Le prix du gaz frôlant 2 $ le litre, des commerçants et des policiers remarquent une hausse du vol d’essence dans les stations-service du Québec.
Le Journal a constaté que plusieurs entreprises du grand Montréal obligeaient dorénavant les automobilistes à payer au comptoir ou à la pompe avant de faire le plein. L’objectif? éviter que les conducteurs ne fuient après avoir rempli leur réservoir.
« On s’est fait voler plusieurs fois cette semaine. Les boss ont décidé d’obliger les clients à payer avant de gazer », confie un commis de l'Ultramar situé rue Papineau, à Montréal, qui refuse de s’identifier par crainte de perdre son emploi.
Bandits même en Estrie
Des stations-service en Estrie sont aussi ciblées par ces voleurs, confirme le Service de police de Sherbrooke (SPS).
« On en voit quand même pas mal. On sent que la hausse du prix à la pompe amène une recrudescence de vols en ce moment. On en a compté une vingtaine durant le dernier mois », confirme Martin Carrier, porte-parole du SPS.
Selon lui, il y a bien plus de malfaiteurs qu'on le pense, car les commerçants ne portent pas plainte automatiquement après ce type de délit.
Les autres corps policiers du grand Montréal et de la Ville de Québec et même la Sûreté du Québec n’ont pas été en mesure de chiffrer le phénomène hier.
À cause de la guerreC’est le conflit qui persiste en Ukraine qui continue de faire grimper le prix de l’essence à la pompe depuis la fin du mois de février au Québec.
Hier, dans le grand Montréal, le prix à la pompe était d’environ 1,959 $ le litre. La région métropolitaine était donc sur le point d’atteindre le seuil symbolique de 2 $ le litre d'essence.
En date du 28 février, il était encore possible de faire le plein pour moins de 1,75 $ le litre.
Voleurs expérimentésSur le terrain, des propriétaires de stations-service ont été confrontés à ces clients malhonnêtes pour la première fois cette semaine. C’est le cas de Mariette Landry, du Dépanneur Landry, à Montmagny.
« Il est venu dans notre station cette semaine et il savait ce qu’il faisait. Sa plaque était cachée. Après avoir fait le plein, il a laissé le pistolet au sol. C’est la première fois que ça nous arrive. On s’est évidemment plaint aux policiers », explique Mme Landry.
Exposés sur les réseaux sociaux Pour tenter de retrouver le coupable, elle a décidé d’exposer son voleur sur les réseaux sociaux en publiant des captures d’écran des vidéos de surveillance qui ont filmé tout le crime. Elle n’est pas la seule. Denis Moreau, gérant du Dépanneur Irving, à Plessisville, a eu la même idée.
« Une dame est venue et elle a fait le plein pour environ 40 $. Elle est partie sans payer et c’est moi qui ai payé de ma poche. On a mis une photo sur les réseaux sociaux, mais on n’a pas de nouvelles », mentionne M. Moreau, qui dit aussi en être à sa première mésaventure du genre.
« On voit de plus en plus de vols dans nos neuf stations d’essence au Québec. Ce sont souvent des gens qui cachent leur plaque et qui fuient en laissant le pistolet au sol pour ne pas nous alerter », ajoute-t-il.
Le gérant du Dépanneur Irving, tout comme les cinq autres commerces avec qui Le Journal s’est entretenu, assure qu’ils songent dorénavant à contraindre les automobilistes à payer avant de faire le plein.
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Source : GuideAutoWeb.com, par Francis Pilon
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