La nouvelle Nissan Z débarque présentement dans le réseau des concessionnaires Nissan. Une arrivée un peu tardive pour un produit qui sera majoritairement utilisé pendant la saison estivale. Cela dit, les propriétaires qui vont recevoir leur exemplaire bénéficieront d’un peu de répit avant de devoir remiser leur véhicule.
Quelques semaines avant la tombée de la neige, Nissan Canada a convié le Guide de l’auto à un essai 100% québécois sur les routes des Laurentides et le Circuit Mont -Tremblant. Au départ de Montréal, nous avons délaissé la platitude de l’autoroute 15 Nord au profit d’un itinéraire nettement plus tortueux en direction du nord.
Pour rappel, la nouvelle Z dérive de la 370Z, dont la longue carrière a récemment pris fin. Pas de révolution technique au programme, mais une modernisation bienvenue d’une sportive qui demeurait plaisante à conduire en dépit de son âge avancé.
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Le premier changement de taille est évidemment esthétique, avec un design rétro qui reprend certains codes esthétiques des Z d’antan. Cela se voit d’abord de profil, où la ligne générale ressemble à s’y méprendre à la Z originelle. C’est aussi le cas du devant plongeant et du bossage caractéristique en forme de Y sur le capot. Pour les phares, Nissan fait aussi un clin d’œil au passé. Le design de la partie basse qui s’illumine reprend la même forme que le reflet du faisceau lumineux de la 240Z sur la partie incurvée qui se trouve dans le prolongement des phares ronds.
À l’arrière, on fait un saut dans le temps, puisque l’inspiration vient directement de la 300 ZX, notamment la forme rectangulaire des feux, qui est reprise et modernisée sur la nouvelle Z.
À l’intérieur, on reconnaît encore une fois la filiation avec la 370Z, avec entre autres les trois jauges analogiques au sommet du tableau de bord. Toutefois, on note l’apparition de deux écrans (un au centre et l’autre face au conducteur) afin d’être plus en phase avec le marché automobile actuel. Le volant a également été revu, tout comme la console centrale et les sièges, aux renforts latéraux plus enveloppants.
Son échelle de prix (46 498 à 65 748 $) est plus élevée que celle de la 370Z qu’elle remplace, mais conforme à ce qui se fait dans l’industrie actuellement. Dernière information digne de mention, sachez qu’une version Proto Spec est également disponible. Peinte dans une couleur jaune spécifique, elle arbore des surpiqûres jaunes, des sièges bicolores uniques et une plaque d’identification dans l’habitacle. Il s’agit d’une série limitée, même si Nissan n’a pas précisé combien de véhicules seront produits au total. Enfin, chaque acheteur canadien d’un modèle Proto Spec recevra un blouson aviateur noir (de type bomber) avec des insertions jaunes qu’il sera impossible de se procurer sans commander la voiture.
De l’atmosphérique au biturboVous l’avez compris, la nouvelle Z est une évolution de la 370 plus qu’une véritable révolution. Mais on note tout de même un changement important sous le capot. Il s’agit toujours d’un V6, mais le bloc atmosphérique de 3,7 litres du modèle sortant laisse sa place au V6 3 litres biturbo déjà vu à bord des Infiniti Q50 et Q60. Fort de 400 chevaux et 350 lb-pi de couple, il représente un gain notable en puissance et en couple (+68 ch et 80 lb-pi).
Pour préserver un bel agrément de conduite et éviter un temps de réponse trop long des turbos, Nissan les a rapprochés au maximum du moteur et a intégré un système de gestion de la vitesse des turbos pour que l’accélération soit la plus prompte possible. La température d’admission de l’air a aussi été optimisée, un air trop chaud nuisant aux performances. Pour transmettre la puissance aux roues arrière, il est possible d’opter pour une boîte manuelle à 6 rapports ou une automatique traditionnelle à 9 vitesses.
Direction Mont-TremblantPartis de l’aéroport Pierre-Eliott Trudeau, nous avons emprunté une courte portion autoroutière pour sortir de la ville. Et nous avons pu faire une première constatation : la Z est bruyante. Dès que la vitesse dépasse 90 km/h, les bruits de roulement envahissent l’habitacle, et deviennent franchement gênants à vitesse d’autoroute. Le bruit ambiant est encore plus fort lorsque l’asphalte devient de moins bonne qualité. En tenant compte du mauvais état de nos routes, c’est un pensez-y-bien si vous envisagez de conduire cette voiture majoritairement sur des voies rapides...
Après ce bref passage autoroutier, nous avons emprunté un itinéraire plus sinueux, qui est aussi plus en phase avec la philosophie revendiquée par la nouvelle Z. À la conduite, on observe une fois encore des similitudes avec la 370Z. Si vous possédez déjà ce véhicule, vous retrouverez une tenue de route efficace et une conduite très proche. Sur les routes mal revêtues que nous avons arpentées, la suspension cognait sur les plus grosses saignées, mais demeurait malgré tout confortable pour une voiture de cette catégorie. La direction est précise, et le freinage puissant et facile à doser. Menée à un rythme plus enthousiaste, la Z se montre très plaisante à conduire. Toutefois, il faut faire attention au train avant qui a tendance à « chercher la route » quand le revêtement se dégrade. Rien de dangereux, mais cela impose des corrections de trajectoire plus fréquentes que d'autres véhicules.
Pour maximiser le confort de roulement, Nissan a choisi de laisser du débattement de suspension, ce qui se traduit par une prise de roulis notable quand on pousse la voiture dans les courbes. Cela dit, pour une utilisation routière, ce qui sera le cas de la majorité des propriétaires, c’est un choix qui nous semble judicieux.
De son côté, le nouveau moteur rehausse encore le plaisir de conduite. Grâce à son couple plus important, la voiture décolle sans difficulté. Et comme avec une Infiniti Q50 Red Sport, le bloc donne le meilleur entre 5 000 et 7 000 tr/min. Si ce choix technique est discutable à bord d’une berline, la hargne du V6 biturbo à haut régime se marie très bien au tempérament d’une voiture comme la Z. On ne se lasse pas d'envoyer l'aiguille du compte-tours titiller les 7 000 tr/min!
Un petit bémol tout de même, nous n’avons pas apprécié l’embrayage peu progressif et difficile à doser, surtout sur les trois premiers rapports. Le débattement du levier de vitesse pourrait aussi être plus réduit. De son côté, la boîte automatique fonctionne correctement. Et si elle n’égale pas la rapidité d’exécution d’une transmission à double embrayage, son fonctionnement demeure adéquat pour une utilisation quotidienne.
Forte pluie et manque d’adhérenceUne fois arrivés au Circuit Mont-Tremblant, nous avons pu assister au sacre de Valérie Limoges lors de la finale de la Coupe Nissan Sentra 2022. Nous avions hâte de pousser la Z dans ses derniers retranchements sur la piste le lendemain. Malheureusement, la météo en a décidé autrement, avec des une pluie battante durant toute la matinée.
Pour ne rien arranger, toute la gomme déposée par les véhicules qui ont roulé durant la Classique d’automne la veille a rendu l’asphalte très glissant, plus encore que les routes environnantes! Et même si nous n’avons pas pu évaluer les limites d’adhérence des pneus et du châssis, nous avons constaté que le couple du moteur chahute le train arrière dès que l’on effleure l’accélérateur. C’était encore plus marqué avec la Z à boîte manuelle. Il était également important de ne pas monter trop haut en régime, les hautes révolutions faisant patiner les roues et osciller la voiture de gauche à droite.
Nous étions curieux de voir si le roulis entrevu durant notre escapade routière devenait handicapant sur une piste rapide comme Mont-Tremblant, mais la pluie nous en a melheuresement empêchés.
Au terme de cet essai, nous avons été convaincus par les capacités dynamiques de la Z. Cette nouvelle génération, la septième, perpétue un héritage amorcé il y a 53 ans. Et avec 1,8 million de véhicules écoulés dans le monde, elle a connu un beau succès commercial au fil des années. Certains trouveront peut-être que son évolution technique est trop timide, mais à quoi bon tout modifier en profondeur si la recette fonctionne ?
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Source : GuideAutoWeb.com, par Julien Amado
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