Avec l’essence qui coûte 30 cents de moins le litre en Ontario par rapport au Québec actuellement, le débat sur le profit des distributeurs reprend de l’ampleur.
« Les stations-service du Québec s’en mettent beaucoup plus dans les poches que celles de l’Ontario présentement », assure Jean-Thomas Bernard, professeur d’économie à l’Université d’Ottawa.
Hier, le prix le plus bas à la pompe en Ontario était de 1,51 $ le litre, contre 1,79 $ pour le Québec, selon le site spécialisé GasBuddy. Une différence de 28 cents le litre.
C’est un peu moins quand on compare les moyennes provinciales, qui s’établissaient hier à 1,772 $ là-bas, contre 1,933 $ ici, selon CAA.
Malgré la baisseMême si le prix à la pompe baisse doucement au Québec, il reste très élevé. La preuve: dès qu’on le voit à moins de 2 dollars le litre, on trouve qu’on fait une affaire.
Mais il pourrait être bien moins cher. Le vrai problème réside dans la part que se prennent les distributeurs, soit les vendeurs d’essence.
« Il y a des distributeurs qui doivent quitter la maison le matin avec un très large sourire », illustre M. Bernard.
Sa propre fille, qui habite Gatineau, en profite d’ailleurs pour faire le plein quand elle vient visiter son père à Ottawa, ce qu’elle ne faisait jamais avant.
Taxe ontarienne réduite Contrairement au Québec, l’Ontario a récemment réduit sa taxe provinciale sur l’essence de 5,7 cents le litre.
Ce qui ne compte que pour une partie de la différence marquée entre les deux provinces.
Le prix du litre d’essence compte grosso modo deux composantes : celle du marché et celle de l’État.
Le marché fixe le prix du brut au niveau mondial. Le prix a récemment fondu, sans que ce soit le cas à la pompe. Le prix du baril remonte toutefois tranquillement la pente depuis une semaine.
Il existe ensuite la marge de raffinage et finalement la marge du distributeur.
L’État compte une taxe d’accise, une taxe de vente et une taxe carbone.
« C’est partout pareil au Québec et en Ontario pour le prix, sauf pour la marge du distributeur », assure l’économiste de l’Université d’Ottawa.
Sur un plein de 40 litres, c’est présentement 6,40 $ de plus que le propriétaire d’une station-service se met dans les poches au Québec.
« On pourrait facilement payer moins cher. L’ampleur des marges de distribution est énorme! » assène le vieux routier de l’économie.
Et il ne faut pas se leurrer, selon lui : les détaillants sont aussi souvent distributeurs, comme c’est le cas pour Suncor avec Petro-Canada.
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Source : GuideAutoWeb.com, par Julien McEvoy
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