peu près tout. Des changements bienvenus, mais un peu timides pour contrer un Cadillac Escalade qui domine la catégorie avec autorité.
La grande similitude avec le Nissan Armada, vendu moins cher, ne joue pas non plus en sa faveur. Le Cadillac Escalade (encore lui…) a réussi à se démarquer des Chevrolet Suburban/Tahoe et du GMC Yukon. Dans le cas du QX80 difficile de ne pas y voir un Armada endimanché, surtout que ce dernier a vu sa puissance augmenter lors de sa refonte, ce qui le met à égalité avec Infiniti.
Une mécanique douce mais gourmandeSous le capot, une seule mécanique demeure, un gros V8 de 5,6 litres atmosphérique associé à une transmission automatique traditionnelle à 7 rapports. La puissance maximale s’élève à 400 chevaux, tandis que le couple culmine à 413 lb-pi. La capacité de remorquage maximale est de 8 500 lb.
Les performances sont tout à fait correctes, et ce mastodonte qui frôle les 2 700 kg se déplace sans difficulté. La douceur est de mise avec le QX80, qui contient bien les vociférations en provenance du compartiment moteur et fait surtout étalage de sa grande souplesse pour séduire.
Les accélérations comme les reprises donnent satisfaction, si l’on accepte une consommation franchement élevée. Selon Ressources naturelles Canada, la moyenne atteint 15,1 L/100 km. C’est réaliste à condition de ne pas trop s’aventurer en ville.
De notre côté, nous avons enregistré une consommation de 15,8 L/100 km avec des trajets majoritairement effectués sur voies rapides. En ville, il faudra plutôt tabler sur 20 L/100 km environ, ce qui risque d’être coûteux avec un litre de carburant à plus de 1,50 $ au moment d’écrire ces lignes. On se consolera (un peu…) en constatant que ce bon vieux V8 atmosphérique fonctionne avec de l’essence ordinaire.
Le confort avant toutAvec son QX80, Infiniti joue la carte du gros véhicule souple et confortable. Direction légère et très assistée, roulement très bien filtré et insonorisation réussie permettent d’envisager les longs trajets sereinement. Les routes et autoroutes sont sans aucun doute son terrain de prédilection. D’autant plus que la qualité des sièges participe également à cette sensation de moelleux sur la route.
En revanche, les premiers virages vous font vite comprendre que la maniabilité n’est pas vraiment sa tasse de thé. Les coups de volant plus appuyés le font s’affaisser sur son train avant, et les changements de direction rapides s’accompagnent de mouvements de caisse prononcés. Si vous désirez plus de dynamisme, mieux vaut regarder du côté d’un BMW X7 par exemple.
Un peu désuet… et pas donné !En dépit des ajustements cités plus haut, l’habitacle du QX80 ne respire pas la modernité. La qualité des plastiques est inégale, et certains d’entre eux sont franchement bas de gamme. Ajoutez un design massif et un tantinet désuet, et vous comprenez pourquoi l’intérieur peine à cacher son âge.
Dans notre modèle d’essai à 7 places (on peut aussi en obtenir 8 sans surcoût) l’espace est princier pour les occupants des deux premières rangées. Et cela demeure tout à fait acceptable dans la troisième, même si la sensation d’enfermement est évidemment supérieure.
La contenance du coffre est également importante, avec un volume qui passe de 470 litres avec tous les sièges utilisés, jusqu’à 2 694 litres avec les deux dernières rangées rabattues.
Quand on fait le bilan de notre essai du QX80, il pourrait convenir à une certaine clientèle, notamment les acheteurs qui ne sont pas attirés par des écrans immenses et la débauche technologique. Le problème c’est qu’il coûte trop cher.
L’Infiniti QX80 de base débute à plus de 80 000 $ et notre modèle d’essai, une version haut de gamme (ProACTIVE 7) avec la peinture métallisée, coûtait 92 540 $ transport et préparation inclus! Pour ce prix on peut s’offrir un Cadillac Escalade de base qui propose le choix d’une motorisation à essence ou diesel, une conduite bien plus inspirée et une valeur de revente sans commune mesure.
-----
Source : GuideAutoWeb.com, par Julien Amado
-----